Les Justes De Camus

Les Justes

• Albert Camus est né en 1913 et il meurt en 1960 c’est un romancier, philosophe, essayiste et dramaturge de la première moitié du 20ème siècle. Il est surtout connu pour ses deux romans l’Etranger en 1942 et la Peste en 1947. Il est également connu pour sa réflexion sur l’absurdité de la condition humaine et la liberté de l’homme.

• En tant qu’homme de théâtre, Camus écrit quatre pièces à savoir ; le Malentendu en 1944, Caligula en 1945 et l’Etat de siège en 1948 et les Justes en 1949. Cette dernière pièce fut présentée pour la première fois à Paris en 1949.

• C’est une tragédie moderne en cinq actes inspirée de faits réels qui met en scène un groupe de terroristes anarchistes (anarchisme : doctrine politique qui préconise la suppression et de l’Etat et de toute contrainte sociale sur l’individu) au début du 20ème siècle en Russie.

Ce groupe prépare un attentat à la bombe contre le Grand Duc Serge, oncle du Tsar Nicolas II. Se posent alors de nombreuses questions sur la légitimité de ces actions, la place des innocents ou encore la nécessité de passer par une lutte armée.

• Nous sommes ici dans l’acte 3 de la pièce : l’attentat est imminent : après un premier échec dû à la présence des neveux du Grand Duc dans la calèche, le groupe terroriste s’apprête à recommencer lors d’un nouveau trajet du Grand Duc vers le théâtre. Pendant que les autres membres du groupe font les derniers préparatifs, Dora et Kaliayev se retrouvent seuls. On a alors un tête à tête au cours duquel ils confient leurs d’âmes à propos de leur action politique dans un premier temps, et dans un second temps, à propos des sentiments amoureux qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Cette scène est l’expression de leurs dilemmes : ils sont partagés entre l’envie d’agir pour améliorer le monde et le fait que cela les oblige à tuer, entre la Cause qu’ils défendent et leurs aspirations personnelles comme le désir d’aimer. Leur déchirement est pathétique.

• Nous étudierons dans un premier temps le dilemme politique et ensuite le dilemme amoureux.

I. Le dilemme politique.

A/ Une cause juste.

Les personnages sont déchirés entre leurs idéaux et la réalité difficile de leur action politique, du terrorisme : ils sont pris dans des contradictions difficilement conciliables.

• Ils défendent une cause qu’ils considèrent juste et noble.

• Ils veulent améliorer le sort du peuple russe qui est victime du régime tyrannique du Tsar et qui vit dans la misère. Ce sort injuste est rappelé et dénoncé à plusieurs reprises :

- champ lexical de la souffrance du peuple : « agonie, sang »

- l’expression hyperbolique : « l’atroce misère de ce monde »

- la métaphore du pison « un monde empoisonné d’injustice »

• Ils dénoncent aussi plus généralement la violence et le mal dans le monde :

- répétition de « tout ce mal »

- l’énumération « le meurtre, la lâcheté, l’injustice »

- et l’anaphore « trop de sang, trop de dure violence »

B / Les valeurs défendus par les Justes.

• Ils veulent changer tout cela, supprimer la misère, et ils agissent par leur action politique pour plus de justice sociale :

- l’évocation de leur amour pour le peuple « nous aimons notre peuple ». D’ailleurs le verbe aimé est répété 9 fois et le mot « amour » est répété 7 fois. Ils soulignent ainsi leur fraternité, le lien indéfectible qui les unit.

- l’évocation de leur désir de plus de justice : répétitions et oppositions des termes « justes », « justice », « injuste », « injustice »

- l’évocation de leur révolte et de leur désir de venger le peuple russe « la flamme de la vengeance et de la révolte »

B / Paradoxe de leur action.

Ce n’est pas si facilement simple de faire triompher son idéal, les Justes doivent tuer, haïr, donc faire du mal ce qui est contradictoire avec les valeurs qu’ils défendent. Cela les déchire moralement « ce n’est pas si simple ». De plus Kaliayev

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