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La Princesse De Clèves

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Par   •  13 Avril 2013  •  2 253 Mots (10 Pages)  •  742 Vues

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La Princesse de Clèves - Le portrait de Mlle de Chartres

Introduction :

Le roman de Mme de Lafayette s’ouvre sur un tableau de la cour de France dans les dernières années du règne de Henri II. C’est dans un cortège d’êtres d’exception, décrits de manière superlative et abstraite, que paraît tout à coup l’héroïne, Mlle de Chartres, future princesse de Clèves. Personnage de fiction, elle est encore plus extraordinaire que les plus prestigieuses dames de la cour et sa vraisemblance se trouve garantie par le cadre historique du roman.

Cependant, si ce portrait est, comme les autres, placé sous le signe de l’excellence et de l’abstraction, il s’en distingue sur un point : la place essentielle faite à l’éducation qu’a reçu la jeune fille. C’est le passage central du texte, qui donne à cette présentation une importance décisive pour la suite.

I. L’art du portrait

II. Les conseils d’une mère

III. Une présentation décisive

I. L’art du portrait, une beauté incomparable en péril à la cour ou règnent l’intrigue et la galanterie

C’est avec élégance que Mme de Lafayette introduit la belle héroïne de son roman.

A. L’effet d’attente

Mme de Lafayette ne livre pas d’emblée le nom de l’héroïne. C’est au contraire par une sorte d’énigme que débute le portrait, l’apparition d’une inconnue dans le microcosme de la cour : Il parut alors une beauté à la cour qui attira… marque un effet de rupture dû à l’irruption de la fiction dans la chronologie. Tous les regards se portent vers cette beauté parfaite qui, surpassant toutes les autres, suscite leur admiration.

Le récit marque alors un temps d’arrêt. En revenant sur le passé de la jeune fille mystérieuse, l’auteur donne les éléments de résolution de l’énigme : on apprend qu’elle était de la même maison que le vidame de Chartres, dont il a été question au début du roman, et son nom est révélé par celui de sa mère, Mme de Chartres.

La fin du texte renvoie au début, et l’image, un instant interrompue, de l’entrée de Mlle de Chartres dans ce lieu où les regards jouent un rôle essentiel, revient au premier plan : Lorsqu’elle arriva, le vidame alla au devant d’elle.

B. Une beauté idéalisée, (un portrait canonique idéalisé)

La première désignation de l’héroïne est une métonymie : une beauté, reprise par une beauté parfaite et la grande beauté. Elle est l’incarnation de la beauté.

Sa description physique demeure très vague. On évoque seulement la blancheur de son teint, ses cheveux blonds, la régularité de ses traits. On insiste également sur sa jeunesse dans sa seizième année. Il n’y a donc aucun élément vraiment pittoresque dans la présentation qui est faite de l’héroïne. C’est une description stéréotypée.

Mme de Lafayette, bien loin de tendre vers le réalisme, se plaît au contraire à accumuler les termes abstraits qui favorisent les interprétations les plus subjectives. Elle préfère suggérer ce qui émane de la jeune fille : l’éclat, la grâce, les charmes. Ces concepts malaisés à définir créent un halo de connotations positives qui font rêver le lecteur.

L’absence de description précise va de pair avec une idéalisation du personnage, à travers divers procédés :

• La narratrice suggère d’abord l’intensité de sa beauté par les effets qu’elle provoque sur son entourage : elle attira les yeux de tout le monde, elle donna de l’admiration, le vidame fut surpris de la grande beauté… Le narrateur rapporte l’admiration dont elle fait l’objet : l’on doit croire que c’était une beauté parfaite, puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu où l’on était si accoutumé à voir de belles personnes, grâce à un champ lexical de la vue : parut, yeux, voir.

• Les procédés hyperboliques sont nombreux. Mlle de Chartres est présentée dans une sorte de surenchère, comme surpassant tous les autres membres d’une cour qui, elle-même, est exceptionnelle. Les superlatifs sont nombreux : tout, parfaite, une des plus grandes, extraordinaires, extrême, un des grands partis, extrêmement, la grande beauté, que l’on n’a jamais vu qu’à elle, tous.

Le caractère exceptionnel du personnage concerne aussi son statut social : une des plus grandes héritières de France, un des grands partis qu’il y eut en France. L’idéalisation touche également sa mère, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires.

Sa singularité vient enfin de l’éducation qu’elle a reçue.

• Mme de Lafayette n’insiste pas sur la formation intellectuelle de son héroïne. Tout est dit en une formule qui met sur le même plan les facultés mentales et les dispositions physiques : sa mère travailla […] à cultiver son esprit et sa beauté.

Ainsi, cette description présente à la fois les traits précieux, par son aspect hyperbolique, et classiques, par son abstraction et son art de la suggestion (métonymie, usage de l’impersonnel : il parut, on dut croire).

C. La Cour : un milieu du paraitre et de l’avoir

Si la future princesse attire les prétendants par son apparence physique, elle est surtout convoitée par le prestige de sa naissance et de sa fortune : « une des plus grandes héritières de France ». L’hyperbole est maniée avec autant d’insistance que pour louer sa beauté.

Mais cette jeune femme ignore les mœurs de la Cour puisque sa mère « Après avoir perdu son mari […] avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. »

Elle est avant tout une proie facile pour les courtisans libertins. Elle est dépourvue de protecteurs puisqu’elle est orpheline de père et le seul homme qui pourrait lui servir de mentor dans ce milieu corrompu est son parent le Vidame de Chartres mais « Lorsqu’elle arriva, le Vidame alla au-devant d’elle ; il fut surpris de la grande beauté de Mlle de Chartres. » Comme les autres, il s’intéresse plus à son apparence extérieure qu’à sa fragilité et à son inexpérience.

II. Les conseils d’une mère, (une mère d’exception pour une éducation originale, en protection contre les dangers du grand monde)

Dans ce portrait,

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