LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Le libraire dissertation

Dissertation : Le libraire dissertation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Octobre 2016  •  Dissertation  •  1 436 Mots (6 Pages)  •  11 166 Vues

Page 1 sur 6

Le libraire

Dans les années 1950, le Québec entame une décennie qui marqua son histoire. La Révolution tranquille fut le résultat d’un peuple qui cherchait à s’affirmer et à trouver son identité. En écrivant le roman Le libraire, Gérard Bessette démontra ironiquement l’inaction du peuple à travers le personnage d’Hervé Jodoin. En considérant l’ensemble du roman, peut-on dire que Jodoin n’est qu’un être désabusé de l’existence ? En étant un être indifférent mais qui se satisfait de peu pour être heureux, Hervé Jodoin est un personnage désabusé par moment mais pas en tout temps.

Pour commencer, Jodoin est un être indifférent.  Tout au long du roman, il y a absence de choix ou d’intérêt dans tout ce qu’il fait. Il émet toujours des hypothèses, des arguments ou des opinions mais ne prend jamais clairement position.  Un large champ lexical composé de plus de seize «  peu importe », de «  je ne peux rien y faire »(P.20),  de « je n’y peux rien » (P.25), de «  tout était relatif » (P.54) et de « Je m’en fou » (P.91) témoigne de cette attitude.  Il affirme même que « mes déplacements à la surface du globe me paraissaient tout à fait dépourvu de signification ».P.128 Hervé Jodoin est indifférent à tout ce qui l’entoure. Il n’a pas de curiosité ou d’intérêt. La présentation du capharnaüm n’a pour lui pas de signification particulière. C’en est même frustrant pour le lecteur. On désire savoir ce qui se cache derrière cette porte et l’inintérêt de Jodoin nous empêche de le savoir rapidement. Sa réaction face à la découverte aussi est décevante, « Léon Chicoine me dévisagea avec un air de surprise, d’anxiété même, peut-être plus à cause du ton ennuyé de mes paroles que de leur sens. » (P.42) L’écriture du roman montre combien Jodoin est désabusé de l’existence. Le capharnaüm est pour lui une opportunité de faire quelque chose, de mettre un peu d’action dans sa vie. Et lui, ça ne l’intéresse pas plus que ça. Jodoin est aussi un être paresseux, son manque d’initiative et de collaboration à satisfaire les exigences de la société est volontaire. Il est toujours las, fatigué et aux limites de l’immobilité. L’auteur utilise d’ailleurs une succession de phrases brèves pour illustrer la lassitude du personnage puisque c’est lui qui rédige sont journal. Des phrases courtes, parfois sans verbe tel que « J’ai répondu que ce n’était pas de mes oignons. Ça l’a froissée. Je n’y peux rien. Qu’elle se débrouille. » (P.25) Cela montre un désabusement. Tout ça à commencer par sa manière de s’habiller : « Mon feutre que je soulevais pourtant dès qu’on m’ouvrit la porte, présente des bosselures insolites et une raie graisseuse qui ne sauraient échapper à un œil perspicace. Les manches de mon paletot s’éliment et mon foulard n’est pas de la dernière propreté. [ …] »( P. 10 )C’est la moindre des choses que de d’être présentable lors de la recherche d’un appartement. La lâcheté de Jodoin fait en sorte que ça ne lui dérange pas. C’est de même pour son travail. C’est la loi du moindre effort. Pour lui, c’est emmerdant de conseiller les clients, du coup, conseiller un livre mauvais lui permettra de ne pas avoir à conseiller à nouveau un client puisqu’ ‘il ne viendra plus auprès de lui. Bref, Jodoin est un être désabusé de par son inaction et son inintérêt pour la vie.  

Cependant, Jodoin est un être heureux et prend également un certain bonheur à la vie ce qui fait de lui un être désabusé mais pas en tout temps. Les petits moments de bonheur ou le fait qu’il se satisfait de peu font de lui un être aussi enthousiaste parfois. Lorsqu’il s’agit d’aller boire Chez Trefflez, Hervé Jodoin est un être heureux. Il a sa routine. Il aime être dans un endroit calme, au chaud, seul et surtout ne pas être dérangé. Tous les jours sauf le dimanche, il passe du temps à ce bar : « Chez Trefflez, mes habitudes sont solidement établies, classées […]. » (P.75) Il a ses habitudes et est malheureux lorsque quelque chose vient les perturber. Aussi, malgré son indifférence totale, Jodoin entretient certaines relations sociales. La plus belle preuve est sa relation avec Mme Bouthiller. Il fait même preuve d’initiative à un moment lorsqu’il l’invite au cinéma. De plus il démontre aussi un certain intérêt pour elle : « Vers le milieu de la séance, comme sans y penser, j’ai pris la main de ma compagne. » (P.79 )Hervé, bien qu’il soit un être solitaire aime bien avoir de bonne relation. Le fait qu’il  ait une relation intime, qu’il respecte monsieur Chicone, et qu’il dise bonjour au père Manseau chez Trefflez à chaque fois qu’il y va, montre donc que Jodoin est parfois sociable et joviale, ce qui n’est pas caractéristique d’un être désabusé. Ainsi, en démontrant un certain confort et bonheur et en étant sociable parfois, Hervé Jodoin est un être désabusé de l’existence mais pas en tout temps.

...

Télécharger au format  txt (8.6 Kb)   pdf (76.6 Kb)   docx (12.1 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com