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Le récit De Théramène

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Par   •  2 Avril 2014  •  1 741 Mots (7 Pages)  •  972 Vues

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Le Récit de Théramène, du v 1498 à 1570

Eléments pour compléter votre travail

Eléments d’intro :

Au moment même où Thésée commence à douter de la réalité du crime de son fils et cherche à le voir pour qu’il s’explique, Théramène vient lui raconter la mort du jeune homme.

Les derniers vers de l’acte IV signalaient le suicide d’Oenone et la scène 7 de l’acte V verra celui de Phèdre. Le trépas héroïque d’Hyppolyte s’insère donc entre ces deux morts.

Le récit de la mort d’Hippolyte, le plus long de tout le théâtre classique, permet d’imaginer un épisode impossible à représenter sur scène d’un point de vue technique tout d’abord (monstre, chevaux…) et en raison de la règle de bienséance à l’œuvre dans la tragédie.

Ce récit repose sur la conjonction de plusieurs éléments : tableaux, action, réflexion. Cette composition rigoureuse s’accompagne de l’émergence du merveilleux qui côtoie le réalisme. C’est donc la diversité des images destinées à rendre présente la mort d’Hippolyte qui fait de ce récit une véritable hypotypose consistant en un rapport objectif des faits et en un moment de grande émotion.

Définition d’une hypotypose : figure de style consistant à décrire une scène de manière frappante et animée.

I) Les éléments du récit :

a) Une succession de Tableaux :

Théramène présente à son auditoire un récit organisé en une suite de scènes qui mettent le spectacle sous nos yeux :

• V 1498 à 1506 : sortie de Trézène

• V 1507 à 1526 : monstre surgi de l’eau

• V 1527 à 1534 : monstre blessé par Hippolyte

• V1535 à 1551 : affolement des chevaux traînant leur maître

• V 1552 à 1558 : Théramène auprès du mourant

• V 1559 à 1570 : derniers mots d’Hippolyte / Le testament d’H.

Cette succession de tableaux rend la scène très vivante et visuelle, ce qui correspond bien à la définition de l’hypotypose.

b) Le rythme de l’action :

Le rythme du texte s’accélère puis ralentit, mimant ainsi l’arrêt des chevaux dans leur course et celui de la vie du héros.

• Tout d’abord, l’équipage d’Hippolyte marche au pas, à tel point que : « Sa main sur ses chevaux laissait flotter les rênes » v 1502

• Puis devant le monstre, c’est la fuite éperdue de tous, à l’exception d’H. (la figure du héros) :

« Tout fuit ; et sans s’armer d’un courage inutile, Dans le temple voisin chacun cherche un asile » v 1525

La coupe après la seconde syllabe traduit la précipitation des gardes du jeune homme et met ainsi en valeur sa bravoure par comparaison.

• H. resté calme au début, se voit à son tour entraîné par ses chevaux affolés à la vue du monstre et piqués par un dieu :

« La frayeur les emporte/ On dit qu’on a vu même en ce désordre affreux, Un Dieu qui d’aiguillons pressait leur flanc poudreux »

• Lorsque les chevaux s’arrêtent, Théramène se précipite à son tour mais trop tard : « J’y cours en soupirant… »v 1555

• H., privé de mouvement, peut à peine ouvrir un œil et meurt, laissant son discours inachevé : « Qu’il lui rende… » v 1567

CC : L’ensemble de ce récit manifeste des mouvements de grande amplitude et assure la variété du discours : surgissement du monstre ; fuite des gardes ; emballement des chevaux ; H. traîné au loin…

c) Les réflexions de Théramène :

Le messager ne se contente pas de rapporter les faits. En tant que précepteur d’H., il est en quelque sorte le père de substitution, un père par procuration et peut de permettre de ponctuer son récit d’appréciations personnelles.

Théramène rapproche la valeur d’H. de celle de son père :

« Hippolyte lui seul, digne fils d’un héros » v 1527 puis interrompt son récit pour justifier son ardeur à raconter :

« Excusez ma douleur : cette image cruelle/ Sera pour moi de pleurs une source éternelle. » La place antéposée du complément du nom « de pleurs » traduit le bouleversement psychologique.

La répétition de « J’ai vu » v1547 insiste sur le caractère de témoin digne de foi de Théramène et rendre le récit plus vraisemblable.

II) Réalisme et Merveilleux à l’œuvre dans le récit :

a) Le merveilleux baroque :

• Le Monstre : la description du monstre est empruntée à Virgile, Enéide, II, vers199-249 (la mort de Laocoon). Cet emprunt explique le ton épique des premiers vers (v 1509 à 1516). On remarque aussi la mise en valeur du cri du monstre qui se détache sur la toile de fond silencieuse du début du texte : cri d’autant plus terrifiant qu’il se répète : « Un effroyable cri …/ une voix formidable / ce cri redoutable »

Les 3 adjectifs imposent l’idée de la peur.

• Puis le style devient baroque : le monstre est décrit comme un dragon : « Sa croupe se recourbe en replis tortueux » : l’allitération en « r » traduit la difformité bruyante de l’animal fabuleux. Effet visuel et auditif.

• La frayeur que provoque cette apparition est telle qu’elle affecte non seulement les hommes mais l’univers tout entier (registre épique) : « Le ciel avec horreur

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