La plus ancienne mémoire des hommes

COMMENTAIRE DE TEXTE

        Ce texte a été écrit par Mohamed Mbougar Sarr un romancier actuellement âgé de 32 ans et né a Dakar au Sénégal. Ce texte est tiré de l’un de ses livres, sorti en 2021: La  plus secrète mémoire des hommes. Ce roman très contemporain retrace l’histoire de Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, qui découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938.  Aujourd’hui disparu, il se met à sa recherche. Ce texte est la rencontre entre le personnage principal et une jeune femme nommée Aida. Comment l’auteur met-il en valeur la transformation d’une relation banale en passion amoureuse dans ce récit? Pour savoir cela il faut d’abord se demander comment est illustré le début de cette relation banale, puis comment est démontrée la passion naissante dans cette relation.

        Tout d’abord ce récit montre les valeurs d’un début de relation amoureuse notamment grâce à la répétition et à l’anaphore du «premier» ou «première» de la ligne 9 à la ligne 18 du texte, ce qui montre une suite de premières fois, sorte de liste d’étapes à franchir avant de pouvoir réellement commencer une histoire d’amour; cette répétition est tout le temps associée dans ce texte à l’article défini «des» qui met en valeur l’effet impersonnel et anaphorique de la répétition; cela enlève le coté amoureux du début de relation mais lui donne le coté droit et inflexible d’une liste de choses à cocher avant de pouvoir passer à la première nuit d’amour.

        Ensuite ce début de relation est stéréotypée: on le remarque tout d’abord par la banalité du récit, grâce à son champ lexical avec «banale» et «ordinaire» à la ligne 1; cela montre que lui même se rend compte de l’effet très mécanique de sa relation amoureuse. De plus cette valeur stéréotypée du récit est provoquée par l’enchaînement de phrases simples et courtes, ce qui provoque chez le lecteur une nouvelle fois un effet mécanique et très structuré. Cela est notamment présent au milieu du texte à la ligne 11 avec «Vinrent les premières confessions» ou encore «Qui dit tu me manques en  premier?» à la ligne 11 également. Cette  suite de phrases courtes renforce l’effet de banalités des premières fois stéréotypées.

        De plus ce récit déroule les étapes clichées avant le début d’une authentique relation amoureuse. Cela passe d’abord par la forme du récit raconté de façon chronologique ce qui amène un effet à nouveau très mécanique et impersonnel. On le remarque notamment avec des verbes au passé simple comme «continuèrent» à la ligne 8, ainsi que  «dura» à la ligne 27, ou encore avec des expressions montrant la chronologie comme «puis» ligne 8, ou encore «à tout heure du jour» à la ligne 8 ; cela  montre de la longueur et fait penser à une prise de temps qui est nécessaire pour faire naître le sentiment amoureux dans l’attente de la première nuit d’amour. Cette attente et ce protocole de rencontre  donnent d’autant plus envie au jeune couple de tomber amoureux car la découverte de l’autre, aussi mécanique soit elle, leur permet de savoir si il doivent ou non s’engager dans une relation, cela fait donc partie de la rencontre amoureuse et non encore de l’amour à proprement parlé.

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