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Les Colchiques Analyse Linéaire

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Par   •  21 Novembre 2012  •  1 870 Mots (8 Pages)  •  18 288 Vues

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Les colchiques

Guillaume Apollinaire

Introduction

Poème de Guillaume Apollinaire écrit en 1902 et publié pour la première fois dans « La Phalange » et 1907, puis dans le recueil Alcools en 1913. C’est un recueil de textes poétiques écrits en une dizaine d’années et non classés de façon chronologique. Ainsi l’ordre des poèmes n’est pas anodin et dans le cas présent Les Colchiques se situent juste après La Chanson du Mal-Aimé. Qui introduit la tonalité du poème. En effet les deux poèmes on pour toile de fond un amour déçu, un amour même toxique puisqu’ici l’être aimé est personnifié en fleur de colchique. On peut se permettre une telle interprétation parce que comme souvent chez Apollinaire la composition poétique coïncide avec un période particulière de son existence. Ainsi le cycle des Rhénanes, dont est issu les colchiques, a été composé lors du séjour d’Apollinaire en Allemagne. Séjour durant lequel il s’est épris d’Annie Playden, amour sans réciprocité qui va plonger le poète dans un véritable désarroi. D’autre texte comme l’Emigrant de London Road feront explicitement référence à la jeune femme (London road étant l’adresse d’Annie aux Etats-Unis où Apollinaire tentera de la retrouver). Quoi qu’il en soit dans ce texte l’ambiguïté du caractère de la fleur de colchique, d’une beauté vénéneuse renvoie semble-t-il à cette dualité de la femme aimée, cause de sublime et de souffrances.

Lecture.

Problématique

Ici s’il s’agit bien de poésie donc avec des vers constitués en strophe d’alexandrins plus ou moins réguliers et de rimes. On peut se demander en quoi ce poème est novateur, tant du point de vue de la forme que des thèmes.

Analyse du titre

Définition du colchique :

Mot francisé en 1628, emprunté au latin « colchicum » qui signifie« herbe de Colchide ». La Colchide est le pays de la magicienne et empoisonneuse Médée, on voit là une référence au caractère vénéneux du colchique. Puisque dans la légende Jason et Médée s'enfuient en volant la « Toison d'Or ». Médée, aide Jason, guidée par son amour. Or Jason lui est infidèle. De dépit, Médée tue leurs enfants en les empoisonnant. La légende dit que la magicienne laissa tomber une goutte de l'un de ses poisons qui donna naissance au colchique.

Ici donc on retrouve la figure de la femme empoisonneuse, de la femme toxique. Apollinaire, féru de la botanique, ne devait surement pas ignorer la signification propre à cette fleur ainsi que le mythe auquel elle renvoie.

Ici nous sommes face à une structure strophique qui comprend un septain, un quintile, et un tercet. Les rimes sont suivies et la plupart des vers répondent plus ou moins ou model canonique de l’alexandrin.

Dans Le premier vers le pré qui pourrait renvoyer à un univers bucolique, pastoral est qualifié de l’adjectif attribut du sujet «vénéneux», on a donc ici une caractérisation dépréciative du pré. Cependant la conjonction de coordination a valeur adversative « mais » marque l’ambivalence de pré à la fois « vénéneux » et « joli ». Un pré d’autant plus joli si il est perçu en automne. Saison mentale d’Apollinaire, que l’on retrouve mentionnée tout au long du recueil .Pour lui comme pour tant d’autres poètes il s’agit d’une saison de prédilection. La mort de l’été, les vendanges de septembre (Vendémiaire), l’approche de l’hiver un large spectre de couleur et de symboles. Les romantiques en avaient fait l’un de leurs motifs favoris. Cependant, la Nature ici n’est pas une entité abstraite, c’est une Nature tournée vers l’homme, un homme qui va jusqu’à se confondre avec elle. (Comme nous le verrons dans la correspondance établie entre le poète et les vaches.) La Nature au travers de l’automne notamment à donc une valeur anthropocentrique. Il s’agit ici topos littéraire et poétique qu’Apollinaire s’approprie de façon originale en le réinsérant dans ce « pré vénéneux» (parce que, mêlés à l'herbe, il y a des colchiques).

On assiste à une dramatisation des vers 2 et 3, et ce grâce à l’enjambement qui divise l’alexandrin. Le rythme nonchalant voir lancinant et l’introduction de la notion de durée avec l’adverbe « lentement » marque le déroulement du processus d’empoisonnement, certes lent mais inéluctable redoublé par les assonances. « Paissant lentement s’empoisonnent ». Ce rythme est cependant déboité par les deux ilots isométriques créent pas l’enjambement. Les deux hémistiches héxasyllabiques forment un seul et unique alexandrin. Cette rupture marque le contraste entre la placidité des vaches et le danger qu’elles courent.

Vers 4 Le colchique est «couleur de cerne et de lilas», soit couleur de paupières violâtres (suffixe dépréciatif) et fripées. Le colchique est un élément à la fois réaliste puisque la couleur du lilas et à la fois symbolique puisqu'il à la couleur des cernes (dont on relève deux occurrences), couleur des cernes de la femme donc. La fleur est la métaphore d’une nature qui se pare, d’une beauté qui cache un danger mortel. Le colchique est au centre du poème mais Apollinaire ne nomme la fleur qu’au vers 4. Le poète parle du Colchique au singulier et l'article défini "le" à une valeur généralisant contrairement au titre (pluriel) au singulier, le colchique devient donc un symbole.

Un enjambement projette dans le vers 5 un court rejet après lequel le rétablissement de la ponctuation ferait bien saisir que le poète s’adresse à une personne qui, de toute évidence, est une femme, la femme aimée, Annie Playden qui, elle aussi, lui a caché sa vraie nature. Cependant, bel exemple

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