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La figure de Prométhée - Aristophane

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Par   •  12 Février 2023  •  Cours  •  3 317 Mots (14 Pages)  •  135 Vues

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Dossier Grec :

1/Expliquez ce qu'est la comédie ancienne en Grèce antique et qui est Aristophane.

La comédie est née en Grèce lors des fêtes traditionnelles données en l'honneur du dieu de la vigne, du vin, des excès, de la folie et de la démesure : Dionysos. Il y avait, lors de ces fêtes, à la fois des réjouissances populaires mais également des cérémonies religieuses, et au centre de tout cela, se formait un cortège dit ‘burlesque’ qui se formait d’un ensemble de plaisanteries et de chansons (rappelant fortement les processions dionysiaques avec les Ménades et les Satires. Aristote les rattache d’ailleurs aux chants phalliques accompagnant les cortèges dionysiaques). Cette forme de théâtre « quasi spontané » engendre très vite (dès le VIe siècle avant J.-C.), surtout dans les pays doriens, qui s’étend ensuite jusqu’à Mégare puis en Sicile, des représentations assimilées à des farces, des pantomimes ou encore des « divertissements mythologiques ». Cependant, ce n’est qu’après 460 que l'on désigne les représentations officielles qui avaient cours en Attique, comme des comédies. Ce genre théâtral était considéré comme un genre mineur aux vues de ses origines clairement populaires, il en portera d’ailleurs très longuement les traits.

La comédie athénienne est par ailleurs, classiquement divisée en trois périodes : la première est la vieille comédie (dont font parties les pièces d’Aristophane), la seconde est la moyenne comédie (qui est de nos jours en grande partie perdue puisque les seules traces qui nous en sont parvenues sont des fragments d’écrits d’auteurs tels qu’Athénée ou Naucratis) et la troisième, la nouvelle comédie (connue principalement grâce à Ménandre).

Est donc appelée « comédie ancienne » la production théâtrale comique du Ve siècle et du début du IVe siècle av. J.-C. à Athènes. Nous connaissons essentiellement ce genre grâce à des dramaturges comme Aristophane : ils composaient des comédies écrites le plus souvent en vers, avec des passages majoritairement parlés accompagnés de quelques scènes chantées. Leurs représentations se faisaient supposément sur des sortes de gradins de bois appuyés sur le flanc de l'Acropole, et principalement à l'occasion des deux fêtes particulières consacrées à Dionysos : les Lénéennes et les Grandes Dionysies. Lors de ces fêtes, les poètes comiques concouraient en présentant une pièce chacun (ou deux pièces lors des fêtes Lénéennes).

Cette comédie antique se caractérise souvent par des intrigues ayant toujours trait à la vie de la cité. Ce phénomène est très bien représenté dans les pièces de l’auteur étudié : dans Les Acharniens (pièce qui sert de plaidoyer en faveur de la paix, son intrigue prend place dans la septième année de la guerre du Péloponnèse[1]), La Paix (pièce qui démontre les douceurs d'un climat pacifié après la mort du démagogue Cléon[2]), Lysistrata (pièce qui à travers des figures féminines, est exprimé le mécontentement grandissant d’une population qui souhaite l’arrêt des conflits[3]) ou encore Les Guêpes (pièce qui cette fois à pour sujet central le fonctionnement démocratique de la cité). On peut alors observer qu’à des évènements contemporains de leur époque se mêlent les figures historiques réelles comme le démagogue Cléon (qui est souvent ridiculisé) ou encore Socrate qui apparaît en personne dans Les Nuées.

Le philosophe Aristote a écrit dans sa Poétique (vers 335 av. J.-C.) que « la comédie est une représentation de personnes risibles et implique une sorte de gaffe ou de laideur qui ne cause ni douleur ni désastre. »

La comédie antique se composerait canoniquement selon cet ordre précis :

  1. Le prologue où le héros est présenté,
  2. εἴσοδος / eísodos ou πάροδος / párodos : il s’agit de l’entrée en fanfare du chœur, qui chante et danse,
  3. ἀγών / agṓn, au sens propre de « lutte » : il s’agit d’un affrontement burlesque entre le héros et son ou ses adversaires, arbitré par le coryphée (chef du chœur). Ce combat s'achève par le triomphe du héros,
  4. παράϐασις / parábasis : intermède où le coryphée, rompant l'illusion théâtrale, s'adresse aux spectateurs afin de délivrer un discours de politique générale,
  5. Divers épisodes où le héros célèbre sa victoire,
  6. ἔξοδος / éxodos : sortie du chœur et triomphe du héros[4].

Selon Jacques Lacarrière dans son article Grèce antique - Théâtre et musique : « La comédie, avec des moyens différents [de ceux de la tragédie] aboutit à des résultats identiques. Le rire remplace la terreur et la pitié, l'actualité politique immédiate se substitue aux grandes légendes du passé. Mais c'est à la même réflexion, à la même prise de conscience des problèmes vitaux de la cité, paix, justice sociale, abolition des abus et des privilèges, que conduisent les œuvres majeures d'Aristophane : La Paix, Les Guêpes, Les Oiseaux, L'Assemblée des Femmes.».

Aristophane (Ἀριστοφάνης) est un poète comique grec du Ve siècle av. J.-C. Il naît dans le dème de Cydathénéon[5] (une circonscription administrative de l’Attique) vers 445 av. J.-C. et mort entre 385 et 375 av. J.-C. Suite à notre étude du genre de la comédie ancienne grecque, nous avons vu que son œuvre représente parmi les seules traces qui nous reste de l'Ancienne Comédie. Ses œuvres datent des années glorieuses d'Athènes, sous l'administration de Périclès mais aussi de la longue et sombre période de la guerre du Péloponnèse (que nous expliciterons dans la question 2).

Platon intègre Aristophane dans le groupe des participants au Banquet et son ouvrage sur l'amour. Sa thèse sur l'amour se résume, non pas à un discours, mais à une fable sur l'origine des hommes : le mythe des androgynes. Le personnage raconte que les hommes auraient été, à la base de tout, composés de deux moitiés (deux hommes, deux femmes ou un homme et une femme, cette entité ayant séparées en deux peut nous rappeler, d’une certaine manière, l’ambivalence de la figure de Prométhée dans plusieurs versions de son mythe). Ils auraient un jour voulu défier les dieux pour prendre leur place. Zeus, voulant alors punir l'espèce humaine de son audace, aurait scindé les Hommes en deux moitiés et implanta par la même occasion en leur sein le désir de retrouver une unité originelle perdue.

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