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La comédie vs la tragédie

Dissertation : La comédie vs la tragédie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2022  •  Dissertation  •  4 179 Mots (17 Pages)  •  530 Vues

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Dans notes et contres notes de Ionesco, ce-dernier dit qu’il n’a jamais vraiment compris « la différence que l'on fait entre comique et tragique. Le comique étant intuition de l’absurde, il lui semble plus désespérant que le tragique ». Le comique étant associé généralement aux comédies et le tragique aux tragédies, Ionesco ne semble alors pas vouloir entretenir une distinction entre comédie et tragédie. Pourtant, si les deux genres sont appelés différemment, c’est que ces pièces de théâtre possèdent néanmoins de cruciales différences.

La comédie et la tragédie sont des oeuvres dramatiques puisque la représentation de leur histoire avec des acteurs et le dialogue fait appel à la sensibilité du public. La comédie se définit comme une pièce de théâtre destinée à provoquer le rire grâce à l'intrigue, la peinture satirique des mœurs, la représentation de travers et des ridicules. La tragédie, elle, est une pièce de théâtre caractérisée par la gravité de son langage, une action menant à une issue fatale d’un ou plusieurs de ses personnages et suscitant crainte et pitié. Au premier abord,

elles semblent alors se présenter comme totalement différentes. En effet, comment associer une oeuvre qui fait peur à une autre qui fait rire ; comment associer une oeuvre qui finit par la mort d’un personnage à une autre dont son dénouement est heureux. Selon ce constat, distinguer les deux ne semblent pas être une erreur. Pourtant Larthomas conscient de cette possible distinction, écrit qu’ « on a cherché à opposer tragédie et comédie, mais (que) cette opposition n'est pas essentielle et elle est même dangereuse parce qu'en la faisant, on a oublié de souligner les points communs qui font que toutes les œuvres dramatiques, qu'il s'agisse d’Athalie ou Les Fourberies de Scapin ont les mêmes caractères fondamentaux ». Larthomas nous incite plutôt à envisager ces deux genres comme semblables puisqu’en réalité elles ont les mêmes aspects typiques déterminants : ces deux genres sont tous les deux conçus pour produire un effet sur le public. La comédie et la tragédie correspondent aux règles de l’art théâtral, sont donc conformes aux caractéristiques de la théâtralité, notamment parce qu’ils correspondent à une manière spécifique de travailler la langue, ce qui les rassemblent. Puis, au final, cette distinction est parfois même effacée inconsciemment, notamment pendant les moments où nous nous surprenons à rire des malheurs des autres. Admettre que les deux genres ont plus de points communs que de différences peut ainsi être mieux envisagé. Nous pourrons alors nous demander quels sont les éléments permettant d’affirmer que les deux genres se rejoignent plus qu’ils ne s’éloignent ?

Dans un premier temps, nous étudierons les points convergences entre la tragédie et la comédie puis, nous analyserons tout de même les points divergents de ces deux genres. Enfin, nous expliquerons en quoi la tragédie et la comédie sont en réalité indissociables.

=> Niveau forme = citer le sujet après l’amorce

+ j’aurais du davantage m’attarder sur le sens de oeuvre dramatique (son étymologie, comment travailler la langue, comment produire des effets sur le public (sentiment, émotions,…)…) et l’expliciter dans mon analyse … ce qui aurait pu, potentiellement, me permettre de faire une 3ème partie différente.

Premièrement, la comédie et la tragédie se ressemblent et ont beaucoup plus de points convergents entre elles que l’on ne le croit.

Tout d’abord, notons que la comédie ainsi que la tragédie respectent toutes deux la règles des trois unités, c'est à dire que la scène se déroule sur une journée, dans un même endroit et ne comporte qu’une seule intrigue. Prenons l’exemple de Phèdre, pièce célèbre de Racine, et des Fourberies de Scapin de Molière : les deux pièces voient leurs actions se dérouler sur 24 heures, dans un palais à Trézène pour l’un et dans une demeure à Naples pour l’autre, et l’action principale concerne toutes les deux un amour compliqué. De plus, elles se rapprochent l’une de l’autre parce qu’elles traitent des mêmes sujets dont les plus récurrents peuvent être l’amour, la trahison, le mensonge. Leurs actions sont principalement centrées sur un conflit et sur un amour contrarié. La comédie ne cherche donc pas à traiter de sujets plus légers par rapport à la tragédie. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les sujets ne sont pas choisis parce qu’ils ont la capacité de faire rire. En réalité, la comédie traite les mêmes sujets mais avec un ton plus léger. Ainsi, la tragédie préfère les sujets nobles comme les héros antique ou la politique. Dans la comédie, la politique est un sujet apparent. Dans le mariage de Figaro de Beaumarchais, ce dernier condamne la société qui repose sur des acquis sans fondements. Grâce au personnage de Figaro, qui, est de loin, celui qui ose dire haut et fort ce que les autres pensent, Beaumarchais dénonce le privilège de la naissance dans le dernier acte : « Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie ! … Noblesse, fortune, un rang, des places ; tout cela rend si fier ! Qu’avez-vous fait pour tant de biens ! Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. ». Néanmoins, le mariage de Figaro, étant une comédie, fait rire et le dernier acte n’y échappe pas. La critique est alors faite pendant un moment où le comique de situation est à son paroxysme : l’action devient un jeu de quiproquos liés aux déguisements.

Ensuite, la tragédie et la comédie ont toutes les deux une fonction importante pour les consommateurs de pièces de théâtre : elles peuvent se faire moralisatrices. Les comédies, depuis l’Antiquité, ont pour fonction de divertir le spectateur. Mais en faisant rire le spectateur, le dramaturge de pièces comiques entend lui faire réaliser les travers des mœurs de la société dans laquelle il vit et a donc pour but de corriger les mœurs par le rire : « castigat ridendo mores ». Dans Tartuffe, Molière dénonce par le rire l’hypocrisie de la religion. Sa critique est osée d’autant plus avec le contexte politique qui repose sur une monarchie de droit divin… Molière voulait s'attaquer aux excès de la compagnie du Saint Sacrement, qui utilisaient " la morale religieuse" pour instrumentaliser des familles. Tartuffe est présenté comme un hypocrite de profession, un criminel masqué qui simule la dévotion afin de s'introduire dans les familles, s'emparer des héritages au détriment des fils, épouser

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