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La Peste De Camus, L'excipit

Mémoire : La Peste De Camus, L'excipit. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Août 2012  •  1 921 Mots (8 Pages)  •  7 603 Vues

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Lecture analytique du texte 5, (5 ° partie, dernière section) : « Du port obscur … cité heureuse. »

INTRODUCTION : Journaliste engagé, dramaturge, romancier, philosophe, Albert Camus a profondément marqué son époque. En 1957, il reçoit le Prix Nobel de la littérature pour l’ensemble de son œuvre qui, selon les termes de l’Académie suédoise, « met en lumière les problèmes se posant de nos jours à la conscience des hommes ». Après L’Etranger, son premier roman, Le Mythe de Sisyphe, un essai sur l’absurde, et sa pièce de théâtre Caligula, il publie son second roman, La Peste, le lendemain de la seconde guerre mondiale, en 1947. Les événements du récit qui s’inscrivent dans ce contexte historique précis (en 194.) se déroulent dans la ville d’Oran, préfecture française de la côte algérienne. La ville, envahie par le fléau de la peste, est mise en quarantaine et le personnage principal, le docteur Rieux, lutte contre l'épidémie terrible avec l’aide d’un nombre de volontaires. Cet extrait constitue la fin du roman (5ème partie, dernière section) : la peste a enfin desserré son étau et les portes de la ville se rouvrent. Rieux est debout sur une terrasse, à regarder les explosions de joie de la foule qui se déroulent au loin et se livre à une profonde méditation.

+ Reprendre la question posée par l’examinateur en annonçant le plan de la réponse.

Axe 1 : Un épilogue

La dernière page du roman, qui marque la fin d'une étape douloureuse tout en annonçant un futur peu rassurant, affiche les caractéristiques d’un épilogue destiné à compléter la portée et le sens de l’œuvre : conformément à la définition de l’épilogue, il s’agit d’un dénouement, puisque les Oranais semblent avoir vaincu ce mal terrible, mais aussi, les dernières lignes annoncent des faits postérieurs à l’action.

UN DÉNOUEMENT : L’ALLÉGRESSE DES ORANAIS

♦Célébration de la victoire des Oranais sur l'épidémie ; la victoire de la vie sur la mort.

→champ lexical de la fête : «réjouissances officielles(L2) - fusées(L1) - cris(L7) - gerbes multicolores(L9) »

→2 termes : «allégresse»(répété 2 fois, aux L22 et 23), et «joie»(L24) définissent le sentiment des Oranais.

→une gradation traduit l'amplification de ce sentiment de joie : «les premières fusées »(L1), « longue et sourde exclamation »(L2), « cris qui redoublaient de force et de durée», «qui se répercutaient longuement »(L7-8), «les gerbes multicolores s’élevaient plus nombreuses»(L9).

♦La faculté d’oublier, inhérente à l’Homme, fait vite oublier aux Oranais ce qu’ils ont enduré.

→ « leur force et leur innocence » (L5)

→le plus-que-parfait « avaient été faites » (L13)

UN DÉNOUEMENT AMBIGU : LA FRAGILITÉ DE LA VICTOIRE

Des notes tragiques dans l’allégresse générale : l’évocation de la mort de Cottard, celle de Tarrou et de la femme de Rieux, notes qui préparent le deuxième paragraphe où est visible le caractère provisoire de la victoire célébrée.

→opposition exprimée par les connecteurs logiques «mais» et « cependant »(L16) qui introduisent le 2ème paragraphe (après le 1er premier paragraphe qui évoque la joie générale)

→des tournures négatives et restrictives insistent sur la relativité de cette victoire : «ne pouvait pas être celle de la victoire définitive»(L16+17).

→une négation souligne la permanence de la menace («ne meurt ni ne disparaît jamais»(L25)) et accentue l’idée que le combat n'est pas terminé et devra se poursuivre.

→« cette allégresse était toujours menacée » (L23) : c'est donc une victoire partielle, provisoire qui ne marque pas la fin de la lutte.

→la forme conditionnelle, à valeur de futur dans le passé : « devraient accomplir encore » (L18), « viendrait » (L30), « réveillerait »(L30) souligne la même idée.

Axe 2: Le docteur Rieux : un écrivain, un sage

Le docteur Rieux incarne la figure de l’écrivain engagé et celle du sage.

FIGURE DE L’ÉCRIVAIN ENGAGÉ

♦Il réfléchit à la portée de l’expérience terrible qu’il a vécue avec les Oranais et décide d’en rédiger le récit.

→révélation de l’identité du narrateur tenue inconnue jusque-là : « le docteur Rieux décida alors de rédiger le récit qui s’achève ici»(L10). Ce qui fait du docteur Rieux à la fois le protagoniste et le narrateur- témoin des événements racontés.

♦Il se sent investi d’une mission : témoigner

→une succession de groupes de verbes à l’infinitif à sens déclaratif, doublée d’une anaphore en « pour » insiste sur l’idée d’une mission: « témoigner…, laisser un souvenir…, dire… »(L12). Son écriture est œuvre d'engagement : il témoigne, donc refuse de se taire, il doit laisser une trace, s'opposer à l'oubli, il doit rendre compte à la fois de la grandeur et de la douleur humaine.

♦Par ailleurs, il est aussi médecin, symbole de l’action de la lutte contre le fléau.

→la métaphore du médecin (L22)

→la répétition du verbe « accomplir »(L18)

FIGURE DU SAGE

♦Il préfère rester à l’écart de la foule, assiste au spectacle sans y participer :

→opposition entre son individualité et l’ensemble de la ville : « la ville(L2) ≠ (Rieux(L3) – les cris (L7) ≠ le docteur Rieux(L10) - cette foule (L24) ≠ il(L24) ».

♦Il ne s’exclut pas pour autant de la communauté ; malgré son deuil (la mort de sa femme), il communie avec la foule joyeuse : «par-dessus toute douleur, Rieux sentait qu’il les rejoignait »(L7)

♦Il est lucide et a pour fonction de tirer les leçons de l'expérience vécue :

→antithèse « il savait ce que cette foule en joie ignorait »(L24),

♦Perspicace, il profère une prédiction empreinte de

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