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Les Animaux Malades De La Peste

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Par   •  2 Mars 2014  •  1 804 Mots (8 Pages)  •  1 127 Vues

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Les animaux malades de la peste de Jean de La Fontaine

Introduction :

La Fontaine, grande figure du classicisme, remet au goût du jour le genre de la Fable au XVIIème siècle, en s’inspirant des Anciens, notamment d’Esope et de Phèdre. Dédicacées au Dauphin (l’héritier de Louis XIV), il utilise souvent le monde animal pour dénoncer les injustices de son temps. La forme de la fable, sous-genre de l’apologue, a pour finalité de « plaire et instruire » tout en respectant la brièveté de l’apologue. (Contexte littéraire et auteur).

Le récit conte les ravages causés par la peste, vue comme un châtiment divin, puis se concentre ensuite sur la recherche d’un sacrifice afin d’arrêter l’épidémie. La fable garde l’univers animal généralement utilisé par La Fontaine, et se construit par les discours successifs du lion, du renard et de l’âne, pour arriver à une morale sur l’injustice qui caractérise les relations entre les puissants et les faibles. (Présentation du texte)

De quelle manière La Fontaine nous apporte-t-il un témoignage engagé sur son époque ? (problématique). Dans un premier temps, nous détaillerons les éléments qui rendent ce récit vivant et complexe, puis nous analyserons la portée satirique du texte. (Annonce de plan) (Introduction en quatre parties avec accroche, présentation du texte, problématique et annonce de plan).

1) Une fable habilement menée :

a. Une situation initiale qui rappelle les récits mythologiques tragiques :

• Intrigue évoque l’acte d’exposition de la tragédie Œdipe roi (Sophocle) : Thèbes ravagée par peste, on recherche le coupable de ce châtiment divin.

• Épidémie : mal moins fréquent mais redouté, il garde des souvenirs terribles au 17ème. C'est une excellente crise pour l'observation des relations humaines.

• La peste est définie par deux appositions avant d'être nommée, ce qui crée une attente progressive, pressante en gradation.

• Registre dramatique :

- Allitération en r : « répand, terreur, guerre »

- Hyperbole, vocabulaire violent, rimes masculines (fureur, terreur) : dureté

- Idée du destin, non issue et Ciel ('Mal que le ciel en sa fureur. Inventa pour punir' : Dieu envoi un châtiment aux Hommes). Achéron connotation enfer, damnation, beaucoup de gens touchés)

- 'les tourterelles se fuyaient : symbole de l'amour'

• Évocation nostalgique (imparfait), d'un temps normal sans peste mais où le loup mange la douce et innocente proie. Le souvenir annonce le présage qu'on sacrifiera encore l'innocent.

b. L’art du conteur :

• Versification et hétérométrie (plusieurs dispositions de rimes et longueurs irrégulières), accélération

• Alternance récit / discours : discours direct, indirect libre (« Manger l’herbe d’autrui ! Quel crime abominable ! »), narrativisé (« Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue »)

• Différents registres : d’abord tragique et pathétique (jusqu’au vers 14), puis argumentatif (discours du Lion) et satirique de manière sous-jacente (hypocrisie du Lion, le détournement du langage par les courtisans et l’injustice) et didactique (morale)

• Présence du narrateur (opinions antithétiques à celles du Loup par exemple « peccadille » ou encore effet de surprise du vers trisyllabique « le berger »

• Modalisateurs qui soutiennent le discours narrativisé du Loup (« ce maudit animal, ce pelé, ce galeux », « crime abominable ») et les opinions des autres courtisans (« cas pendable », « expier un tel forfait »)

c. Des animaux qui font allusion aux Hommes et à leur relation :

- Cadre de la scène : procès tribunal (champ lexical de la justice), intervention : plaidoyer, réquisitoire (Prise de parole par ordre hiérarchique (du plus puissant au plus faible))

- Pers avec caractères personnels identifiables :

• Lion : roi, pouvoir, puissant, féroce, habile, intelligent, 'Le lion tint conseil': définit règles du jeu.

• Renard : ruse, flatte le roi, relativise péché du roi en les honorant

• Loup : beau parleur ('quelque peu clerc, prouva par sa harangue'), prononce le réquisitoire et accable l'âne pour ne pas avoir à s'accuser ensuite + insulte = cruauté (discours indirect libre)

• Tigre et Ours : puissance, représente la société aristocratique

• Âne : bêtise, naïveté, honnêteté => douce et innocente proie

• Dans le discours élogieux du renard les moutons sont les représentants du 'bas peuple', profondément méprisé, et que l'on peut impunément exploiter.

2) La différence d'éloquence du Lion et de l'Ane (L’antithèse carnivore/herbivore) :

a. La stratégie du Lion :

Convaincre :

• Discours construit logiquement : lg 15 (il expose la situation) lg 20 (il invite les autres) lg 24 (il fait propre confession) lg 29 (il invite les autres) lg 33. Marqué par des connecteurs

• Avoue lui-même, donne l'exemple pour confession des autres (avec impératifs).

• Argument d'autorité (lg 21-22) : donne appui à son discours en prenant pour référence un fait historique

• Le dialogue interne à son discours (" Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense. " ).

Persuader :

• Rappelle le côté tragique/dramatique : affirme son autorité, rappelle qu'il est le représentant de Dieu

• Ton solennel, grave : donne majesté ('Ciel, nos péchés cette infortune, se sacrifie, céleste courroux')

• Ton familier 'Mes chers amis' : se place au même niveau de ses sujets pour les amadouer (en décalage avec sa noblesse de là on peut le suspecter d'hypocrisie).

• Jeu avec les pronoms : le 'je' le remets sa place royale : justifie ses propos qu'on ne peut le contredire car c'est

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