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Les emplois du théâtre

Dissertation : Les emplois du théâtre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Décembre 2016  •  Dissertation  •  2 866 Mots (12 Pages)  •  520 Vues

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Dissertation de Français

        Une des fonctions principales du théâtre est de plaire, donc de faire plaisir à un public, tout en l’instruisant sur les thèmes importants de la société dans laquelle il vit. Cependant, le théâtre n’a-t-il pas d’autres emplois ?

        Premièrement, le théâtre, et en particulier la comédie, a pour but de plaire. En effet, les dramaturges comme Molière on écrit des pièces afin de plaire au roi et créer ainsi un divertissement qui fait plaisir à la société. En faisant attention à ce que les pièces ne soient pas censurées, le dramaturge permet par le biais de ses représentations de divertir et distraire le spectateur. Il peut donc faire oublier les tracas de la vie quotidienne. Par exemple, dans l’Acte II, scène 4 de Dom Juan de Molière, le personnage éponyme se dédouble afin de séduire deux paysannes : Mathurine et Charlotte. Elles se disputent alors pour savoir laquelle l’épousera. « Hola ! Charlotte, ça n’est pas bien de courir sur le marché des autres », « Ça n’est pas honnête, Mathurine, d’être jalouse que Monsieur me parle », « C’est moi que Monsieur a vue la première », « S’il vous a vue la première, il m’a vue la seconde, et m’a promis de m’épouser» (l.34 à 40). Cette querelle est amplifiée par Dom Juan, qui les fait douter en leur parlant chacune à leur tour. « Vramant… », « Ne lui dites rien, c’est une folle », « Je pense… », « Laissez-la là, c’est une extravagante » (l.22 à 25). Le double jeu de Dom Juan rend les deux femmes naïves et ridicules alors qu’il leur ment à toutes les deux.  Un peu plus tard, le double jeu de Sganarelle montre sa lâcheté envers son maître malgré le respect et la fascination qu’il lui porte : « Mon maître est un fourbe… » (l.96) est ce qu’il dit dès que Dom Juan a le dos tourné afin de prévenir les deux femmes, suivi de « Mon maître n’est point l’épouseur du genre humain, il n’est point fourbe… » (l.99) dès que celui-ci revient. Lors de ces actions, le fait que le spectateur, Sganarelle et Dom Juan soient au courant de cette tromperie et non les paysannes renforce l’aspect comique de la pièce. Cette scène fait plaisir au spectateur en le divertissant.

        Par ailleurs, un deuxième exemple peut être illustré par la pièce Les Fourberies de Scapin du même dramaturge. L’Acte III, scène 2 présente une scène qui fait rire grâce aux comiques de gestes et de mots lorsque Scapin, voulant se venger de Géronte, lui fait croire qu’un spadassin veut l’attaquer. Il le cache alors dans un sac et le roue de coups en imitant des voix différentes. La répétition des coups et chaque nouvel accent qu’utilise Scapin produit chez le public une envie de rire et donc un divertissement. Scapin se joue du père de son maître. Géronte est ridiculisé. Ainsi, le dramaturge fait plaisir au roi et à la société en les divertissant. Plaire est donc une fonction essentielle du théâtre.

        Deuxièmement, le théâtre permet d’enseigner au public les valeurs importantes de l’époque de la société. En représentant des scènes de la vie courante, Molière instruit le peuple. Ainsi, dans l’Acte II, scène 6 des Femmes Savantes, Philaminte et sa belle-sœur Bélise, deux « femmes savantes », veulent apprendre à leur servante Martine à parler correctement français. Les deux femmes perdent patience en raison des fautes de syntaxe de leur domestique. «Ô cervelle indocile ! Faut-il qu’avec les soins qu’on prend incessamment, on ne te puisse à parler congrument ? » (l.480 à 482), « Je n’est qu’un singulier : avons est pluriel. Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire ? » (l.490 à 491). Ce passage prouve donc que Molière veut éduquer ses spectateurs à bien pratiquer la langue, tout en critiquant Mathurine et Bélise, qui se vantent de savoir très bien s’exprimer. Molière désire instruire par le rire. Ainsi, l’auteur veut faire comprendre qu’il y aura toujours des pédants pour impressionner les autres en utilisant un dialecte inexplicable.

        En outre, dans l’Acte V, scène 1 de L’Avare de Molière, Harpagon vient de se faire voler son argent. Il est aidé par un commissaire afin de retrouver sa précieuse cassette. Le commissaire est très sérieux et semble connaitre sa profession grâce au vocabulaire qu’il utilise : « Il faut faire toutes les poursuites requises » (l.8 à 9). Il lui pose également des questions habituelles : « En quelles espèces était cette somme ? », « Qui soupçonnez-vous de ce vol ? » Harpagon, fou de rage, veut faire arrêter toute la ville. Molière, à l’aide du personnage du commissaire, instruit à Harpagon et au spectateur les étapes à suivre pour trouver le coupable. «  Il faut, si vous m’en croyez, n’effarouchez personne, et tâchez doucement d’attraper quelques preuves, afin de procéder après par la rigueur au recouvrement des deniers qui vous ont été pris. » (l.23 à 26) Grâce à l’intervention du commissaire, Molière enseigne au spectateur en même temps qu’Harpagon la profession de l’homme.

        Bien que le théâtre, et surtout la comédie, permettent de distraire et instruire un public, les grands dramaturges tels que Molière et Beaumarchais identifient une autre fonction principale de l’art dramatique : celle de « corriger les vices des hommes. »

        Au XVIIème comme au XVIIIème siècle, les dramaturges dont Molière désirent critiquer et ridiculiser l’Homme afin de montrer sa vraie nature. Ils estiment que la société doit se voir représentée dans une position gênante pour comprendre ses erreurs. Ainsi, on peut remarquer que Molière a beaucoup critiqué les vices de son siècle. On peut trouver dans l’Acte I, scène 4 de L’Avare, Harpagon, un père cupide, voulant marier sa fille Elise au Seigneur Anselme sans avoir à verser d’argent. La répétition des mots « Sans dot ! » montre bien que l’homme est ravi de pouvoir économiser ses sous. Le bonheur de sa fille n’est rien comparé à l’intérêt qu’il porte à ses écus. La différence d’âge entre le Seigneur et sa fille, et l’absence d’amour qu’elle lui porte importent peu à Harpagon. Tout ce qui compte à ses yeux est son or.

        De plus, Molière utilise le personnage de Dom Juan pour critiquer un des vices les plus graves de son époque : l’hypocrisie. À travers l’Acte V, scène 2 de la pièce, Dom Juan avoue à Sganarelle qu’il a prétendu s’être converti à la religion uniquement pour bénéficier de l’aide de son père. « … et si j’ai dit que je voulais corriger ma conduite […], c’est un dessein que j’ai formé par pure politique, un stratagème utile, une grimace nécessaire où je veux me contraindre, pour ménager un père dont j’ai besoin, et me mettre à couvert, du côté des hommes… » (l.16 à 21) Ce passage prouve l’hypocrisie de Dom Juan, qui présente ce travers comme étant très répandu. Selon lui, « tous les vices à la mode passent pour vertus. » (l.32 à 33) Molière critique ainsi un vice que beaucoup de personnes utilisent pour cacher leurs fautes.

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