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Les Collectionneurs

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Par   •  16 Janvier 2015  •  1 378 Mots (6 Pages)  •  729 Vues

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Le fétichisme / Les collectionneurs

I – Le fétichisme

1- Introduction

Le fétichisme désigne, au sens propre, l'adoration des fétiches. Le terme provient étymologiquemen de feitiço (« artificiel » puis « sortilège » par extension), nom donné par les Portugais aux objets du culte des populations d'Afrique durant leur colonisation de ce continent, terme lui-même dérivé du latin facticius (« destin »). Dès le XVIIIe siècle, cette notion est reprise en anthropologie puis en philosophie sur la question de la croyance et de l'objet de la religion.

Pour l'anthropologue et le sociologue, le fétiche est un report de l'affectivité sur un objet unique ou composé, symbolique, en lui attribuant une efficacité supérieure à la sienne sur la réalité.

C'est un Attachement ou respect exagéré pour quelqu'un ou quelque chose.

Il relève généralement de la perversion sexuelle, dans laquelle l'apparition et la satisfaction des désirs sexuels sont conditionnées par la vue ou le contact d'un objet ou d'une partie du corps. Les rapports du fétichisme avec les autres perversions sont fréquents.

Fétichisme de la marchandise. Processus de réification réduisant les rapports sociaux à des relations d'échanges entre des marchandises, dans le mode de production marchande.

2 – Le fétichisme des objets

En ethnologie, on désigne du nom de fétichisme l'adoration d'un objet (statuette, etc.) dans le cadre d'une pratique religieuse ou mystique. Le fétichisme consiste dans l'adoration des objets naturels, tels que les éléments, surtout le feu, les fleuves, les animaux, les arbres, les pierres mêmes, génies bienfaisants ou malfaisants, créés par la superstition et la crainte, tels que les grigri de l'Afrique centrale, les burkhans de la Sibérie, etc.

L'étymologie du terme « fétiche » via le terme portugais « feitiço » et les évolutions de son sens montrent que l'idée de quelque chose de « fabriqué » a induit celle d'« artificiel », de « trafiqué » voire de « faux » ou lié à des manigances magiques comme le « sortilège ».

Le terme fétiche est un terme introduit dans l'ethnologie par Charles de Brosses entre 1756 et 1760. de Brosses était aussi politique (président du parlement de Bourgogne), philosophe et homme d'affaire, ce que semble refléter sa vision du fétichisme qu'il définit comme « forme de religion dans laquelle les objets du culte sont des animaux ou des êtres inanimés que l'on divinise, ainsi transformé en choses douées d'une vertu divine ».

La notion de fétichisme implique un observateur comparant des croyances ou un culte à d'autres, sans nécessairement adhérer lui-même à l'un ou l'autre. Charles de Brosses utilise une démarche comparative et utilise le présent des nations modernes pour tenter d'éclairer le passé des anciens peuples. Il différencie nettement le fétichisme de l'idolâtrie où l'objet a fonction de représentation et récuse toute faculté symbolisante à l'objet dans le cadre du fétichisme. Il s'attache à confronter une religion d'objet (le fétichisme) aux cultes de l'égypte ancienne et aux religion de Révélation voire à toutes autres formes de religion primitives. Il présente le fétichisme comme un « culte puéril » limité à la vénération d'un objet, à une religion non-intellectuelle résultant d'un «  processus purement aveugle, impulsif, affectif », avec des « passions, des besoins »

À l'inverse, David Hume considère le fétichisme comme partie prenante du polythéisme (conception religieuse ou philosophique selon laquelle il existe plusieurs êtres divins ou dieux), et le connote plus ou moins comme un synonyme d'idolâtrie.

C'est à partir de ces deux visions du fétichisme et de sa place dans le processus de construction de la religion que la problématique ethnologique rejoint la problématique philosophique.

En parlant du rapport entre les religions et le fétichisme, Alfred Binet écrit : « il est certain que toutes les religions côtoient le fétichisme, et quelques-unes y aboutissent. » C'est ainsi que Binet analyse les crises d'iconoclasmes des religions monothéistes, telles les destructions par certains chrétiens des iconostases de la religion chrétienne orthodoxe, qui n'a jamais renoncé aux icônes.

3 – Le fétichisme et la psychologie

Dans les cultures primitives, le fétichisme désigne l’adoration d’idoles ou d’objets fétiches censés être dotés d’un pouvoir. Au tournant des 19ème et 20ème siècles, le sens du terme s’oriente vers le domaine sexuel. Un fétichiste n’est plus l’adepte d’une religion, mais l’adepte d’une activité sexuelle déviant de la norme. Le terme apparaît pour

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