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Le rêve de Clytemnestre

Commentaire d'oeuvre : Le rêve de Clytemnestre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Avril 2014  •  Commentaire d'oeuvre  •  339 Mots (2 Pages)  •  647 Vues

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Le rêve de Clytemnestre se révèlera prophétique. Mais, pour le psychanalyste G. Devereux, l'intérêt de ce rêve réside surtout dans sa profonde vérité psychologique, les sentiments de culpabilité de Clytemnestre et d'inadéquation à son rôle maternel. Le contexte de la pièce montrerait selon lui que, en fait, Oreste n'a pas été allaité par sa mère mais par une nourrice. Le comportement très calme de Clytemnestre durant le rêve émanerait d'un niveau de son psychisme, tandis que son cri de terreur proviendrait d'un autre niveau.

Les serpents sont omniprésents dans l'Orestie. Pour le psychanalyste, le serpent correspond au fantasme féminin bien connu de substitut de pénis. La morsure du sein serait une réplique inversée du motif du vagina dentata. Eschyle dépeint Clytemnestre comme un type de femme masculine, qui a peur d'allaiter et craint la morsure castratrice de son bébé. Ce rêve rappelle la façon dont Heraclès avait mordu le sein de Héra et avait en conséquence été projeté au loin par la mère furieuse. Par la suite, Heraclès blessera sa mère au moyen d'une flèche qui l'atteindra au sein.

Le caillot de sang, qui est étrange dans une blessure toute fraîche, serait produit par la proximité étymologique, en grec, des verbes allaiter et congeler.

Dans ce rêve, Clytemnestre exprimerait donc sa culpabilité de n'avoir pas allaité son fils et d'avoir tué son mari : elle fusionnerait les deux reproches dans l'image du serpent-Oreste, le vengeur. Dans son rêve, Clytemnestre se comporte comme une meilleure mère qu'elle ne l'a été. Le Surmoi lui donne la possibilité de satisfaire à un désir d'auto-punition: elle donne le sein au serpent et s'expose à sa morsure, tout en se donnant la gratification sexuelle impliquée par le fait de donner le sein.

Pour Julie Wolkenstein, le psychanalyste va trop loin et ne convainc pas: «les interprétations qu'il propose des rêves tragiques, pour rigoureuses qu'elles apparaissent, laissent à penser que l'interprétation psychanalytique a suffisamment de ressources pour faire feu de tout bois» (p. 34).

Lire G. Devereux, Les rêves dans la tragédie grecque, Paris, Les belles lettres, 2006, p. 273-3

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