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Les mains à l'honneur

Étude de cas : Les mains à l'honneur. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Novembre 2014  •  Étude de cas  •  1 345 Mots (6 Pages)  •  477 Vues

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IntroductionDès son titre, le recueil de Paul Éluard et de Man Ray semble accorder aux mains une place capitale. Elles se retrouvent aussi dans de nombreux textes et dessins. Mais dans quelle mesure, plus précisément, toutes ces mains jouent-elles un rôle important dans Les Mains libres ? Pour répondre à cette question, nous montrerons dans un premier temps qu'elles sont bien omniprésentes dans ce recueil. Par la suite, nous nous intéresserons à leur pouvoir ambigu, avant de mettre en évidence que le recueil peut aussi nous présenter des « mains tendues » capables de guider.

1. Des mains au centre de toutes les attentions

Des mains souvent représentéesLes mains peuplent ce recueil… Elles sont évoquées dès le titre de l'œuvre et nous les retrouvons dans le poème du même nom placé vers le milieu de la première partie. Les mains sont mises en avant dans le titre de nombreux autres poèmes, comme « Main et fruits », « Belle main » ou « Des nuages dans les mains ».

Dans les œuvres de Man Ray, la main est parfois la seule partie du corps représentée. C'est notamment le cas dans les dessins qui accompagnent les poèmes « Solitaire » et « L'attente ». Dans chacune de ces œuvres, deux mains se font alors face. La main peut aussi devenir un personnage comme dans le dessin de « Belle main ».

À l'intérieur des poèmes, le mot est également très souvent employé par Éluard, qui évoque, dès son texte liminaire, une « main tendue ». Dans « La glace cassée », « Le don », « L'aventure » ou encore « Histoire de la science », pour ne citer que quelques exemples, elle est encore présente. En somme, elle est bien au premier plan.

Des mains qui se croisentLes mains se multiplient pour mieux se croiser. Le dessin qui a inspiré « L'évidence » est à cet égard intéressant. Les deux mains s'invitent dans le dessin et chacune suit une ligne qui ne peut mener qu'à la rencontre. Au bout des doigts se trouve un œil grand ouvert. Mais le recueil vit aussi parce que plusieurs mains s'y croisent : celles du dessinateur et celles du poète. C'est bien grâce à cet échange fécond que se construit l'œuvre.

Le pluriel suggéré dès le titre du recueil est donc fondamental. Les mains semblent liées, comme dans le dessin de « Solitaire ». Certes les fils peuvent ici figurer des liens qui entravent, mais ils peuvent aussi représenter le travail de la création. Ces fils tendus d'une main à l'autre, d'une œuvre à l'autre, permettent en effet de tisser un ouvrage singulier.

Cependant, lorsque les mains se croisent, leur présence n'est pas toujours rassurante. Ainsi, elles sont liées par une toile d'araignée dans le dessin de « L'attente » et, si elles se rencontrent également dans le dessin de « L'angoisse et l'inquiétude », c'est pour nous plonger dans une énumération faite de multiples tensions : « Purifier raréfier stériliser détruire / Semer multiplier alimenter détruire. »

Les mains sont donc bien à tous les carrefours du recueil. Mais si le lecteur les rencontre sans cesse, c'est aussi parce qu'elles semblent particulièrement actives : elles peuvent créer, menacer, détruire…

2. Un pouvoir ambigu

Des mains qui créentLa main peut tout d'abord être liée à la création. Ainsi, dans le dessin choisi pour illustrer la couverture de l'édition Gallimard, c'est bien la main qui tient la brosse du peintre. Certes, le poète joue avec les mots pour faire de cette brosse une « brosse à cheveux ». Reste que la main participe ici à l'ébauche du corps.

De même, les deux doigts qui sont très proches dans le dessin de « L'évidence » ne sont pas sans rappeler ceux d'Adam et de son créateur dans la célèbre représentation de Michel-Ange. La main du dessin intitulé « C'est elle » semble, quant à elle, être celle d'un artiste, sorte de Pygmalion qui touche l'être qu'il vient de créer, peut-être pour mieux lui donner vie.

La main est également profondément vivante et directement associée, dès le titre du recueil, à l'idée de liberté. Dans le dessin des « Mains libres », elle semble avancer sans subir de contraintes et les lignes se croisent librement.

Des mains qui menacentMais les pouvoirs de la main sont parfois inquiétants. Les dessins de Man Ray contiennent ainsi une

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