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Le théâtre de la foire

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Par   •  14 Décembre 2022  •  Cours  •  1 756 Mots (8 Pages)  •  154 Vues

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Le théâtre de la Foire

On a déjà vu les principales caractéristiques du théâtre de la Foire lors du cours magistral.

Très brefs rappels :

Quelles sont les 2 grandes foires parisiennes du 18e siècle ?

  • la Foire Saint-Germain (apparue en 1176 et qui se tient durant les mois de février et mars)
  • la Foire Saint-Laurent (établie en 1344 et qui se tient de juillet à septembre) (un peu excentrée, et moins fréquentée que la Foire Saint-Germain)

Ces marchés constituent depuis le Moyen Age un lieu de brassage qui voit passer dans ses allées hommes du peuple, marchands et parfois grands seigneurs.

Dès lors, on peut comprendre que ce lieu propice aux passages, aux rencontres et aux échanges ait attiré les saltimbanques et les charlatans de toute sorte.

Pourtant, ce n’est que dans les années 1660 que les grandes foires parisiennes deviennent les points névralgiques des spectacles de rue.

En effet, Martine de Rougemont explique dans La vie théâtrale en France au XVIIIe siècle, que c’est dans ces années que « la police de la capitale et le contrôle des divertissements publics se renforcent » et que « les foires drainent alors (…) toutes sortes d’activités anciennes à la limite du spectacle » ajoutant que « les successeurs de Tabarin et de Mondor ne jouent plus sur le Pont-Neuf [mais] rejoignent les forains d’origine qui ont les mêmes pratiques. »[1] 

Or les deux grandes foires parisiennes ne constituent pas seulement une scène destinée aux opérateurs. En effet, entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, les divertissements se professionnalisent, ou du moins se rapprochent des productions des théâtres privilégiés.

Cela n’est d’ailleurs pas sans rapport avec l’expulsion des Comédiens-Italiens en 1697 : M. de Rougemont explique à cet égard que le désir de jouer en France qui animait nombre de ces acteurs a eu pour conséquence l’agrégation des comédiens italiens aux troupes foraines et par conséquent, la fusion de deux répertoires.

Les scènes de Gherardi font alors partie intégrante des spectacles représentés dans les théâtres forains et inspirent les bateleurs qui annoncent ces pièces dans de brefs divertissements appelés « parades ».

  • Les spectacles de la Foire

  • « curiosités » (animaux exotiques, monstrueux ou savants, figures de cire, automates, nains et géants)
  • marionnettes
  • acrobaties réalisées par des sauteurs et des danseuses décolletées.
  • Jeux d’escamoteurs
  • Annonces de charlatans
  • Productions théâtrales où se rencontrent plusieurs formes d’art : dialogues, chants, danse, sauts, etc.

Concurrence entre les entreprises foraines (privée et financée par ses recettes) qui tentent de produire les spectacles les plus appréciés : c’est déjà un élément qui explique la créativité des spectacles forains.

  • La querelle entre théâtres privilégiés et scènes foraines

🡺 Beaucoup de succès, ce qui provoque la colère des théâtres privilégiés.

Pour les interdictions et les astuces des Forains, LIRE le texte de Françoise Rubellin (exemplier).

Surtout, à retenir : naissance du genre de l’opéra-comique, qui mêle passages parlés et passages chantés.

  • Qui écrit pour la Foire ?

  • Lesage, qui a commencé à la Comédie-Française (pensez à Turcaret !), et que l’on connaît également comme romancier (Gil Blas) => a écrit pendant plus de 25 ans pour l’Opéra-Comique et s’est engagé entièrement dans le combat de la Foire contre les théâtres privilégiés.
  • D’Orneval qui a lui aussi beaucoup écrit pour la Foire / peu soucieux des convenances. Immense succès.
  • Fuzelier, dont le nom est presque toujours associé aux deux autres, même si c’est le premier à avoir écrit pour la Foire. Moins radical que Lesage, ne s’interdit pas de collaborer avec l’Opéra, la Comédie-Française, et la comédie Italienne.

🡺 Souvent, les productions sont le fait d’une écriture collective : c’est pourquoi on trouve de nombreuses pièces écrites par Lesage, Fuzelier et d’Orneval ! Très difficile, voire impossible de distinguer qui a écrit quoi.

  • Penser aussi à Pannard et Favart, qui ont joué un rôle important à la Foire (d’où la rue Favart à côté de l’Opéra Comique !)

  • Penser enfin à Piron, grande figure de la Foire au début du siècle (notamment parce qu’il a écrit Arlequin Deucalion, monologue en 3 actes dont on va lire un extrait) qui a ensuite abandonné l’Opéra-Comique pour la Comédie-Française.

En d’autres termes, les frontières entre les théâtres privilégiés et la Foire sont très minces, même si les combats qu’ont mené Lesage ou D’Orneval, témoignent de la lutte sans merci qui bouleverse ces théâtres. Mais ce sont les mêmes auteurs, les mêmes spectateurs – et le mêmes lecteurs, car on imprime et on lit le théâtre de la Foire, comme le répertoire de la Comédie-Française (preuve encore une fois que ce n’est pas du tout un art réservé aux saltimbanques !)

C’est la même chose pour les compositeurs (car la musique est centrale à la Foire) : ceux-ci viennent souvent des théâtres privilégiés (comme Gillier, par exemple, qui a quitté la Comédie-Française où il était compositeur, pour la Foire).

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