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La Polygamie

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Par   •  25 Janvier 2015  •  2 704 Mots (11 Pages)  •  649 Vues

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La polygamie est une situation qui permet à une personne de sexe masculin de disposer dans un même temps de deux ou plusieurs conjoints de sexe féminin. Le terme est formé à partir de deux mots grecs, polus qui signifie « plusieurs » et gamos, qui veut dire « mariage ».

La polygamie est perçue de nos jours comme un phénomène énigmatique, exclusivement privé, normé par des règles coutumières et des impératifs juridiques et religieux draconiens (1). Au début de l’histoire biblique, le mariage est présenté comme monogamique. Lamekh, descendant de Caïn, était le premier à enfreindre la norme en épousant deux femmes (Gn 4,19). C’est seulement lorsqu’il s’avère que Sarah est stérile qu’Abraham se décide, sur son conseil, à prendre Agar pour épouse (Gn 16,1-3). Esaü avait trois femmes; Jacob, son frère, épousa les deux filles de Laban, Léa et Rachel, qui lui donnèrent en concubines leurs servantes respectives. Le Deutéronome (21,15-17) admettait la légitimité de la bigamie (la polygamie étant, à cette époque, généralement admise et pratiquée au Proche-Orient). A l’époque des Juges, la polygamie était une chose courante. Mais, dès la fin de cette époque, la monogamie sembla redevenir à la norme, à l’exception d’Elqanah, père de Samuel et des rois. A Hébron, David n’avait que six épouses, mais une fois installé à Jérusalem, il en prit un grand nombre. Jéroboam en avait dix-huit (selon le Talmud, un roi ne doit pas avoir plus de dix-huit épouses). Salomon entretenait le plus célèbre des harems royaux qui (si l’on en croit 1 R11, 3) ne comprenait pas moins de sept cents épouses et trois cents concubines. Néanmoins, le Deutéronome (17,17) met en garde les Hébreux contre les conséquences prévisibles de l’acquisition d’un trop grand nombre d’épouses. (2)

Le droit musulman, quant à lui, autorise un homme à prendre comme épouse un maximum de quatre femmes dans des conditions bien précises. Néanmoins, cette pratique est rendue, actuellement, plus difficile qu’avant suite à différentes raisons de nature économique ou culturelle.

Etant donné que l’époque actuelle et celle de l’égalisation des doits des femmes, la polygamie persiste et se réjouit d’une place assez considérable dans plusieurs pays qui autorisent sa pratique. Par contre dans les autres sociétés qui l’abolissent, la polygamie reste interdite, sauf que la loi n’empêche aucune personne d’avoir une ou plusieurs relations hors du mariage et même des enfants qui seront considérer, après leurs naissances, comme des enfants naturels et non légitimes. De cette manière, la polygamie se dissimule mais marque tout de même sa présence sur le fait.

Dans le contexte maghrébin, la problématique de la polygamie est très complexe. Cet acte est marqué par la superposition de deux droits : le droit musulman et le droit hérité du système juridique français. En fait, ce dualisme culturel autour de la polygamie pose en particulier la question du renouvellement du droit musulman par l’exercice de l’Ijtihād ou le raisonnement analogique des docteurs musulmans. (3)

Au Maroc, la polygamie n’est pas interdite mais elle est soumise à des règles très strictes suite à la nouvelle codification du statut personnel de la femme et de la famille comme par exemple : avoir la permission écrite de la première femme, avoir l’autorisation du juge ainsi que la capacité financière pour subvenir aux besoins de la deuxième femme.

I) – COMPRENDRE LA POLYGAMIE :

Qu’est ce que la polygamie ?

Au point de vue étymologique, la polygamie signifie la pluralité des mariages. C’est l’engagement qu’un homme prend en se mariant avec plusieurs épouses. La polygamie est perçue, historiquement, d’une part comme une manifestation de puissance sexuelle de la part du mâle, en d’autre part, plus pragmatique, comme une arme à exploiter pour adoucir les relations politiques entre tribus.

Avant l’apparition de l’islam ce système familial était courant chez beaucoup de peuples, comme nous avons cité un peu plus haut. Il était chez les hébreux et les arabes antéislamique ainsi que chez les peuples d’autrefois auxquels appartenaient la plupart des pays qu’on appelle aujourd’hui : La Russie, la Lituanie, la Lettonie, la Pologne, La Tchécoslovaquie et la Yougoslavie. Il en est de même chez quelques peuples germains et saxons auxquels appartiennent la plupart des pays qu’on appelle aujourd’hui : L’Allemagne, la Suisse, la Belgique, la Hollande, le Danemark, la Suède, le Norvège et l’Angleterre. Chez d’autres peuples où l’islam ne représente pas leur religion principale à l’instar de l’Inde ou le Japon, la polygamie persiste encore.

Aoua BOCAR, sociologue et chercheure associée à l’Institut d’études des femmes de l’Université d’Ottawa, note que la polygamie fut pendant longtemps une polygamie «de prestige», presque uniquement réservé aux puissants et aux riches (4). De ce fait, elle était réservée aux puissants qui, sous des contraintes familiales, se trouvaient dans le besoin d’assurer leur descendance et de préserver leurs noms et leurs fortunes.

La société actuelle, et sans se documenter, renvoie automatiquement cette pratique à l’islam, alors que les écritures ou autres livres saints, selon NISSEN Rachel, abondent de preuves que la polygamie était reconnue comme pratique courante chez les Hindous, les Zoroastriens et les Juifs. Elle remonte jusqu’aux premiers témoignages écrits concernant la vie amoureuse entre hommes et femmes depuis l’antiquité. Même l’ancien testament ne s’y était guère opposé. Il la tolérait sans aucune restriction, contrairement à l’islam qui l’a soumet à des conditions draconiennes. (5)

II) – LA POLYGAMIE EN ISLAM :

L’explorateur allemand Paul ACHMID s’est aperçu de la fécondité des descendances chez les musulmans, il l’a considérée comme un facteur important dans leur force, et dit dans son livre « L’islam : la force de demain », apparu en 1936 :

« Les éléments de force de l’orient islamique se limitent à trois facteurs :

a) -Dans la force de l’islam en tant que religion, dans la croyance en cette religion, dans ses exemples et dans sa fraternisation entre les différentes ethnies, couleurs et cultures.

b) -Dans l’abondance des sources de la richesse naturelle dans l’orient islamique qui s’étend de l’océan Atlantique sur les bornes du Maroc à l’Ouest jusqu’à l’océan Pacifique sur les bornes de l’Indonésie à l’Est.

L’assimilation de ses ressources

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