La Focalisation

La focalisation

●●La focalisation, notion mise au point par Gérard Genette dans son

Nouveau discours du récit (Paris, Le Seuil, 1983), désigne le point de vue

adopté par le narrateur dans un récit, quel que soit son statut (notamment

dans un récit à la troisième personne)

●●La principale question posée par la focalisation est donc : « À travers

quels yeux voit-on la scène ? »

LA FOCALISATION ZÉRO

Le narrateur omniscient

●●La focalisation zéro concerne les récits où « le narrateur en sait plus

que le personnage » (G Genette, Nouveau discours du récit, op cit ) On

parle alors d’un narrateur omniscient (« qui sait tout »)

●●Il peut entrer dans l’esprit de tous les personnages, connaît tous leurs

sentiments et n’est pas arrêté par les barrières naturelles auxquelles

se heurtent les personnages du récit : il traverse les obstacles spatiaux

(il sait, par exemple, ce qui se passe dans une pièce close) et temporels

(il peut annoncer des événements futurs, par effet de prolepse)

Effets de la focalisation zéro

●●Dans la focalisation zéro, le point de vue narratif est le plus souvent

surplombant, il donne de la scène une vision totale Ainsi de la description

que Victor Hugo (1802-1885) brosse de la bataille de Waterloo dans

Les Misérables (1862, IIe partie, livre I, chap iv, « A ») : « Ceux qui veulent

se fi gurer nettement la bataille de Waterloo n’ont qu’à coucher sur le sol

par la pensée un A majuscule Le jambage gauche de l’A est la route de

Nivelles, le jambage droit est la route de Genappe, la corde de l’A est le

chemin creux d’Ohain à Braine-l’Alleud » La scène est vue du ciel, d’un

lieu inaccessible (du moins à l’époque), ce qui confère au récit un point

de vue « inhumain », presque divin

●●La focalisation zéro fait aussi du narrateur un double de l’auteur :

le point de vue omniscient décrit la bataille comme le ferait une carte

géographique et l’on retrouve l’auteur Hugo (qui travaille avec des

cartes) à travers le narrateur du roman

●●La focalisation zéro est souvent utilisée – en alternance avec la focalisation

interne – pour accentuer la dimension psychologique d’un récit

Le narrateur peut entrer dans tous les esprits, il connaît les sentiments

ainsi que les motifs qui poussent

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