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Le classicisme : tragédie et comédie au XVIIème siècle

Fiche : Le classicisme : tragédie et comédie au XVIIème siècle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2016  •  Fiche  •  1 531 Mots (7 Pages)  •  1 167 Vues

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Tragédie et comédie au XVIIème siècle : Le Classicisme

Le classicisme est un mouvement qui se développe dans la seconde moitié du XVIIème siècle, entre 1635 et 1715, et qui culmine entre 1660 et 1685. Le terme « classicisme » est inventé au XIXème siècle pour désigner le « siècle de Louis XIV ».

Contexte historique :

Le classicisme est né pendant le règne de Louis XIV qui s’installe avec sa cour à Versailles en 1682. A la même époque, des guerres de religion éclatent comme la persécution de Port-Royal qui dure de 1661 à 1669. Du côté culturel, la Comédie-Française a été fondé en 1680 sous ordonnance royale de Louis XIV.

Contexte politique :

Le sacre de Louis XIV a eu lieu en 1654 et il a régné de 1661 à 1715. A cette époque, la France a été touché par deux guerres : la Guerre de Hollande de 1672 à 1678 ; et la Guerre de succession d’Espagne de 1701 à 1714. La minorité protestante qui se trouvait en France va être chassée à cause de la révocation de l’Edit de Nantes en 1685.

Les principes du classicisme :

Le classicisme témoigne de la volonté des écrivains et des artistes de faire triompher la raison et la mesure dans les arts, les lettres et la langue française.

L’art doit plaire et instruire. Ainsi, le théâtre permet, selon la théorie aristotélicienne de la catharsis, la purgation des passions : en vivant par procuration des émotions fortes, comme la terreur ou la pitié, le spectateur apprivoise et maîtrise les passions dangereuses. De plus, les dénouements châtiant les méchants sont de véritables leçons morales.

Exemple : Molière, dans le Placet sur Tartuffe, défend la portée morale de son œuvre qui invite à se méfier de l’hypocrisie.

Les classiques maîtrisent leur art et sont persuadés que la beauté ne peut être le fruit du désordre ou du libre jaillissement créatif. Un chef-d’œuvre naît du travail, de la méthode et des règles conformes à la raison. Ce rationalisme s’inspire du Discours de la méthode publié par Descartes en 1637.

Ce qui est invraisemblable est synonyme d’irrationalité ; les auteurs classiques choisissent donc d’imiter le réel. La raison commande donc à l’art d’imiter la nature en mettant en relief ses caractéristiques permanentes. L’imitation débouche ainsi sur une idéalisation, une stylisation de la réalité.

Exemple : Molière dans L’Impromptu de Versailles explique à ses comédiens comment imiter avec naturel les caractères représentés, c’est-à-dire les comportements.

Principaux thèmes :

  • Eloge du règne de Louis XIV : symbolisé par le soleil, son règne est à l’image de Dieu.
  • « Honnête homme » : notion née dans les salons, prônant l’idéal de mesure, d’élégance et de finesse d’esprit. L’honnête homme est un mondain de la cour du roi qui brille par sa culture et son art de la conversation.
  • Idéal de mesure : dramaturges (Racine), moralistes (La Rochefoucauld) et philosophes (Pascal) condamnent tout excès et recherchent la modération dans les mœurs comme dans l’écriture.
  • Peinture de l’homme : sentiments nobles et travers moraux sont peints avec naturel. Volonté de corriger les défauts des hommes par le charme de l’écriture (précepte d’Horace).
  • Imitation des Anciens : les écrivains de l’Antiquité sont les modèles qu’on doit imiter ; contre cette idée, certains écrivains défendent la supériorité des modernes.

Formes littéraires et principales caractéristiques :

  • Les genres privilégiés par le classicisme sont le théâtre (tragédie et comédie), le roman, la nouvelle, la lettre, la fable et les genres argumentatifs brefs (maxime).
  • Il existe des particularités d’écriture :

- les maximes, le présent de vérité générale est utilisé pour faire réfléchir le lecteur et l’instruire ;

- l’utilisation de l’euphémisme et de la litote pour respecter la bienséance (sobriété et concision) ;

- le parallélisme et la symétrie qui soulignent l’ordre et l’équilibre.

Les règles :

  • La vraisemblance : déroulement et contenu de la pièce doivent être crédibles. On recherche l’adhésion du spectateur à l’histoire et son identification à des personnages mus par des sentiments vraisemblables. Ainsi, les héros de tragédie, agités par des grandes passions, sont nécessairement nobles. Les intrigues sont choisies dans la mythologie ou l’histoire des rois. Au contraire, la comédie met en scène des personnages de basse ou moyenne condition sociale, préoccupés par les problèmes triviaux du quotidien. Ils évoluent dans un monde semblable à celui du spectateur. Enfin, un personnage ne peut changer de façon radicale et contradictoire. C’est ce qu’on appelle la constance des caractères.

Exemple : Horace, Cinna de Corneille, Andromaque, Bérénice de Racine présentent de nobles Romains ou Grecs agités par des passions héroïques et sublimes. Tartuffe de Molière se passe dans un milieu bourgeois préoccupé par l’argent.

  • La règle des trois unités :
  •  l’unité d’action : l’intrigue est constituée d’une seule action principale. Ainsi, la pièce, bien construite, forme un tout cohérent. L’exposition met en place l’intrigue, les obstacles et les péripéties constituent le nœud, et le dénouement résout les problèmes.

Exemple : La scène où Orgon est caché par Elmire est une péripétie qui accélère le dénouement de Tartuffe en dénonçant l’hypocrite.

  • L’unité de temps : le déroulement de l’intrigue ne peut excéder vingt-quatre heures. En concentrant les faits en un seul jour tragique, les dramaturges font de la tragédie classique une crise violente. Les comédies s’organisent aussi autour d’une crise qui se résout en un jour.

Exemple : L’empereur Titus a une journée pour décider s’il épouse Bérénice ou la quitte.

  • L’unité de lieu : l’unité de temps et la vraisemblance limite les déplacements des personnages à un seul lieu dramatique, une seule scène, un seul décor. Il s’agit d’une salle de palais pour la tragédie et, pour la comédie, d’une rue ou d’une pièce maison bourgeoise.

Exemple : Le Misanthrope se passe dans le salon de Célimène ; l’Avare dans la maison d’Harpagon.

  • La bienséance : cette exigence morale consiste à ne pas choquer le public. Pour la tragédie, certains sujets, comme les fonctions du corps ou la sexualité, sont bannis. Ils sont tolérés dans la comédie à condition de ne pas être grossiers. Enfin, le théâtre exclut les spectacles sanglants, la violence et les morts sur scène.

Exemple : Dans Horace, Corneille fait mourir Camille dans la coulisse. Dans Tartuffe, Elmire fait sortir Tartuffe pour ne pas lui céder.

La préciosité :

La préciosité est un mouvement culturel et un courant littéraire français fondé vers la première moitié du XVIIème siècle, entre 1626 et 1662. Elle repose sur la volonté de se distinguer par l'apparence, et plus précisément le fait de posséder de précieux bijoux et des grands vêtements, des tissus chers ; de se distinguer par son savoir (les Précieuses cherchaient à être pédantes) et par son opposition à la domination masculine. Ce mouvement a profondément marqué son temps notamment avec le rejet de l’a priori de la supériorité masculine. La préciosité va simultanément influer les sphères sociales, morales et littéraires. Elle a été l’objet de critiques d’auteurs comme Molière ou Jean de La Fontaine. Enfin, le classicisme, tel que celui de Jean Racine s’en est différencié.

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