La Lecture

La société moderne dépend de l'écrit comme nulle autre société auparavant. La plupart d'entre nous utilisent l'écriture au quotidien : dans la vie personnelle, les études, le travail...

Faire entrer tous les élèves dans le monde de l'écrit est donc un enjeu essentiel de l'école. Maîtriser l'écriture conditionne en effet la réussite scolaire et l'intégration sociale de chaque individu.

Nous nous poserons la question suivante : quelles sont les différentes conceptions de l'écrit et comment enseigner l'écriture à l'école ?

Pour répondre, nous disposons d'un corpus de trois textes : le premier de Louis Timbal-Duclaux s'intitule Le mythe romantique de la création absolue. Il est extrait de L'écriture créative publié en 1986 chez Retz. Il développe l'idée selon laquelle l'inspiration génère l'écriture. Le second Apprendre à écrire est de Marie-Odile Ottenwaelter. Il est issu de l'ouvrage Ecrire des textes publié chez Armand Colin en 1988 et s'interroge sur l'apprentissage de l'écriture. Enfin, le dernier document coécrit par Pierre Dufayet et Robert Van Cleef s'intitule La pédagogie de la liberté. Extrait de l'ouvrage De la rédaction à la production de textes publié chez Retz en 1993, ce document insiste sur l'importance des méthodes naturelles d'apprentissage, ici l'expression libre.

Nous consacrerons notre première partie aux deux conceptions de l'écriture défendues dans les textes : une conception formelle et théorique de l'écriture qui s'oppose à une conception plus "libre" de celle-ci. Dans une seconde partie, nous développerons les effets de ces deux conceptions sur la production d'écrits.

I. LES CONCEPTIONS

1. Une conception rigoriste

L'écriture fait l'objet d'un apprentissage structuré.

Il existe des règles d'écriture que l'écrivain doit connaître et travailler par des exercices d'application. Des livres spécialisés en grammaire ou encore en orthographe sont là pour l'aider dans son apprentissage.

C'est ce que nous confirme Marie-Odile Ottenwaelter lorsqu'elle nous dit que "la tradition rhétorique a répondu positivement par ses manuels, ses gammes d'exemples et d'exercices".

Tout travail d'écriture passe par la maîtrise de la langue. Cette conception de l'écriture amène l'écrivain à retravailler son texte en permanence : c'est ce que souligne Louis Timbal-Duclaux en prenant l'exemple de Châteaubriand qui cherche la perfection, "le goût du travail bien fait", en améliorant toujours davantage ce qu'il écrit.

La lecture apporte le contact avec "les bons auteurs".

C'est en effet "la littérature qui offrira les meilleurs supports" selon Marie-Odile Ottenwaelter. Il s'agit donc dans un premier temps de s'imprégner des écrivains de référence par la lecture pour ensuite les reproduire... L'écriture n'est pas un exercice d'invention. Pour Louis Timbal-Duclaux,

...