La question de l'Homme dans les genres de l'argumentation, du XVIe siècle à nos jours.

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Objet d'étude : La question de l'Homme dans les genres de l'argumentation, du XVIe siècle à nos jours

Questions

1. La critique commune à l'ensemble des textes est celle de l'Homme. Dans le premier texte de Cyrano de Bergerac, cela vient d'un animal qui en accuse un autre d'être un humain. Dans le second texte de Denis Diderot, la critique vient d'un vieillard tahitien qui tient à mettre en garde son peuple contre le comportement des colons français. Et enfin, dans le troisième extrait de Jean-Claude Carrière, c'est Sepulveda qui tente de convaincre Las Casas que les indigènes sont une race inférieure.

1. Les stratégies argumentatives utilisées dans ce corpus de texte sont tout d'abord les arguments de mauvaises foi « sentiment d'horreur dont nous nous sommes tous sentis saisis à sa vue » (C.D.Bergerac) et « leur nourriture est détestable » dans l'extrait de J.C Carrière. Ce sont des arguments sans fondements appelés arguments ad hominem ; qui consistent à discréditer la personne de l’adversaire plutôt que ses propos et ses arguments.  Dans ces deux même textes il y aussi des raisonnements par déduction, plus précisément des syllogismes. Dans le texte de Cyrano, un oiseau dit « Messieurs, que de tous les animaux, il n'y a que l'homme seul dont l'âme soit assez noire pour s'adonner à la magie, et par conséquent celui-ci est homme. » Le parlement fonde une conclusion apparemment irréfutable sur cette proposition donnée comme vrai. Pareil dans l'extrait de J.C Carrière, Sepulveda dit en parlant des Indiens « Ils changent très fréquemment de femmes, ce qui est un signe très vrai de sauvagerie ».

Deux stratégies d'argumentation sont aussi visibles dans le texte de Diderot. La première, le raisonnement par induction, le vieillard donne beaucoup d'exemples et de ces derniers, tire des vérités générales. Par exemple, « Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne?[...] Nous avons respectés notre image en toi ». Diderot utilise aussi l'ironie dans son texte : « Ce pays est à toi » « tu es le plus fort ! ».

Travail d'écriture : Dissertation

En quoi l'évocation d'un monde éloigné dans le temps ou dans l'espace permet-elle de faire réfléchir le lecteur sur la réalité qui l'entoure ?

            Introduction

On trouve, dès la plus haute antiquité, des descriptions de lieux parfaits voire utopiques et idylliques. Dans le langage courant, « utopique » signifie « impossible ». C'est une construction purement imaginaire dont la réalisation est, à priori, hors de notre portée. L'idée de l'utopie est bien plus ancienne que le mot lui-même. On trouve ses racines dans la mythologie antique, la philosophie grecque et dans la doctrine chrétienne. Les conteurs ont souvent privilégié la relation des voyages réels ou imaginaires dans leurs fictions. On pense d'abord au merveilleux voyage qu'est l'Odyssée, puis au récit d'un périple concret comme Otaïti de Diderot. Nous pouvons nous demander en quoi les mondes utopiques, bien que très différents de notre réalité l'éclairent-ils ? Nous commencerons par examiner les lieux qui deviennent le support de l'utopie, en passant par l'éloignement dans le temps puis l'éloignement dans l'espace. En deuxième partie nous les comparerons à la critique de la réalité contemporaine de la manière suivante : en montrant l'insuffisance du réel (d'où la création d'un monde utopique).

1. Les supports de l'utopie

1. L'éloignement dans l'espace

Ce qui est nouveau ou différent étonnera toujours le voyageur parcourant des terres étrangères. C'est normal, l'être humain est toujours étonné de la nouveauté, de ce qu'il ne connaît pas. Nous pourrions même dire qu'il est curieux, à la recherche d'élément nouveaux, de découverte, de dépaysement. Il est avide de connaissances et souhaite en apprendre plus. C'est pourquoi le voyageur part à la conquête de nouvelles terres, de nouvelles végétations, nouveaux paysages, cultures, coutumes...  Lorsqu'un écrivain invente une histoire de voyage il ne procédera pas autrement. Il est obligé de fonctionner comme si il avait vraiment parcouru le pays en question si il veux la crédibilité de son récit. Il passera donc par les mêmes phases d'étonnement, de découverte, mais à l'écrit, pour que cela soit réaliste. Lors d'un récit sur l'éloignement dans l'espace, le romancier n'a, le plus souvent, pas parcouru l'étendue évoquée dans son œuvre. Il s'inspire souvent d'écrits déjà existants qu'il modifie à sa manière, avec son style d'écriture. Par exemple, Montesquieu n'est jamais allé en Orient, il s'est servi d'ouvrage de vrais voyageurs pour rédiger les Lettres Persanes. Afin de caractériser l'environnement de leur récit, il a puisé ce qui lui paraissait le plus étonnant pour le contemporain Bernier, de qui il c'est inspiré pour écrire sur l'Orient. Montesquieu a usé des mystères licencieux du sérail, cette référence vise bien évidemment à rendre le récit réel, à attirer le lecteur et à lui permettre d'imaginer un cadre très différent du sien. Les méthodes sont nombreuses pour faire croire au lecteur que l'auteur à vécu cette découverte.

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