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Le Horla De Guy De Maupassant

Dissertation : Le Horla De Guy De Maupassant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Novembre 2014  •  596 Mots (3 Pages)  •  1 183 Vues

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LE

HORLA

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mai. – Quelle

journée admirable

!

J’ai passé toute la

matinée étendu sur

l’herbe, devant ma maison,

sous l’énorme platane qui

la couvre, l’abrite et l’ombrage tout entière.

J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai

mes racines, ces profondes et délicates racines,

qui attachent un homme à la terre où sont nés et

morts ses aïeux, qui l’attachent à ce qu’on pense et à

ce qu’on mange, aux usages comme aux nourritures,

aux locutions locales, aux intonations des paysans,

aux odeurs du sol, des villages et de l’air lui-même.

Le Horla

J’aime ma maison où j’ai grandi. De mes fenêtres,

je vois la Seine qui coule, le long de mon jardin,

derrière la route, presque chez moi, la grande et

large Seine qui va de Rouen au Havre, couverte de

bateaux qui passent.

À

gauche, là-bas, Rouen, la vaste ville aux toits

bleus, sous le peuple pointu des clochers gothiques.

Ils sont innombrables, frêles ou larges, dominés par

la flèche de fonte de la cathédrale, et pleins de

cloches qui sonnent dans l’air bleu des belles

matinées, jetant jusqu’à moi leur doux et lointain

bourdonnement de fer, leur chant d’airain que la

brise m’apporte, tantôt plus fort et tantôt plus

affaibli, suivant qu’elle s’éveille ou s’assoupit.

Comme il faisait bon ce matin

!

Vers onze heures, un long convoi de navires,

traînés par un remorqueur, gros comme une mouche,

et qui râlait de peine en vomissant une fumée

épaisse, défila devant ma grille.

Après

deux goélettes anglaises, dont le pavillon

rouge ondoyait sur le ciel, venait un superbe trois-

mâts brésilien, tout blanc, admirablement propre et

luisant. Je le

saluai, je ne sais pourquoi, tant ce

navire me fit plaisir à voir.

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mai. – J’ai un peu de fièvre depuis quelques

jours

;

je me sens souffrant, ou plutôt je m

e sens

triste.

D’où

viennent ces influences mystérieuses qui

changent en découragement notre bonheur et notre

confiance en détresse

?

On dirait que l’air, l’air

invisible est plein d’inconnaissables Puissances,

dont nous subissons les voisinages mystérieux. Je

m’éveille plein de gaieté, avec des envies de chanter

...

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