La domination masculine

La domination masculine :

        La déclaration des droits de l’homme stipule que « les hommes naissent tous libres et égaux en droit ». Cependant, en lisant les quatre textes traitant de l’évolution du rôle des femmes dans la société, on constate qu’il reste du chemin à parcourir pour concrétiser cette affirmation.

En 1962, la femme idéale, possède une place précise et traditionnelle, comme l’exprime Rousseau dans Emile ou de l’Éducation. Le titre de l’ouvrage publié en 1992 par Christian Baudelot et Roger Establet Allez les ,filles, montre qu’après deux siècles rien n’a vraiment changé. En effet, Allez les filles traître des inégalités salariales dans le monde du travail entre les deux sexes. Les clefs de l’info, paru dans Le Monde en avril 1997 révèle la sous-représentation féminine dans le domaine de la politique. Dans La domination masculine du sociologue Pierre Bourdieu, publié en 1998, dénonce l’immobilisme de la société face à de telles inégalités.

Malgré qu’un texte fondamental, la déclaration des droits de l’homme, prônent l’égalité des Hommes, depuis 1789, comment se fait-il qu’une telle inégalité persiste ? Nous tenterons de répondre à cette question en présentant la situation actuelle et passée de la condition féminine dont nous rechercherons les causes avant de nous intéresser à ses conséquences et d’évoquer les solutions envisageables.

        Les différents textes expriment tous le même constat, la place de la femme n’est pas reconnue dans la société. En effet, cette situation n’a rien de nouveau, le corpus montre à cet égard un historique accablant.  Comme est illustrée dans l’extrait de l’Emile, de Rousseau.  Celui-ci, n’est pas opposé à ce que qu’une femme acquière de la culture surtout quand elle a un rang à tenir. Il évoque ainsi l’existence de femmes cultivées, faisant preuve d’esprit et dont les talents sont reconnus par certains. Cependant, c’est pour dire tout de suite que leurs admirateurs sont des gens à qui l’on ne peut se fier, étant donné qu’une femme écrivain ou peintre ne fait qu’imiter les hommes, en tentant de faire passer ces réalisations pour leurs propres œuvres , alors qu’en réalité ce sont les hommes qui exécutent le vrai travail.  Néanmoins, Rousseau dénie aux femmes le droit à l’expression littéraire et artistique. Bourdieu constate que deux siècles après le philosophe des Lumières, la place des femmes est toujours établie aux tâches ménagères et familiales et qu’elles avant tout penser à prolonger la lignée familiale. Les seules tâches qu’on leur confie volontiers sont l’organisation de la vie de la famille et la préparation de fêtes ; celles-ci sont ainsi prétextes à réunir toute la parenté pour maintenir les relations sociales nécessaires aidants à valoriser l’image de la famille.  Ainsi, il n’est pas surprenant que l’article du Monde estime que les femmes soient en fait marginalisées, et que Baudelot et Establet parlent d’inégalité.

        Depuis deux siècles rien ne semble avoir changé. Les reproches adressés aux femmes pour justifier cette discrimination sont souvent des prétextes non fondés pouvant être remis en question simplement par une analyse sérieuse. Comme on peut le voir avec Baudelot et Establet. Certains considèrent que les femmes ne sont pas naturellement faites pour l’esprit de compétition, réservé uniquement aux hommes. De plus, ils rajoutent, que même lorsqu’elles font preuve de capacité à lutter et à entrer dans une compétition où leurs résultats sont égaux à ceux des hommes, leurs salaires sont encore inférieurs à ceux de ces derniers. Baudelot et Establet rajoutent, que d’autres mettent en avant leur investissement moindre au niveau professionnel.  Selon certains, elles seraient plus souvent absentes que les hommes parce qu’elles doivent s’occuper des tâches domestiques ou familiales. Or, pareil absentéisme ne les valoriserait guère socialement et encore moins professionnellement. Cependant, rien dans les faits ne vient confirmer cette hypothèse, étant donné que la façon de calculer les salaires ne change que très faiblement selon les sexes concernés. Par conséquent ces causes ne sont que des prétextes. D’après Rousseau et Bourdieu, le peu de considération accordé aux femmes professionnellement, tient essentiellement de la représentation que se font les hommes des femmes. Rousseau affirme que la nature a dévolu un rôle à chacun, rôle auquel il faut se fier sous peine de verser dans le ridicule. La fonction de la femme consiste donc à obtenir l’estime de son mari et à faire le bonheur de ses enfants et non de singer les hommes. Ainsi, va t-il plus loin, avec une question posée à tous ses lecteurs, appelant selon lui à une réponse évidente qui prouve à quel point son point de vue était partagé. D’ailleurs, celui-ci est toujours présent dans les mœurs. Comme le constate Bourdieu, la fonction et le rôle de la femme sont restés essentiellement le même, et si changements il y a, ceux-ci restent imperceptibles. La femme, observe-t-il, reste toujours sous-estimer. A contrario de Rousseau, les hommes continuent donc  de penser que les femmes ne sont pas vraiment capables d’autre chose.

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