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Les Caracteres

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Par   •  5 Octobre 2012  •  1 569 Mots (7 Pages)  •  1 567 Vues

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La Bruyère est un écrivain moraliste du XVIIème siècle. Il écrivit un recueil de textes intitulé « Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle », mais son nom complet est « Les Caractères de Théophraste, traduits du grec, avec les Caractères ou les Moeurs de ce siècle. ». Cette collection de sentences et maximes est constituée d'observations sur la société du Siècle d'Or. C'est une satire de la cour, de la noblesse, de l'aristocratie, du clergé et même du roi. Le début de la publication de ces textes ou « remarques » date de 1688. Il y eut neuf éditions, chacune étant composées de plusieurs remarques. Nous nous intéresserons plus précisément à la remarque 119 qui a pour titre « Les Jugements », tiré de la septième livraison, publiée en 1691.

L'extrait de texte que nous allons étudier souligne l'absurdité de la guerre. Certaines espèces animales sont comparées avec l'espèce humaine. La sottise de l'être humain et, son énorme prédisposition pour l'auto-extermination, sont critiquées, pour par la suite, aboutir à une énumération complète d'équipements d'artillerie qu'utilisait l'Homme à cette époque. La Bruyère insiste sur les effets de ces armes dévastatrices. Tout au long de cet extrait, l'auteur dénonce l'orgueil de l'homme, avec une apparente désinvolture.

Nous étudierons tout particulièrement l'ironie du texte : dans un premier temps nous montrerons que la comparaison des animaux et des hommes contribue à dénoncer la guerre. Dans un deuxième temps, nous démontrerons que la dénonciation de « l'art militaire » conduit au constat de l'horreur et de l'absurdité de toutes les guerres.

Dans les premières phrases du texte étudié, La Bruyère évoque la descente d'un faucon mâle sur une perdrix. Il cite une personne en général, il utilise le pronom personnel « Vous », il s'adresse donc au lecteur : « Voilà un bon oiseau. ». C'est du discours rapporté (discours direct). Ensuite il évoque le combat entre un lévrier et un lièvre. Toujours avec la même construction grammaticale : « C'est un bon lévrier ». Cela se répète encore, avec l'évocation, cette fois ci, de la chasse qui oppose un homme et un sanglier : « Voilà un brave homme ». Ce schéma syntaxique se réitère une ultime fois avec deux chiens, mais l'adjectif change alors : « Voilà de sots animaux ». Nous remarquons qu'il y a trois occurrences du présentatif « Voilà ». Cette anaphore est placée en tête de phrase, elle met en relief ce qui la précède. Nous remarquons aussi que les qualificatifs utilisés dans les trois premières phrases sont mélioratifs. Mais dans le dernier, il devient péjoratif : « Vous prenez un bâton pour les séparer ». Nous découvrons alors la raison : les trois premiers cas se font avec des animaux d'espèces différentes. Or dans le dernier cas, il s'agit de la même espèces. Qu'un faucon tue une perdrix est naturel. Qu'un lévrier tue un lièvre est naturel. Qu'un homme tue un sanglier est naturel aussi, car tout cela se fait dans l'ordre de la chaîne alimentaire. La Bruyère montre que nous trouvons complètements idiots des animaux de la même espèce qui combattent, alors que c'est exactement ce qui se passe à toutes les époques pour les Hommes. Certes les animaux chassent, mais ils ne s'entretuent pas. L'auteur va alors mettre en évidence ce « traits de caractère » chez l'Homme, en mettant en scène des animaux se faisant la guerre. Il prend pour premier exemple « tous les chats d'un grand pays », et grossit les faits avec l'hyperbole « par milliers ». La Bruyère exagère volontairement (logique de l'absurde, ou raisonnement par l'absurde) le nombre des belligérants (« neuf à dix mille chats ») et les conséquences désastreuses du carnage ( « infecté l'air à dix lieues de là »). Ces hyperboles amplifient l'horreur de la guerre, en témoigne l'expression « abominable sabbat ». Le sabbat étant une réunion de sorcière dirigée par le Diable lui-même. Pour deuxième exemple, il prend « des loups » comme protagonistes et reprend l'exclamation de l'interlocuteur fictif « Quels hurlements ! quelle boucherie ! ». Nous retrouvons les caractéristiques des conflits qui ont traversé nos siècles. On peut relever la figure de l' anticatastase, le « sabbat » , le champ de bataille est assimilé à un «beau rendez vous». Le narrateur demande alors au lecteur ce qu'il pense de la raison de ces carnages, c'est-à-dire la recherche frénétique de la gloire. A deux reprises il utilise le conditionnel dans le texte : « ne diriez vous pas ? », « ne ririez vous pas ? ». Questions oratoires qui sont en fait des affirmations par lesquelles l'auteur insiste sur l'incapacité de l'homme à juger sa conduite déraisonnable.

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