LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Lettre De J.J.Rousseau à M.Philopolis

Mémoire : Lettre De J.J.Rousseau à M.Philopolis. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Mars 2013  •  317 Mots (2 Pages)  •  1 109 Vues

Page 1 sur 2

Texte 3 : Lettre de J.J.Rousseau à M.Philopolis

Selon Leibniz et Pope, tout ce qui est, est bien. S'il y a des sociétés, c'est que le

bien général veut qu'il y en ait ; s'il n'y en a point, le bien général veut qu'il n'y en ait

pas, et si quelqu'un persuadait aux hommes de retourner vivre dans les forêts, il serait

bon qu'ils y retournassent vivre. On ne doit pas appliquer à la nature des choses une

idée de bien ou de mal qu'on ne tire que de leurs rapports, car elles peuvent être

bonnes relativement au tout, quoique mauvaises en elles-mêmes. Ce qui concourt au

bien général peut être un mal particulier dont il est permis de se délivrer quand il est

possible. Car si ce mal, tandis qu'on le supporte est utile au tout, le bien contraire

qu'on s'efforce de lui substituer ne lui sera pas moins utile sitôt qu'il aura lieu. Par la

même raison que tout est bien comme il est, si quelqu'un s'efforce de changer l'état

des choses, il est bon qu'il s'efforce de les changer, et s'il est bien ou mal qu'il

réussisse, c'est ce qu'on peut apprendre de l'événement seul et non de la raison. Rien

n'empêche en cela que le mal particulier ne soit un mal réel pour celui qui le souffre.

Il était bon pour le tout que nous fussions civilisés puisque nous le sommes, mais il

eût certainement été mieux pour nous de ne pas l'être. Leibniz n'eût jamais rien tiré de

son système qui pût combattre cette proposition, et il est clair que l'optimisme bien

entendu ne fait rien ni pour ni contre moi.

Jean-Jacques ROUSSEAU, Lettre de J.J.ROUSSEAU à M.PHILOPOLIS (1754)

...

Télécharger au format  txt (1.6 Kb)   pdf (43.2 Kb)   docx (8.3 Kb)  
Voir 1 page de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com