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La poésie, comme dans l’art alchimique, ne serait-elle qu’un moyen de transformer le mal afin d’atteindre l’idéal ?

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Par   •  26 Juin 2023  •  Commentaire de texte  •  990 Mots (4 Pages)  •  144 Vues

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Introduction :

Associé avec les sciences dites « occultes » au Moyen-Age, l’alchimie est l’art de transmutation, qui permet de transformer les métaux sans valeur, en or. De même pour l’art poétique, qui désigne l'ensemble des principes esthétiques utilisés par un auteur pour créer ses œuvres.

C’est ainsi que dans Le livre de mon bord publié en 1948, Pierre Reverdy écrit à propos de la poésie : « Transmuer la misère en bonheur – grâce à l’or – voilà le grand, l’incroyable et mystérieux coup d’alchimie. Non pas la matière en une autre matière mais bien la matière en esprit. »

Ainsi, nous pouvons nous poser la question suivante : la poésie, comme dans l’art alchimique, ne serait-elle qu’un moyen de transformer le mal afin d’atteindre l’idéal ?

Pour y répondre, nous verrons dans une première partie que si la poésie transforme la misère en bonheur, elle peut, cependant, aussi être attirer par le mal. Enfin, nous achèveront notre réflexion en montrant que la poésie permet de transmuer la « matière en esprit ».

Tout d’abord, la poésie est une manière qui permet à l’humain d’idéaliser la réalité. Selon Pierre Reverdy, elle opère la transmutation de « la misère en bonheur ». Dans Les Fleurs du Mal, Baudelaire évoque à plusieurs reprises cette aspiration à l’élévation et à la beauté qui se présente comme une sorte d’échappatoire à la misérable vie humaine. C’est ainsi que l’appel du voyage, thème particulièrement récurent dans Les Fleurs du Mal, apparaît comme la possibilité d’échapper au spleen. En effet, face à ce monde sans merveille, monotone et misérable, le voyage permet d’accéder à un monde extraordinaire. La recherche de l’exotisme et de l’ailleurs permet donc d’accéder à une forme d’intégralité : en poésie, le voyage n’est pas forcément un déplacement physique, il peut être un simple appel à rêver, à rechercher le bonheur. En somme, le voyage apparaît ici comme une fuite hors du monde, sans réelle destination, une fuite tout simplement vers un ailleurs plus beau, où les sensations ne seraient plus atténuées par le banal. Le laid devient donc beau comme dans « Une Charogne ». Plus précisément, c’est la représentation du laid qui devient belle.

Les Fleurs du mal, comme nous avons essayé de le montrer dans cette première partie, apparaît comme une transmutation de “la misère en bonheur”. Mais la poésie ne se limite pas seulement à cette alchimie positive. Certes Baudelaire exprime au travers de l’alchimie poétique l’appel du voyage de même que la quête de la beauté, mais le poète n’exprime pas toujours le positif. Il peut également chercher à exprimer la douleur, l’imperfection ou encore le négatif.

Ensuite, il apparaît chez Baudelaire une attirance pour le mal. On peut le comprendre rien que par son titre oxymorique, Les Fleurs du Mal. Baudelaire est un poète de la boue. En effet, dans le projet d’épilogue, deux vers avant « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or », il se compare à « un parfait chimiste » ce qui explique l’opération de transformation de la boue en or. La notion de « chimie » poétique voire d’« alchimie » traverse donc le recueil de part en part, du début à la fin. Baudelaire s’intéresse au mal sous toutes les formes : le mal moral car le vice et le sadisme hante les hommes, le mal physique car le corps et les nerfs du poète souffrent des douleurs insupportables, le mal métaphysique car l’âme est angoissée par l’absence de Dieu mais elle est pourtant assaillie par le tourment du péché.

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