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Les Monstres Romanesque

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Par   •  6 Janvier 2015  •  1 807 Mots (8 Pages)  •  806 Vues

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LES MONSTRES LITTÉRAIRES

▪ HERMANN MELVILLE, MOBY DICK, (1851)

Il y avait encore bien assez dans l’aspect du monstre et dans son caractère pour frapper

puissamment les imaginations ; car ce n’était pas seulement son extraordinaire grosseur

qui le distinguait des autres cachalots mais aussi son front d’un blanc neigeux et ridé et sa

blanche et haute bosse pyramidale. C’est par ces traits que, sur les mers les moins

fréquentées, sa présence était révélée à ceux qui le connaissaient.

Le reste du corps était tellement strié, tacheté, marbré d’une même couleur de suaire

qu’il y avait gagné son nom particulier de Baleine Blanche, nom qui de plus se trouvait

justifié par son aspect éclatant quand, à l’heure de midi, il apparaissait, glissant à travers

une mer bleu foncé, laissant un sillage d’écume crémeuse, une sorte de voie lactée toute

pailletée de scintillements d’or.

Et ce n’était pas non plus tant sa taille extraordinaire, ni sa couleur remarquable, ni

même sa mâchoire inférieure difforme qui rendaient la Baleine Blanche naturellement

terrible, que cette malice intelligente sans exemple, que, selon des rapports dignes de foi,

elle avait montrée dans maintes luttes. Ces retraites traîtresses épouvantaient peut-être

plus que tout le reste. Il était connu que, plusieurs fois, alors qu’elle fuyait devant ses

chasseurs victorieux avec tous les symptômes de la terreur, elle avait brusquement fait

volte-face, et, fonçant sur eux, avait brisé leurs embarcations en mille miettes, ou les avait

jetés, éperdus de peur, vers leurs vaisseaux. Plusieurs accidents fatals étaient déjà

survenus au cours de ces chasses. Mais bien que des désastres de ce genre arrivent

souvent dans la pêcherie sans qu’on en fasse des contes, dans ces cas particuliers,

l’infernale et féroce préméditation de Moby Dick était telle, que chaque démembrement

ou mort qu’elle causait n’était pas entièrement considéré comme le fait d’un être

inintelligent.

▪ M. W. SHELLEY, FRANKENSTEIN OU LE PROMÉTHÉE MODERNE, (1818)

Le professeur Frankenstein passionné par ses études scientifiques réussit après des jours

et des nuits de travail à trouver le secret de la génération de la vie. Désireux de créer des

êtres bons et heureux qu’il pourrait sauver de l’anéantissement, il entreprend de

fabriquer un être humain.

Une sinistre nuit de novembre, je pus enfin contempler le résultat de mes longs travaux.

Avec une anxiété qui devint une agonie, je réunis les instruments de vie pour en

communiquer une étincelle à la chose inanimée couchée à mes pieds. Il était déjà une

heure du matin. La pluie fouettait lugubrement sur les carreaux, et la bougie achevait de

se consumer. Tout à coup, à la lueur de la flamme vacillante, je vis la créature ouvrir des

yeux d'un jaune terne. Elle respira profondément et ses membres furent agités d'un

mouvement convulsif.

Comment pourrais-je dire l'émotion que j'éprouvais devant cette catastrophe, où trouver

les mots pour décrire l'être repoussant que j'avais créé au prix de tant de soins et tant

d'efforts ? Ses membres étaient, certes, bien proportionnés, et je m'étais efforcé de

conférer à ses traits une certaine beauté. De la beauté ! Grand dieu ! Sa peau jaunâtre

dissimulait à peine le lacis sous-jacent de muscles et de vaisseaux sanguins. Sa chevelure

était longue et soyeuse, ses dents d'une blancheur nacrée, mais cela ne faisait que mieux

ressortir l'horreur de ses yeux vitreux, dont la couleur semblait se rapprocher de celle des

orbites blafardes dans lesquelles ils étaient profondément enfoncés. Cela contrastait aussi

avec la peau ratatinée du visage et avec le trait noir qui formait ses lèvres. J’avais travaillé

durement pendant presque deux ans dans le seul but de donner la vie à un corps inanimé.

Je m’étais privé de repos et de soins. Je l’avais désiré avec une ardeur sans bornes, mais

maintenant que c’était fini, la beauté du rêve s’évanouissait. Mon coeur se remplit de

dégoût et d’une horreur indicible. Ne pouvant supporter la vue de l’être que j’avais créé je

Séquence sur les monstres romanesques

me précipitai hors de la pièce et pendant longtemps je marchai de long en large dans ma

chambre sans pouvoir me calmer.

▪ VICTOR HUGO, NOTRE-DAME DE PARIS (1831)

L’action se passe le 6 janvier 1482, jour des Rois et de la fête des Fous ; le peuple de Paris

va accorder le titre de Pape des fous à l’homme qui fera la plus belle grimace ; les

candidats, qui passent leur tête à travers un cercle de pierre d’une petite chapelle

rivalisent de laideur.

Noël ! Noël ! Noël ! criait le peuple de toutes parts.

C’était

...

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