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Le Prince De Machiavel

Dissertation : Le Prince De Machiavel. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2013  •  6 348 Mots (26 Pages)  •  2 479 Vues

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LE PRINCE DE MACHIAVEL : RESUME

Dédicace. Nicolas Machiavel au Magnifique Laurent de Médicis

Laurent le Magnifique enfant, détail d'une fresque de la Cappella dei Magi, Palazzo Medici Riccardi, Florence.

Nicolaus Maclavellus ad magnificum Lavrentium Medicem Le Laurent le Magnifique dont il s'agit ici n'est non pas le Laurent le Magnifique mort en 1492, mais son petit-fils, duc d'Urbain, fils de Pierre et neveu de Léon X, père éventuel de Catherine de Médicis.

Machiavel annonce qu'il fait cadeau au prince de ce qu'il possède le mieux, c'est-à-dire la « connaissance des actions des hommes célèbres ». Il se défend d'employer pour plaire, comme de coutume, un style ampoulé :

« Vous ne trouverez dans cet ouvrage, ni un style brillant et pompeux, ni aucun de ces ornements dont les auteurs cherchent à embellir leurs écrits. Si cette œuvre vous est agréable, ce sera uniquement par la gravité et la matière du sujet. Il ne faut pas que l’on m’impute à présomption, moi un homme de basse condition, d’oser donner des règles de conduite à ceux qui gouvernent. Mais comme ceux qui ont à considérer des montagnes se placent dans la plaine, et sur des lieux élevés lorsqu’ils veulent considérer une plaine, de même, je pense qu’il faut être prince pour bien connaître la nature et le caractère du peuple, et être du peuple pour bien connaître les princes. »

I. Combien il y a de sortes de principautés, et par quels moyens on peut les acquérir

Machiavel établit une taxonomie des États : ils sont des républiques ou des principautés ; les principautés sont héréditaires ou nouvelles ; les principautés nouvelles sont soit vraiment nouvelles, soit sont conquises par un prince héréditaire ; les principautés nouvelles conquises par un prince héréditaire étaient elles-mêmes auparavant soit des républiques soit des principautés ; et le moyen de leur conquête a été soit les armes du prince conquérant, soit des armes mercenaires ; et soit grâce à la fortune, soit grâce à la vaillance.

II. Des principautés héréditaires

Le prince héréditaire a peu de difficultés à conserver son État car il a l’appui de son peuple, ce qu'explique Machiavel :

« En effet, un prince héréditaire a bien moins de motifs et se trouve bien moins dans la nécessité de déplaire à ses sujets : il en est par cela même bien plus aimé ; et, à moins que des vices extraordinaires ne le fassent haïr, ils doivent naturellement lui être affectionnés. D’ailleurs dans l’ancienneté et dans la longue continuation d’une puissance, la mémoire des précédentes innovations s’efface ; les causes qui les avaient produites s’évanouissent : il n’y a donc plus de ces sortes de pierres d’attente qu’une révolution laisse toujours pour en appuyer une seconde. »

III. Des principautés mixtes

La principauté mixte est une principauté nouvelle « ajoutée comme un membre à une autre ». Le statut du prince est alors difficile, car il a pour ennemis à la fois ceux qui avaient avantage à l’ordre ancien et ceux qui l’ont aidé à la conquête et envers lesquels il n’est ni en mesure de tenir ses promesses, ni en mesure de les attaquer car « quelque puissance qu’un prince ait par ses armées, il a toujours besoin, pour entrer dans un pays, d’être aidé par la faveur des habitants », comme le montre l'exemple de Louis XII vite chassé du Milanais.

Machiavel prodigue alors ses conseils. Si l’État conquérant est proche de l’État conquis, « pour les posséder en sûreté, il suffit d’avoir éteint la race du prince qui était le maître ; et si, dans tout le reste, on leur laisse leur ancienne manière d’être, comme les mœurs y sont les mêmes, les sujets vivent bientôt tranquillement ». Sinon, l’entreprise est plus délicate : le prince doit alors vivre dans sa nouvelle possession, pour réprimer les révoltes, empêcher les débordements des officiers, se faire aimer ou craindre par son peuple, résister aux attaques d'un autre État ; il doit aussi implanter des colonies, qui maintiendront l'influence de ses anciens États sur le nouveau et, n'étant nuisibles qu'aux quelques personnes qui seront délogées pour les colons, seront bien accueillies par la population ; cela évite d'entretenir une armée, qui à la fois est coûteuse et déplaît au peuple. À propos des relations avec les pays de la contrée de la principauté conquise, le prince doit s'allier avec les États faibles, sans pour autant augmenter leur force, et combattre avec leur aide les États puissants.

IV. Pourquoi les États de Darius, conquis par Alexandre, ne se révoltèrent point contre les successeurs du conquérant après sa mort

Machiavel s’étonne que les conquêtes faites à Darius par Alexandre ne se soient pas révoltées après sa mort. Il l’explique en considérant deux sortes d'États : d'une part, l’État, comme le royaume de France, gouverné par « un prince et ses barons » dont le rang est indépendant de la volonté du prince, peut être facilement conquis, car il se trouve toujours pour aider le conquérant un baron hostile au prince, mais il est aussi facilement perdu, pour la même raison ; d’autre part, l’État à tête unique, comme la Turquie, avec « un prince et ses esclaves » dont il peut disposer comme ministre à sa guise, ne connaissant pas d'opposition interne, ne peut être conquis que par la victoire militaire dans une bataille rangée, mais il est ensuite facilement conservé, pour la même raison. « Maintenant si nous considérons la nature du gouvernement de Darius, nous trouverons qu’il ressemblait à celui de la Turquie : aussi Alexandre eut-il à combattre contre toutes les forces de l’empire, et dut-il d’abord défaire le monarque en pleine campagne [lors de la bataille de Gaugamèles] ; mais, après sa victoire et la mort de Darius, le vainqueur, par les motifs que j’ai exposés, demeura tranquille possesseur de sa conquête. »

V. Comment on doit gouverner les États ou principautés qui, avant la conquête, vivaient sous leurs propres lois

Le prince a alors trois solutions : il peut détruire les États conquis, ou aller y vivre (cf. chap. III, l’exemple donné ici est celui des Romains détruisant Capoue, Carthage et Numance), ou encore il peut « leur laisser leurs lois, se bornant à exiger un tribut, et à y établir un gouvernement peu nombreux qui

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