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Les Obséques De La Lionne

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Par   •  26 Avril 2013  •  1 066 Mots (5 Pages)  •  970 Vues

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La Fontaine (1621-1695) est un fabuliste français qui nous offre en 1678, son œuvre majeure,Les Fables. Le XVIIe siècle voit l’apogée du mouvement classique qui prône la reprise des œuvres de l’Antiquité, l’imitation des Anciens. La Fontaine prêcheur de ces méthodes de reprise et d’imitation reprendra ou s’inspirera souvent des fables d’Esope, fabuliste latin de l’Antiquité. Le thème des flatteurs et des hypocrites est un thème récurrent des fables que La Fontaine reprendra plusieurs fois. Ironiquement, la fable en elle-même fiction et donc mensonge, se met au service de la dénonciation du mensonge. Ici, l’argumentation de La Fontaine repose sur une critique oblique de la naïveté excessive de certains monarques (ici représentés par le Lion) qui aiment être loués. Dans un second plan, La Fontaine manifeste une volonté d’enrayer les vices des Courtisans hypocrites qui se complaisent en flatteries. Pour que l’efficacité de son argumentation soit optimale, La Fontaine use de procédés variés et maîtrise l’art du récit de manière particulière.

Le fabuliste maîtrise un art du récit où la variété est de mise et l’art de la versification propre à ses idées. Le début de la fable très abrupt : « La Femme du Lion mourut. » On ressent dans l’expression la volonté d’être bref. Il y a une absence de description. La Fontaine en dit peu pour suggérer davantage. Aucun détail n’est donné : « Un tel jour, en tel lieu », vers 8. Les animaux de la cour ne sont pas individualisés, ils apparaissent comme formant une seule unité : « peuple », vers 21. En plus de cette absence de description, on observe une rapidité dans le récit, un enchaînement rapide des événements qui laisse peu de place au réalisme. Il y a dans ce texte une grande variété de discours.

Les discours direct du Lion des vers 33 à 38 et celui du Cerf du vers 44 au vers 49, donnent de la vivacité au récit. L’ouïe est dans ce texte le sens le plus sollicité. On retrouve en effet beaucoup de termes qui se réfèrent à des sons et qui permettront au lecteur de mieux saisir le ridicule de la scène : « aux cris », vers 12, « résonna », vers 13, « entendit », vers 15, « rugir », vers 16, « gémissantes voix », vers 34, « à crier », vers 50. Le texte est structuré par une alternance entre alexandrins et octosyllabes, ce qui lui donne un rythme « martelé ». Le début du discours du roi, en alexandrins, a un ton solennel. On observe une gradation de sa colère et son discours se finit en octosyllabes lorsque le degré d’énervement a atteint son plus haut point. Il y a là, un effet de précipitation.

Ces variétés dans les procédés structurels et de versification sont ici pour la mise en valeur d’une critique sévère. Bien que dissimulée derrière des procédés rythmiques et sonores qui amusent le lecteur, la dénonciation des comportements au sein de la cour n’en est pas moins efficace. Les animaux sont ici à l’image des courtisans que la Fontaine cherche à dénoncer. Ils ne sont pas individualisés. En effet, ils sont compris comme une seule entité : « le peuple ». Ainsi, le vice d’un seul membre de ce peuple sera commun à tous les autres. Le vice dénoncé ici est celui de la flatterie et de l’hypocrisie. Le vers 21 : « Peuple caméléon, peuple singe du maître », reflète bien ce point de vue de

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