Les faux monnayeurs

                             Que retenir du Journal des faux-monnayeurs ?

Premier cahier

17 juin 1919

• Interrogation sur le narrateur / Lafcadio or not ? Lafcadio = un personnage du roman Les caves du Vatican
• « Ce serait un récit d’événements » / « auxquels il prendrait part en curieux, en oisif et en pervertisseur ». Le terme « pervertisseur » = important, idée d’un personnage qui serait le double de Gide, lui qui voulait être le grand agitateur de son siècle. Terme lié en partie à la morale.
• on comprend que Gide part beaucoup de lui, de ses pensées et convictions, de ses observations pour écrire ce livre.
• « Si touffu que je souhaite ce livre, je ne puis songer à tout y faire rentrer. »
• « Je suis comme un musicien qui cherche à juxtaposer et imbriquer, à la manière de César Franck, un motif d’andante et un motif d’allegro ». Thématique de la polyphonie. Références musicales, métaphores musicales à fouiller/ Ecouter des extraits de César Franck.
• Trop de matière : le but du carnet = de démêler les éléments, de gommer certaines différences de tons gênantes.
• Mention p 14 du « roman des deux sœurs » = les mères/ thématique du mariage/ amour et désamour/ médiocrité des êtres / Pense finalement p 15 que les 2 sœurs ne sont pas nécessaires. « Il n’est pas bon d’opposer un personnage à un autre, ou de faire des pendants ». Thématique de la construction des personnages. P 15
• « (La question des enfants à étudier à part.) »
• Thématique du séducteur pris à son propre piège p 15
• Désir de fondre ses idées dans ses personnages pour éviter le roman à thèse/ pense exploiter la figure du personnage romancier (parfois son double).  Les opinions des personnages leur sont fatales alors qu’ils se pensent libres.
• P 16 thématique du conflit de générations.
• Il note ailleurs les premiers éléments de l’intrigue.
• Thématique de la construction des personnages p 16 : tant qu’ils ne sont pas baptisés, ils restent inexistants.
• Lors de l’écriture et de la conception, l’auteur peut ressentir du dégout, du désintérêt pour son sujet.

19 juin :

• Doute sur la période de l’intrigue : avant la guerre ou non ? / pb de la dimension historique/ « C’est plutôt futur que je serais. » p 16/ « L’avenir m’intéresse plus que le passé. » p 17/ « aujourd’hui »

20 juin ; Cuverville

• Expose son incapacité à agir ou réfléchir/ mention du piano/ Gide = musicien.

6 juillet 1919

• A lu le début à Copeau 
• Mention d’une « forme nouvelle » p 19
• Temps d’arrêt dans l’écriture = vus comme des respirations « Ils aèrent le sujet et le pénètrent de vie réelle ». Thématique lien du roman avec le Temps de Gide.
• Réflexion autour du lieu idéal pour l’ouverture du roman. Café, Jardin du Luxembourg ? Ne pas recourir à un décor indifférent à l’action. Thématique de la construction des lieux/ du lien entre les différents éléments du récit. P 20 « Tout ce qui ne peut servir alourdit. »

11 juillet

• Agacement contre lui-même/ perd du temps/ se laisse distraire.
• Thématique du lien entre les différents éléments du récit p 21 « besoin d’établir une relation continue entre les éléments épars »
• MAIS « éviter ce qu’a d’artificiel une intrigue »
• « J’attends trop de l’inspiration ; elle doit être le résultat de la recherche » p 21

16 juillet

• mention des coupures de journaux liées à l’affaire des faux-monnayeurs / thématique des sources, de la genèse de l’œuvre/ « Journal de Rouen » septembre 1906 + mention de l’affaire des faux-monnayeurs anarchistes du 7 et 8 aout 1907 + sinistre histoire des suicides des écoliers de Clermont-Ferrand
• p 23 « Fondre cela dans une seule et même intrigue ».

25 juillet

• évocation de personnages et de passages de l’intrigue liés à des questions morales/ débat morale et amorale/ Thématique du bien et du mal
• lexique de la perversion, de la subversion, de la compromission notamment pour la société des FM/ débaucheur
• thématique de l’amitié/ Gide reprend la définition de Méral ( ?) Un ami = qq avec qui on serait heureux de faire un mauvais coup.
• P 24 « IL s’agit de bien séparer les époques » / S’interroge sur la causalité des faits/ liens cause à effet
• P 24 mention de l’épisode de l’argent perdu pour la grossesse
• P 25 thématique de l’acte gratuit / à relier aux Caves du Vatican et à Lafcadio

Dudelange, 26 juillet

• Travaille dans la bibliothèque de Mme M
• S’interroge toujours sur le point de vue de Lafcadio/ veut éviter le simple récit impersonnel p 26

28 juillet

• Réfléchis toujours au point de vue/ narrateur : en plus de Lafcadio, il envisage d’imaginer le carnet d’Edouard, un dossier d’avocat
• Comparaison des personnages à des bobines vivantes
• Souci = de conjuguer avec les fils de l’intrigue

30 juillet

• Interrogation sur la période à choisir/ pb anachronisme des pièces d’or/ envisage un livre en 2 temps : avant et après guerre.
• 3 positions : socialiste, nationaliste, chrétienne → suppose une dimension politique du roman
• désir d’obliger le lecteur à réfléchir sans lui donner la solution
• imagine un vagabond , personnage trait d’union entre Lafcadio et Edouard

