La Vertu Romaine

La vertu, dans le sens moderne du mot, signifie la pudeur, la qualité morale, la piété religieuse, la continence sexuelle, la discrétion. Or dans la Vertus Romana, c'est-à-dire le sens ancien du mot, on retrouve le mot « vir » qui signifie homme, le mari, la puissance. La vertus romana était donc réservez aux hommes. Par les trois textes sur la fondation de Rome par Romulus, les Sabines et Horatius Coclès, nous allons définir les caractéristiques de la virtus romana que l’on peut dégager à partir de ces trois textes légendaires. On peut distinguer trois types de Virtus Romana : le courage, l’héroïsme et l’autorité.

Le courage est un élément majeur de la vertus romana que l’on peut observer dans l’épisode des sabines lorsqu’elles s’interposent entre leurs pères et leurs maris (qui, je le rappelle, les ont enlevés). La vertus romana était réservée aux hommes, mais dans ce texte, les sabines ont vaincus leur peur féminine « victo malis muliebri pavore ». Ici, Tite-Live nous atteste de ce courage par ces expressions : « ex transverso impetu facto », « dirimere iras ». On retrouve aussi ce courage dans le texte sur Horatius Coclès, lorsque ce dernier s’avance tout seul face aux étrusques. Ici aussi Tite-Live nous montre cette valeur de la vertus romana qu’est le courage, en racontant la manière dont Horatius Coclès s’avance et l’effet que ça produit « ipso miraculo vaudaciae obstupefecit hostes ». L’écrivain met en avant ce courage en insistant sur le fait que le romain soit seul « unum hostem ».

La vertus romana peut aussi se traduire par l’héroïsme et l’abnégation que l’on peut constater dans le texte sur Horatius Coclès. Ce courageux romain fait preuve d’abnégation en étant prêt à se sacrifier pour sa patrie. On peut noter qu’il appelle ses compagnons à venir se battre puis lorsque la situation semblait être dangereuse, il les force à se retirer. On peut aussi constater cette même vertu dans les Sabines. Pour transcrire cela Tite-Live écrit « ausae se inter tela volantia inferre », l’utilisation de « ausae » renforce cette idée d’héroisme.

On peut aussi retrouver dans la vertus romana une forme d’autorité. En effet dans le texte d’Horatius Coclès, cela se transcrit par le fait que ce dernier oblige et commande ses compagnons qui sont venus l’aidés, à partir. Cette domination peut aussi se distinguer dans la fondation de Rome par Romulus : une domination qui passe par la brutalité d’un fratricide « inde cum altercatione congressi certamine irarum ad caedem vertuntur ».

La vertus romana a une très grande valeur dans la Rome antique. Certes elle désigne des capacités physiques comme l’héroïsme mais elle incarne aussi des qualités morales comme le courage et la domination. La vertus romana peut-elle donc être réellement considérée comme un seul principe ou devrait-on parler de « verti ramanae » ?

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