L’art scène s’en vol.

Bénisti Andréa IEJ2C                                         L’art scène s’en vol

Le personnage d’Arsène Lupin, légendaire pour ses talents de voleur-enjôleur et son agilité déconcertante, a embrassé le succès  jusque dans les années 1940. La série Arsène Lupin comprenant 16 romans a pour créateur Michel Blanc, écrivain Français originaire de Rouen. Donnant lieu à une longue série de réadaptations, autant littéraires et théâtrales que cinématographiques ; le personnage a fait son retour sur scène au théâtre Michel, dans le neuvième arrondissement de Paris.

 Avec une mise en scène signée Delphine Piard, Arsène revêt le costume de Duc de Charmeras pour une nouvelle tentative de vol. Le cambrioleur déjà connu dans la capitale, terrorise depuis dix ans les riches bourgeois et le commissaire Ganimar, qui ne sait plus quoi inventer pour coincer le fantôme Lupin. Ce vrai roi de l’entourloupe s’intéresse cette-fois ci à un diadème de pierres précieuses enfoui dans le château de la riche famille Martins.  Aidé de ses deux complices,  Sonia, en fausse femme de chambre pour qui Arsène voue un amour ardent qu’il ne peut dévoiler et son fidèle ami, présenté sous le faux nom de Monsieur Charolais; qui s’avère être un trompe l’œil permettant à Lupin de détourner l’attention des enquêteurs pour pouvoir opérer dans l’ombre.

Afin de se rapprocher de son magot, Lupin organise un faux mariage avec Germaine Martins qui attend depuis longtemps le retour du Duc dans le but de s’unir à lui. Ce qu’elle ignore, c’est que le véritable Duc est mort et que Lupin en a profité pour dérober sa place de manière éphémère. Traqué par l’inspecteur qui découvre la supercherie, le brigand  se trahis par son amour pour Sonia. L’inspecteur se livre alors à un odieux chantage, promettant la liberté de Sonia en échange de la peau de l’imposteur. Le virtuose du cambriolage se tirera in extremis de cette situation grâce à une ultime pirouette pour récupérer une fois de plus, son existence  de voleur en cavale. Après avoir coiffé au poteau l’inspecteur, Lupin devra se frotter à un policier d’une autre trempe à l’accent très britannique, puisqu’il s’agit de Sherlock Holmes en personne. La représentation s’achèvera sur ce face à face Français-Anglais pour le moins atypique qui promet de nouvelles aventures « Arsenièsques ».

Cette comédie policière a su s’attirer la sympathie du public grâce à l’humour de ses personnages. Les décors virevoltants d’une scène à l’autre, se transforment au son de l’horloge, séduisant les enfants et leurs parents qui ne cessent de s’exclamer pas des « Oh ! » et des « Ah ». La course poursuite entre le cléptomane et l’inspecteur s’orchestre même autour des spectateurs. Le jeu des acteurs happe savamment le public dans l’univers du voleur qui en devient attachant par ses « filouteries »  et son air badin, tandis que l’inspecteur censé symboliser la justice inspire peine et empathie. Les artistes tiraillent les témoins de la mascarade entre le sentiment de voir enfin la justice l’emporter et d’assister à la victoire du voleur par son ingéniosité. Cette pièce aboutie, mêle humour, élégance et fraicheur pour donner d’avantage de bonheur qu’elle n’en dérobe. La musique de Jacques Dutronc lors des cambriolages apporte une touche de modernité à la pièce, tout en respectant les éléments traditionnels qui font qu’Arsène demeure égal à lui-même!

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