1er août :

• « effort de projeter au dehors une création intérieure, d’objectiver le sujet » p 29 → processus de création
• = travail exténuant / métaphore de la navigation/ vertige de l’espace vide  → note qu’il faut l’inclure dans le roman → mise en abyme

5 août :

• évoque toujours les difficultés de l’écriture/ = premier roman / pense que cela ira mieux une fois qu’il aura accepté son « étrangeté ». Livre assimilable à rien d’autre p 30

Dudelange, 16 août :

• propos autour des phrases de Stendhal

9 septembre :

• de nouveau allusion assez énigmatique à Stendhal

21 novembre :

• ellipse
• n’a pas écrit dans le carnet mais a bcp pensé au roman
• il écrit parallèlement son autobiographie « Si le grain ne meurt »
• Comparaison p 32 « Je fus amené, tout en l’écrivant, à penser que l’intimité, la pénétration, l’investigation psychologique peut, à certains égards, être poussée plus avant dans « le roman » que même dans les « confessions ». Idée selon laquelle le JE peut être un frein, une gêne
• Thématique du rapport auteur / roman : voudrait faire entrer dans son roman (fiction) ce qui lui arrive, s’en servir pour « l’enrichissement de sa touffe »
•  !!! « Je voudrais que les événements ne fussent jamais racontés directement par l’auteur, mais plutôt exposés (et plusieurs fois, sous des angles divers) par ceux des acteurs sur qui ces événements auront eu quelque influence. » → jeu sur les changements de points de vue qui permettent des déformations → il reviendrait au lecteur  de RETABLIR les faits, la vérité
• Thématique du lecteur « L’histoire requiert sa collaboration pour se bien dessiner. »
• S’appuie sur l’ex des faux-monnayeurs qui serait livré par bribes, au fil des conversations

Cuverville, 1er janvier 1921 :

• Thématique du travail préparatoire / ex de Martin du Gard qui recourt à des notes et des fiches
• Mention d’Oscar Wilde, PARADOXE : la nature imite l’art / à relier à la question de la mimésis

2 janvier :

• « Le diable s’affirme dans notre négation ». → lien avec qq pages de dialogue qu’il a écrites. « pourrait bien devenir le sujet central de tout le livre » « le point invisible autour de quoi tout graviterait. » « Réussite dans le pire, et détérioration des qualités les plus exquises ».
• ce qui frappe = que le sujet même évolue au cours du processus de création/ tâtonne, tourne autour du sujet
• se compare à d’autres écrivains modèles ou contre-modèles pour chercher à voir clair dans ce qu’il veut produire : ainsi il trouve Martin du Gard « trop discursif » « sa lanterne  de romancier éclaire toujours de face les événements » → à relier à la question du narrateur et du point de vue → empêche la perspective → idem pour Tolstoï
• « Ils peignent des panoramas ; l’art est de faire des tableaux » (citation qui peut donner lieu à un sujet complexe !!!)
• thématique de l’ombre et de la lumière p 35 « Etudier d’abord le point d’où doit affluer la lumière ; toutes les ombres en dépendent. Chaque figure repose et s’appuie sur son ombre
• p 35 « Il me faut pour écrire bien ce livre, me persuader que c’est le seul roman et dernier livre que j’écrirai. »
• thématique de l’amour (importante dans ce roman) p 35 : cristallisation chez Stendhal / décristallisation chez lui (?)

13 janvier (important)

Bcp d’éléments importants notés ce jour là.

• En parallèle de ce carnet, Gide travaille avec des fiches. Il distingue ces deux écrits de travail
• Ce carnet dit devenir celui d’Edouard / remarque importante pour la question de la figure du romancier double ou non de l’auteur.
• Sur le carnet : notes concernant la composition et la raison d’être du roman
• Sur les fiches : matériaux, répliques, extraits de dialogues, tout ce qui peut l’aider à construire, « à dessiner » les personnages.
• Thématique du diable p 37 / à travers un personnage qui traverserait incognito le roman et dont la réalité diabolique apparaitrait progressivement
• Une question fondamentale selon Gide au sujet de ce personnage diabolique « Pourquoi me craindrais-tu ? Tu sais bien que je n’existe pas. » → Gide la présente comme une clé de voûte du roman.
• Thématique des dialogues : les personnages doivent parler pour eux-mêmes (souci de naturel) et ne pas être uniquement les porte-voix de l’auteur « Veiller toujours à ce qu’un personnage ne parle que pour celui à qui il s’adresse. »

Paris, 22 avril 1921

• Illumination sur le quai d’une gare au sujet du début du roman/ Rencontre Eduard et Lafcadio sur un quai

3 mai :

• Autres réflexions sur l’intimité forcée puis recherchée d’Edouard et Lafcadio.
• P 40-41 Anecdote qui sera reprise dans le roman : Gide voit un gosse voler un livre à l’étalage d’un bouquiniste. Comparer le récit de cette scène avec celle du roman.

P 42 « L’anecdote, si je voulais m’en servir, serait, il me semble, bcp plus intéressante racontée par l’enfant lui-même, ce qui permettrait sans doute plus de détours et de dessous. »

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