L’accélération technique des transports
Dissertation : L’accélération technique des transports. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar amelie1992 • 23 Mai 2015 • 319 Mots (2 Pages) • 878 Vues
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Aujourd’hui le temps a anéanti l’espace. Avec l’accélération technique des transports
et de la communication, je veux dire « l’accélération technique », la planète semble se rétrécir tant sur le plan spatial que matériel. Des études ont montré que la Terre nous apparaît soixante fois plus petite qu’avant la révolution des transports. Le monde est à portée de main. Non seulement on peut voyager dans tous les coins, rapidement, à moindres frais et sans faire beaucoup d’efforts, mais on peut aussi, avec l’accélération des communications, la simultanéité qu’elle apporte, télécharger ou commander presque chaque musique, livre ou film de n’importe quel pays, en quelques clics, au moment même où il est produit. En ce sens, l’accélération technique s’accompagne très concrètement d’un anéantissement de l’espace en même temps que d’une accélération du rythme de vie. Car même en vacances, nous devons tout faire très vite, de la gymnastique, un régime, des loisirs, que nous lisions un livre, écoutions un disque, ou visitions un site.
Voilà pourquoi on peut dire à la rentrée : « Cet été, j’ai fait la Thaïlande en quatre jours. » Cette accélération des rythmes de vie génère beaucoup de stress et de frustration. Car nous sommes malgré tout confrontés à l’incapacité de trop accélérer la consommation ellemême.
S’il est vrai qu’on peut visiter un pays en quatre jours, acheter une bibliothèque
entière d’un clic de souris, ou télécharger des centaines de morceaux de musiques
en quelques minutes, il nous faudra toujours beaucoup de temps pour rencontrer les
habitants, lire un roman ou savourer un air aimé. Mais nous ne l’avons pas. Il nous est toujours compté, il faut se dépêcher. C’est là un des stress majeurs liés à l’accélération du rythme de vie : le monde entier nous est offert en une seconde ou à quelques heures d’avion, et nous n’avons jamais le temps d’en jouir.
Hartmut Rosa, « Au secours ! Tout va trop vite ! », Le Monde Magazine, août 2010
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