Les Cannibales

Montaigne est un humaniste, il est l'ainé d'une famille noble.

Montaigne dicte le chapitre « Des Cannibales » dans le livre premier de ses Essais. Il s’agit comme son titre l'indique d’une œuvre où il donne son opinion sur le cannibalisme et sur la société occidentale.

Ce chapitre s’inscrit à la suite de la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb. Les cannibales fascinent les Européens.

De plus, la réflexion de Montaigne sur les cannibales s’inscrit dans le contexte des guerres de Religion en France à la fin du XVIème siècle. La confrontation avec les cannibales permet alors à Montaigne de dénoncer la barbarie entre chrétiens.

Comment Montaigne au moyen du récit de l’acte cannibale, montre-t-il l’humanité du sauvage dans cet extrait ?

Dans un premier temps, on montrera que le jugement de Montaigne est original puis on expliquera que Montaigne critique l’ethnocentrisme des européens, enfin, on tâchera d’expliquer en quoi les cannibales sont un peuple estimable.

I-Jugement original

1) Thèse de Montaigne

La thèse de Montaigne : les sauvages Amérindiens sont un peuple rempli d’humanité non comme les européens : « Nous les pouvons donc bien appeler barbares eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous qui les surpassons en toute sorte de barbarie » (l 324-326)

– étymologie de barbare au XVIème veut dire qui ne parle pas notre langue, le sens commun du mot barbare vient de la racine grec bárbaros signifiant étranger.

- thèse originale puisqu’au XVIème siècle les occidentaux ont tendance à avoir une idéologie ethnocentriste. Les étrangers sont considérés comme barbares et sauvages car ils n’ont pas la même langue, les mêmes coutumes et ne sont donc pas considéré avec respect.

2) pratique de la torture par les Portugais

On passe de la préparation de l’acte cannibale des Indiens à la barbarie des Portugais. Les européens sont donc plus pervers que les sauvages d’où la présence d'un lexique de la violence : « enterrer jusqu’à la ceinture et tirer au demeurant du corps force coups de traits et les pendre après» (l 291) ; « déchirer par tourments et par gênes » (l 303-304) ; « le faire mordre et meurtrir aux chiens et aux pourceaux » (l 303-304)

3) comparaison mise à mort des prisonniers par les portugais et Amérindiens

Amérindiens pratique un rite culturel, tuent les prisonniers puis les mangent C'est un rite qui organise avec vengeance: « il attache une corde à l’un des bras du prisonnier » (l 280), « l’assomment à coups d’épées, cela fait ils les rôtissent » (l 283-284) pour « représenter une extrême vengeance »(p121, l 287)

Le rite des Indiens est opposé à la barbarie des Portugais, Montaigne donne son jugement, on le voit car présence de la 1ère Pers Sing, et vb penser: portugais sont encore plus barbares car les prisonniers sont torturés vivants: ils mangent « un corps encore pleins de sentiments » (p 123, l 302-304)

- expliquer la mise à mort des deux civilisations pour renforcer thèse

4) Jugement personnel de Montaigne

Montaigne dénonce que les occidentaux ferment les yeux sur la pratique barbaresque des Portugais mais dénoncent pourtant le cannibalisme amérindiens comme une sauvagerie. C'est un paradoxe. C'est dit dans: « Je ne suis pas marri que nous remarquons l’horreur barbaresque qu’il y a en une telle action, mais oui bien de quoi, jugeant à point de leur fautes, nous soyons si aveugles aux nôtres» (p 123, l 299-301). apparition de la 1ère pers du singulier montre la prise de position de Montaigne: les cannibales font des actes qui nous paraissent horrible mais ce que font les européen l'est aussi.

Montaigne: critique explicite de l’anthropophagie des Portugais: « je pense qu’il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu’à le manger mort » (l 302)

Montaigne inclut les lecteurs comme témoins de la barbarie et fait allusion au contexte ds lequel il vit pour dire que les européens sont barbares: « comme nous l’avons non seulement lu mais vu de fraiche mémoire, non entre des ennemis anciens, mais entre des voisins et concitoyens, et qui pis est, sous prétexte de piété et de religion » (p123, l 306-309)

- faire réfléchir le lecteur sur sa propre civilisation

II-Ethnocentrisme européen

1) intention de montrer que de part et d’autre de l’océan, les civilisations pensent, se posent des questions sur les étrangers

- pour l’européen du XVIème l’autre

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