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Le XVIe Siècle En France

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Par   •  11 Février 2014  •  2 933 Mots (12 Pages)  •  926 Vues

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María Saray Campos Cuesta

La prose et la poésie françaises au XVIe siècle. Relations entre les manifestations littéraires et l´époque historique

Au XVIe siècle la littérature française est influencée par des phénomènes et des élaborations culturels qui vont au-delà des frontières de la France. L´Europe commence à se dessiner et se tourne vers ses origines communes -l´antiquité grecque et romaine- pour essayer de composer son présent. La modulation des mouvements et des productions littéraires n´est donc pas isolable de la considération des évènements historiques, politiques et religieux qui incident d´une manière active et évidente dans la vie sociale et politique dans son sens le plus large et complet. Cet ensemble de réalités qui se donnent rendez-vous au XVIe siècle français se regroupent sous les termes de Renaissance et d´Humanisme.

Le début du XVIe siècle en France est marqué par les Guerres d’Italie. Celles-ci s’originent dans la tradition qui exigeait que Charles VIII devait faire valoir ses droits dynastiques sur le royaume de Naples. À sa suite, Louis XII et François Ier ont tenté l’aventure d’Italie. En 1525, la défaite de François Ier à Pavie annonce la montée en puissance de l’État des Habsbourg encerclant le royaume de France. Les guerres reprennent avec Henri II mais la paix de Cateau-Cambrésis (1559) fait perdre l’Italie à la France d´une façon définitive.

De ces guerres on retient la pénétration en France du large mouvement intellectuel et culturel de la Renaissance. L’art gothique du Moyen Âge est progressivement abandonné au profit d’un art qui épouse les canons de l’antiquité. L’architecture, la littérature et les arts en sont profondément bouleversés.

Le terme « Renaissance » apparait pour la première fois dans l´œuvre de Georgio Vasari Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, publiée en 1550. L´écrivain utilise ce terme pour désigner le nouvel style pictural des artistes florentins successeurs de Giotto. Plus tard, le terme s´étend à d´autres cadres culturels. En 1885, Michelet l´emploie pour baptiser l´époque historique qui en France rompt brusquement avec le Moyen Âge et qui dans son développement correspond au XVIe siècle. L’auteur associe l´arrivée de la Renaissance en France avec l´avènement de l´esprit laïque et moderne chez l’élite artistique du XVIe siècle.

En 1515, dans une Europe habitée par Henri VIII en Angleterre, le Pape aux États Pontificaux et l´empereur Charles V, qui réunit sous son mandat les territoires de Castille, Aragon, Naples, les Pays-Bas, la Méditerranée occidentale et les nouveaux territoires découverts en Amérique, François Ier accède au trône de France. Alors qu’au Moyen Âge la vie intellectuelle est dominée par l’église, le XVIe siècle voit s’affirmer la puissance des États monarchiques. Avec François Ier, la royauté impose sa volonté à l’Église et au corps universitaire parisien. Le Concordat de Bologne signé en 1516 entre le Pape Léon X et François Ier confirme le pouvoir discrétionnaire du roi sur la nomination des gradués des universités aux bénéfices ecclésiastiques. D´autre part, le roi instaure la mise en place d’un état civil avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) et impose le français comme langue officielle du royaume, à la place du latin.

En plus de la théologie et des arts libéraux, au XVIe siècle l’enseignement se tourne vers l’humanisme et les sciences exactes. Les auteurs grecs et latins sont considérés comme des maîtres à penser, des modèles à imiter. La Renaissance désigne la redécouverte de l’antiquité à travers l’affirmation de l’humanisme et l’idée que l’art et les lettres ne sont plus seulement au service de l’Église mais qu’ils peuvent aussi réfléchir sur le monde visible, les sentiments, la conscience politique et recréer des sujets profanes. Le développement de l’imprimerie, introduite en France dès 1470, contribue aussi à la propagation des idées nouvelles.

En 1517, l´augustin allemand Martin Luther placarde sur les portes de l'église de la Toussaint de Wittemberg ses 95 thèses condamnant violemment le commerce des indulgences pratiqué par l’Église catholique romaine. Cet évènement constitue le germe du mouvement de la Réforme, qui vise à rétablir l’orthodoxie de l’Église en condamnant ses abus. Au début, François Ier se montrait tolérant face aux partisans de la Réforme en France et laissait circuler ses idées, ce qui souligne son ouverture d’esprit et son idéal humaniste. Dans un premier temps, ces idées religieuses qui prônaient les réformistes étaient difficilement séparables des idées philosophiques nouvelles et François Ier aspirait à devenir un protecteur d´une rénovation des lettres et de la pensée. Toutefois, l’affaire des Placards en 1534 conduit à l’affirmation de sa foi catholique. Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534, des écrits jugés injurieux et séditieux sont affichés dans les rues de Paris et dans diverses villes du royaume, comme Tours et Orléans. Ces affiches sont placardées jusque sur la porte de la chambre royale de François Ier au château d'Amboise, ce qui constituait un affront envers la personne même du roi et sa foi. Cet épisode marque la radicalisation de François Ier contre les partisans de la Réforme. Les persécutions contre les protestants qui suivent et l’institution du tribunal de la Chambre ardente en 1535 en sont les témoins les plus flagrants.

Sous le royaume de François Ier se développent en France deux centres culturels essentiels : Paris et Lyon. Guillaume Fichet, bibliothécaire de la Sorbonne, installe l´imprimerie dans cette institution, où Jacques Lefèvre réalise des éditions de la Bible et des textes des Pères de l´Église. Le développement de l´imprimerie est déterminant pour l´essor de la culture et des lettres françaises. Guillaume Budé, l´un des pères de l´humanisme français, se rapproche de la cour royale pour y plaider la cause des belles-lettres et de la philologie. Grand connaisseur du latin et du grec, il voit dans la philologie un instrument de culture apte pour former l´homme et l´aider à être heureux.

En 1598, François Ier à son retour de Madrid où il avait été le prisonnier de Charles V après sa défaite à Pavie (1525), installe sa cour dans la région parisienne, à Fontainebleau. Le roi prétendra émuler le Quattrocento italien et fait de Fontainebleu un centre artistique fondé à partir de la présence des artistes italiens, comme Léonard de Vinci, Le Rosso et Primatice. L´École de Fontainebleu représentera un des sommets de l´art

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