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Les Formes et Réforme dans les Tragiques

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Par   •  8 Juin 2015  •  2 129 Mots (9 Pages)  •  649 Vues

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DISSERTATION : Littérature XVIe siècle

AROUA RADHIA

Agrégation

SUJET : « Formes et Réforme dans les Tragiques".

Agrippa d’Aubigné voit toute sa vie deux courants de religion chrétienne(protestants et catholiques).Né d’une famille protestante, il va défendre la cause des huguenots( qualificatif donné par les catholiques aux partisans de Calvin) en allant sur les champs de bataille avec Henri de Navarre mais surtout la plume à la main. Les Tragiques témoigne de l’éducation humaniste du poète et les qualités d’un écrivain polémique. Il parle de ce qu’est la vraie religion, celle des partisans de la Réforme, par le biais d’une structure significatrice et révélatrice. Son œuvre, une vraie épopée de la foi, ce long poème en sept livres, est en fait un cri de haine et de malédiction contre les catholiques et un hymne à la gloire des protestants et de leur Dieu. Les Tragiques se voit comme le mimésis du combat séculaire qui oppose les justes aux méchants.

D’Aubigné parvient à adapter la forme au fond, à rejoindre le style aux besoins de sa fureur satirique ou de sa fureur religieuse.

Aussi, la foi exorbitante d’un Réformateur, qui anime sa vie, domine son œuvre et fait en sorte que « forme et Réforme » vont de paire.

Dans ce sens, la structure des Tragiques présente deux volets antithétiques le désordre et l’ordre : les vices et les cruautés face à la justice divine. A cet égard, on cite Marie-Madelaine Fragonard qui affirme à ce propos : « les misères terrestres sont transposées en justices célestes ». Il convient, donc, d’aborder le sujet par la structure spécifique du recueil, pour passer aux spectacles tragiques du drame des humbles et des protestants et enfin arriver à L’équité de Dieu sollicitée par le poète.

La logique du drame sur laquelle repose la totalité de l’œuvre apparaît dans une configuration antonymique. Les trois premiers livres présentent un univers dénaturé, c’est la fresque des misères humaines : durant le scandale de la guerre civile qui a duré trente ans, le poète pousse un long cri de pitié, de révolte et d’horreur dans Misères. D’après lui les responsables sont les rois et leurs vices, les courtisans « les mignons »du roi Henri II et leurs mensonges dans Princes . La turpitude des juges cannibales

trônent dans des « palais d’ossements humains » dans Chambre Dorée . Une fois le spectacle séculaire et historique est peint non sans amplification. D’Aubigné s’écarte de l’Histoire sans y tourner le dos complètement pour créer un univers biblique dans lequel s’accomplit la volonté divine : la vindicte céleste peuple le monde virtuel de Vengeances, puisque les bourreaux sont frappés par la justice divine. La résurrection des corps des Réformés dans Jugement annonce le châtiment suprême, voici la fin du monde qui apporte aux damnés des tortures sans fin et pour les justes la félicité parfaite.

L’intervalle qui sépare les deux volets antithétiques constitue le pivot et le nœud des Tragiques. Le diptyque des Fers et des Feux forment le suspens du drame apocalyptique. Le défilé des martyrs protestants, le combat et le massacre des guerres religieuses. C’est là où la démesure et le gigantisme sont plus perceptibles .

Par conséquent, deux grandes étapes, concernant la forme du recueil, sont à remarquer : le déséquilibre qui s’avère être en faveur de Satan occupe les premiers livres, auquel succède le retour à un équilibre symbolique à l’avantage des Justes célébrant le triomphe et la gloire de Dieu. Voilà à quoi semble nous convier la sensibilité humaine de D’Aubigné ; qui s’apitoie sur le sort des paysans, et des martyrs.

Le style des Tragiques laisse une grande place au lyrisme. Ce sont des cris d’indignation ou de colère quand il s’adresse aux « enfants de ce siècle ». Le poète lance l’anathème contre les rois pervers contre les courtisans qui s’avilissent. Il connait des élans de tendresse infinie pour les faibles : la description du massacre des Innocents, empruntée de la Bible, s’inscrit dans une vision paroxystique. Elle présente un tableau pathétique du désespoir de la mère, ainsi que des pères et des plaintes des enfants(Vengeances, 467…470) . Il est, de surcroît, sincèrement ému au spectacle de la France meurtrie par ses propres « enfants », grâce à l’allégorie, la France « mère affligée » est profanée par les guerres de religion qui nuisent à l’économie et au développement du pays(Misères, 97…130). L’état misérable du royaume est comparée à celui du corps humain par la maladie. L’hymne à la vie, qui caractérise la Renaissance, explique les images de la fécondité et de la maternité.

Par ailleurs, le développement de l’œuvre progresse par des antithèses qui traduisent la pensée fondamentale de l’auteur . Elles permettent d’insister sur la corruption de l’ordre naturel et sur l’image du « monde à l’envers » qui alimente toute l’inspiration satirique :

Quand Nature sans loy, folle , se desnature

Quand Nature montrant despouille sa figure (Misères, 485-486)

L’opposition entre les tyrans et les « simples puissans », les rois transformés en « loup sanguinaire », l’hypocrisie des flatteurs et des courtisans et les ruses de tous ceux qui veulent

… revestir le Diable en Ange de Lumières.

L’antithèse

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