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Le Marché Des Pièces détaché Automobile

Mémoire : Le Marché Des Pièces détaché Automobile. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Avril 2013  •  1 456 Mots (6 Pages)  •  1 214 Vues

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L'Autorité de la concurrence estime que le monopole des constructeurs sur les pièces visibles gonfle les prix.

L'annonce a, comme prévu, provoqué une levée de boucliers chez les constructeurs et leurs concessionnaires, déjà confrontés en France à l'effondrement des ventes de voitures et à des problèmes de rentabilité. Elle pourrait en revanche soulager les consommateurs. Dans un avis rendu lundi, l'Autorité de la concurrence souhaite en effet une ouverture progressive (sur quatre à cinq ans) du marché des pièces de rechange visibles (ailes, capots, pare-chocs, pare-brise, feux, rétroviseurs). Le principe de l'ouverture pouvant être fixé par la loi. En France, seuls les grands constructeurs, comme PSA ou Renault, peuvent fournir des pièces visibles aux réparateurs, car elles sont protégées par des droits sur le design. L'autorité estime que «les constructeurs détiennent de ce fait un véritable monopole» sur «plus de 70 % des ventes de pièces» visibles, et sont «en duopole» avec des équipementiers «sur les 30 % restants».

Résultat, alors que les dépenses par véhicule sont en baisse constante, en raison d'une meilleure fiabilité des voitures, les prix de l'entretien-réparation ont augmenté de 28 % (corrigé de l'inflation) entre 2000 et 2011 selon l'Insee. «Nous souhaitons que les réseaux indépendants puissent concurrencer plus efficacement les réseaux agréés», ce qui pourrait se traduire par une baisse des prix «de l'ordre de 6 à 15 % des pièces visibles», correspondant aux excès actuels, souligne Bruno Lasserre, le président de l'autorité, qui ajoute «que tous les pays voisins ont fait ce choix». Une ouverture progressive permettrait selon lui au secteur de «revoir son modèle économique», qui consiste à «rattraper sur la réparation les pertes réalisées sur les ventes de voitures neuves».

 

Les pièces de rechange font l'objet d'une consultation publique depuis avril. Les constructeurs avaient déposé un recours devant le Conseil d'État contre l'avis provisoire émis à l'époque.

Riposte des constructeurs

Il faut dire que les pièces détachées visibles représentent 13 à 20 % du chiffre d'affaires des pièces de rechange (entre 1,8 et 2,6 milliards d'euros par an), selon l'autorité. Plus globalement, les constructeurs et leur réseau détiennent entre 45 et 55 % du marché de l'entretien-réparation, selon le rapport. Ils veulent d'autant plus défendre leurs positions que, traditionnellement, l'essentiel des marges de leur réseau est dégagé par l'après-vente.

Le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) a dénoncé «l'incohérence et les erreurs d'analyse» du rapport. Il estime que la libéralisation des pièces de rechange «porterait gravement préjudice» à l'activité de la filière et détruirait plus de 2200 emplois.

La consultation lancée par l'Autorité de la concurrence sur la réparation automobile a déplu aux professionnels. Ceux-ci déposent un recours devant le Conseil d'État et espèrent une annulation de la procédure.

La consultation publique lancée par l'Autorité de la concurrence (ADLC) concernant le prix des pièces de carrosserie n'a pas été appréciée par les constructeurs automobiles. Et c'est un euphémisme.

Le Comité des constructeurs français de l'automobile (CCFA), la Chambre syndicale internationale de l'automobile et du motocycle (CSIAM) et le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) ont en effet déposé un recours devant le Conseil d'État contre l'avis provisoire émis par l'Autorité de la concurrence le 11 avril dernier.

«La France est le seul pays européen où le prix des pièces détachées est orienté à la hausse depuis dix ans», constatait Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la concurrence, lors de la présentation de cet avis. Et il pointait le monopole des constructeurs sur les pièces de carrosserie (pare-chocs, capots, rétroviseurs…) pour expliquer cette envolée.

L'autorité avait donc décidé de lancer une grande consultation publique, afin que toutes les parties prenantes (constructeurs, garagistes, assureurs, associations de consommateurs…) puissent apporter leur point de vue. La fin de la consultation était prévue le 24 mai, pour un avis définitif, et des recommandations, mi-juillet au plus tard.

«Instruction menée essentiellement à charge»

Les constructeurs «contestent une instruction menée essentiellement à charge» par l'ADLC, fondée sur «des postulats économiques et juridiques erronés». Ils mettent en avant l'impact économique d'une suppression de ce monopole (au moins 2200 emplois à court terme) quand leurs opposants le minimisent. Surtout les constructeurs pointent le fait que la concurrence sur ces pièces est très largement de mise dans les grands pays européens.

Outre l'instruction, les constructeurs jugent également la durée de la consultation publique particulièrement

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