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Le chroniqueur Bernold de Constance

Analyse sectorielle : Le chroniqueur Bernold de Constance. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  12 Janvier 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 698 Mots (7 Pages)  •  511 Vues

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Contexte[modifier | modifier le code]

Après le concile de Plaisance, le pape Urbain II organise un voyage à travers le royaume de France avec certainement l’objectif de rencontrer le roi et de résoudre le litige matrimonial qui le concerne. En effet, quelques années plus tôt, le roi Philippe Ier de France avait répudié sa première épouse Berthe de Hollande et l’avait enfermé dans un couvent, puis avait épousé Bertrade de Montfort, épouse du comte Foulque IV d'Anjou, après lui avoir imposé la séparation. Cette situation avait occasionné un grand scandale et si la plupart des évêques étaient allés dans le sens du roi, quelques-uns, autour d’Hugues de Die, archevêque de Lyon et d’Yves de Chartres, évêque de Chartres s’y étaient opposés et avaient excommunié le roi.

Le concile de Plaisance avait montré de manière éclatante que l’autorité pontificale était restaurée, après plusieurs décennies de lutte contre l’empereur romain germanique. Urbain II compte bien user de cette autorité pour ramener le roi de France à l’ordre.

Le 15 août 1095, alors qu’il se trouve au Puy-en-Velay, il convoque tous les métropolitains français avec leurs évêques abbés et les laïcs les plus recommandables à un concile qui doit se tenir à Clermont en Auvergne le jour de l’octave de Saint-Martin1.

Le concile[modifier | modifier le code]

Le chroniqueur Bernold de Constance raconte que Durand, l’évêque de Clermont, s’est donné tant de mal pour organiser le concile qu’il est mort d’épuisement peu après l’arrivée du pape. Urbain officie le jour de l’enterrement de Durand et ouvre le concile le 18 novembre.

Selon Bernold, treize archevêques, leurs suffragants et deux cent cinq bâtons épiscopaux ont répondu à l’appel. Un décret d’Urbain II qui affirme la primauté de l’église de Lyon précise qu’il y avait douze archevêques, quatre-vingts évêques et quatre-vingt-dix abbés. La plupart sont des Français, il y a aussi quelques Espagnols et Italiens mais aucun Allemand, Hongrois ou Lorrain n'est venu.

Les canons adoptés[modifier | modifier le code]

Il n’y a pas de document complet citant la totalité des canons, certains sont cités entre autres par Orderic Vital et Guillaume de Malmesbury qui les ont reconstitués (partiellement, semble-t-il) :

1.Les moines, clercs et femmes doivent jouir quotidiennement de la Paix de Dieu2 (Guillaume de Malmesbury en donne une définition plus restrictive : de l’avent à l’octave de l’Épiphanie, du dimanche de la septuagésime à l’octave de la pentecôte, on doit observer la trêve de Dieu du coucher de soleil du mercredi au lever de soleil de lundi). En raison de la cherté des vivres, elle est assurée aux paysans et aux marchands tous les jours de la semaine pour une durée de trois ans.

2.Une pénitence est accordée à tous ceux qui font le voyage à Jérusalem par piété, et non par orgueil ou par avarice3.

3.Nul ne peut devenir doyen ou archidiacre s’il n’est prêtre ; nul ne peut devenir archidiacre s’il n’est diacre.

4.Aucun clerc ne peut porter les armes.

5.On ne peut élire évêque ni un laïc ni un clerc dans les ordres inférieurs, ni un sous-diacre.

6.Nul ne doit acheter une place ecclésiastique4.

7.Un autel (=une église ou une dîme de l’église) revient à l’évêque à la mort du bénéficiaire.

8.On ne doit exiger aucune rétribution pour la sépulture, l’extrême onction et la confirmation.

9.Tout prêtre diacre, sous-diacre ou chanoine vivant dans l’incontinence sera déposé5.

10.On n’admet dans les maisons des clercs aucune femme, sauf celle dont les saints canons tolèrent la présence.

11.Les bâtards ne doivent pas être admis aux ordres et dignités de l’Église, à moins qu’ils ne soient moines ou chanoines.

12.Aucun clerc ne possèdera deux prébendes dans deux villes (formulation de Guillaume de Malmesbury : Nul ne peut être à la fois évêque et abbé).

13.Tout clerc doit rester dans l’église pour laquelle il a été ordonné, même s’il y obtient un rang supérieur.

14.Nul ne doit cumuler deux charges dans la même ville.

15.Nul ne doit recevoir une charge ecclésiastique d’un laïc.

16.Les rois et les princes ne donnent aucune investiture6.

17.Aucun évêque ou prêtre ne doit jurer au roi ou à tout autre laïc le ligium fidelatis (serment de fidélité très strict).

18.Aucun prêtre ne deviendra chapelain d’un laïc sans l’agrément de son évêque.

19.Les laïcs ne doivent ni retirer des dîmes ni en prélever pour eux-mêmes.

20.Ils ne doivent pas garder pour eux des autels ni des églises (i.e. leurs revenus).

21.Aucun laïc ne pourra s’arroger l’héritage d’autrui ; s’il l’a fait, aucun prêtre ne pourra l’admettre à pénitence qu’après satisfaction.

22.Il en sera de même pour celui qui a fait une confession incomplète.

23.Aucun chrétien ne doit manger de viandes depuis le mercredi des cendres avant la mi-carême.

24.Les ordres ne doivent être conférés qu’aux quatre temps et le samedi avant la mi-carême.

25.Les fils de prêtres, diacres, sous diacres et chanoines ne doivent pas être admis aux charges et dignité de l’église, à moins qu’il ne soient devenus moines ou chanoines réguliers.

26.Le samedi saint, on doit continuer le jeûne jusqu’à la nuit.

27.Le jeûne du printemps (quatre temps) doit toujours être fixé à la première semaine du carême, et le jeûne de l’été à la semaine de Pentecôte.

28.On ne doit communier qu’en prenant séparément le corps et le sang, à moins que la nécessité ou la prudence demande d’agir différemment.

29.Les croix dressées le long des chemins comportent le droit d’asile comme les églises7.

30.Quiconque

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