Le roman - dissertation

Qu'est ce qu'un roman ? Le roman est un genre littéraire de type narratif et fictif, c'est-à-dire que l'auteur fait un long récit de faits qu'il a imaginé. Mais il ne se base pas que sur son imagination. Il cherche à placer ce récit fictif dans un cadre réel et s'intéresse donc à des faits, évènements, phénomènes de la vie et du monde qui sont reliés à la politique ou à l'économie.

D'après un philosophe, le roman serait même supérieur aux traités d'économie et de politique en termes de connaissances. Il en aurait appris plus sur l'économie et la politique dans les romans de Balzac qu'en lisant les économistes et les historiens.

Peut on dire qu'effectivement le roman a toujours une valeur pédagogique en termes d'économie et de politique ?

D'abord nous allons montrer dans quelle mesure le roman est-il propice à l'apprentissage de choses nouvelles. Puis nous nous intéresserons aux limites de l'idée avancée. Enfin, nous évoquerons une autre manière d'apprendre proposée par le roman.

Tout d'abord, on peut dire que le roman est un témoignage d'une réalité historique. En effet, on peut avancer cette idée grâce à la présence dans le roman de plusieurs éléments.

Dans le roman, il existe un cadre réel (historique, social etc.) qui suppose un lieu, un milieu. Le roman est le parcours d'un individu dans une époque et une société dont l'auteur chercher à décrire en détails. Le lecteur suit et participe aux grands évènements historiques en même temps que le personnage et voit a travers celui-ci la société qui l'entoure.

En exemple nous pouvons prendre Rastignac dans le Père Goriot de Balzac, qui est un livre d'apprentissage. Le personnage est le délégué du romancier. Le récit se déroule durant la Restauration, c'est-à-dire une époque d'incertitude politique et où la France et divisée en plusieurs partis. Le jeune provincial entre dans la société de Paris dont il ne connait rien mais où il veut se faire une belle position. Balzac décrit les milieux sociaux, il peint le tableau de la société parisienne qui est en fait composée de deux catégories de personnes très distinctes : les riches (luxe) et les pauvres (misère). La société a ses lois, se codes à respecter, elle repose sur l'argent et les apparences. Il va ainsi devenir une cible pour Paris qui va l'influencer et le corrompre.

 Ainsi le cadre est bien historique : une révolution politique a lieu en 1830 (les trois Glorieuses). Le narrateur plonge le lecteur dans le passé : Balzac le lui fait redécouvrir, il va même jusqu'à l'inciter à « fouiller » plus loin pour peut-être trouver des choses nouvelles et inconnues jusque là où les développer dans le futur.

Le roman a aussi pour but de mettre en évidence certains phénomènes : politiques, économiques, sociaux ou historiques. L'auteur sélectionne la matière et l'oriente. Ainsi, il prend soin de décrire et présenter le phénomène avec précision ; le roman prend la forme d'un documentaire.

Prenons l'exemple de Au bonheur des dames de Zola. L'auteur y met en avant le phénomène de la concurrence. Zola nous montre comment après l'imposition du libre-échange, apparaissent les grands magasins qui « dévorent » les petits commerces ainsi que la guerre qui existe entre les deux. C'est la sélection naturelle. L'opposition est flagrante : ABD est comparée à une cathédrale, symbole de luxe et d'abondance et source de fascination. A coté, le Vieil Elbeuf est ridicule : ancien, obscur, simple et à connotation négative. On remarque aussi que les vendeurs ont une stratégie pour attirer et garder l'attention des clientes : ils les séduisent pour ensuite les manipuler et tirer profit. Les clientes deviennent de plus en plus exigeantes, égoïstes, se laissent totalement influencer et manipuler. Ainsi, les petits commerces ont du mal à survivre.

 C'est une sorte de documentaire mais qui n'en porte pas réellement le nom : le lecteur est intéressé, intrigué et curieux de voir la manière dont un tel phénomène peut être décrit.

Certains romanciers considèrent que le rôle du roman est de refléter la réalité. De ce fait, le romancier doit se mettre dans la peau d'un historien : il entreprend un travail de documentation avant la rédaction de son livre. Après avoir choisit un lieu ou un évènement qui lui serait intéressant, il étudie l'époque, le milieu, l'environnement, l'économie, la politique mais surtout la société. Il reprend donc beaucoup d'éléments réalistes.

Zola voulait peindre la vie sociale des hommes telle qu'elle est réellement. Dans son roman Germinal, il choisit de placer ses personnages dans les mines du nord de la France à Anzin. Il se documenta et enquêta sur le lieu. Zola s'intéressait et observait tout ce qui l'entourait : un milieu ouvrier, placé dans un environnement apitoyant, situé dans une France du second empire, frappé par des crises économiques et le socialisme mais surtout un milieu dont la société est totalement inégalitaire et destructrice. Il présente la naissance de la classe ouvrière, sa difficulté à « rester en vie » ainsi que le conflit qui existe entre celle-ci et le patronat. Les descriptions des lieux, personnages, évènements, ambiance sont simples, réelles, pas déformées (il utilise un point de vue interne) et très détaillées (emploi de termes techniques et vocabulaire liés au milieu ouvrier).

 Les descriptions sont tellement réalistes, on suit au quotidien les personnages, on se visualise les scènes, on a l'impression d'être avec eux dans la mine et de travailler. De cette façon, on découvre la société qui les entoure et on en apprend beaucoup plus que ce que l'on pensait.

En même temps, le but d'un roman n'est pas tellement de plongé le lecteur dans un cadre historique, politique ou économique afin de lui en dépeindre la société et son époque de manière réaliste. Son but est plutôt de divertir et transporter le lecteur dans un monde « différent » de celui dans lequel il vit.

Certain romans ont un caractère fictif : écrire une histoire totalement basée sur la réalité, d'un point de vue objectif est impossible : l'auteur imagine et crée des éléments personnels, donc forcément subjectifs.

Dans son avant-propos, Boris Vian provoque en quelque

...