Le bijou

Le bijou

Au milieu des joujoux, hiboux et autres, ils forment des exceptions. Mis à l’écart par la langue française, il est pour les joailliers une source inépuisable d’inspiration. Certains l’ont depuis la naissance et le portent comme une deuxième peau. Il est là, embellissant cette merveilleuse machine qu’est l’homme.

Babiole sans valeur ou joyau brillant comme un soleil, cette boule de lumière est dans son écrin. Serti de quelques gemmes, il devient alors la pièce maîtresse de votre trésor. Ami de votre femme, ennemi de votre bourse, il scelle sur votre doigt l’amour d’une vie.

D’une finition particulièrement soignée, il prend la forme d’une petite chaîne porteuse d’étoiles ou d’un tour de bras imposant. Assemblé de façon à ne pas gêner, l’objet du désir renferme souvenir ou image. Signe de richesse depuis la nuit des temps, le bijou n’en finit pas de nous séduire.

La pelle.

Pelle, travail, travail à la pelle, pêle-mêle d’acier et de bois, cet objet sacrifie son esthétique au profit d’une sobre efficacité. Au bout de son long cou boisé dans le rôle du tenon, une palette de fer délicatement ciselée prend la place de la mortaise.

Venant au secours de tous les esclaves du travail, elle s’immisce, s’insinue, soulève, emporte, projette et éparpille en pluie de graviers sa charge cent fois portée.

Remplaçant mille petites mains, pour nous, elle déplace des montagnes et cherche des trésors. Et pourtant, l’homme ingrat, loin de faire son éloge, aussitôt l’objet de sa convoitise trouvé, la rejette et l’oublie.

Mais, solide et rusée ; elle attend son heure pour creuser la dernière fosse… celle dans laquelle l’homme tombera.

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