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La Fille le poème de Jean de La Fontaine

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Par   •  4 Novembre 2013  •  Analyse sectorielle  •  1 903 Mots (8 Pages)  •  1 247 Vues

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La Fille

Livre septième Fable 5

Certaine Fille, un peu trop fière,

Prétendait trouver un mari

Jeune, bien fait et beau, d'agréable manière,

Point froid et point jaloux : notez ces deux points-ci.

Cette Fille voulait aussi

Qu'il eût du bien, de la naissance,

De l'esprit, enfin tout ; mais qui peut tout avoir ?

Le Destin se montra soigneux de la pourvoir :

Il vint des partis d'importance.

La Belle les trouva trop chétifs de moitié.

" Quoi ? moi ! quoi ? ces gens-là ! l'on radote, je pense.

À moi les proposer ! hélas, ils font pitié :

Voyez un peu la belle espèce ! "

L'un n'avait en l'esprit nulle délicatesse ;

L'autre avait le nez fait de cette façon-là ;

C'était ceci, c'était cela ;

C'était tout ; car les précieuses

Font dessus tout les dédaigneuses.

Après les bons partis, les médiocres gens

Vinrent se mettre sur les rangs.

Elle de se moquer. " Ah ! vraiment, je suis bonne

De leur ouvrir la porte : ils pensent que je suis

Fort en peine de ma personne :

Grâce à Dieu, je passe les nuits

Sans chagrin, quoique en solitude. "

La Belle se sut gré de tous ces sentiments ;

L'âge la fit déchoir ; adieu tous les amants.

Un an se passe, et deux, avec inquiétude ;

Le chagrin vient ensuite : elle sent chaque jour

Déloger quelques Ris, quelques Jeux, puis l'Amour ;

Puis ses traits choquer et déplaire ;

Puis cent sortes de fards. Ses soins ne purent faire

Qu'elle échappât au temps, cet insigne larron :

Les ruines d'une maison

Se peuvent réparer ; que n'est cet avantage

Pour les ruines du visage !

Sa préciosité changea lors de langage.

Son miroir lui disait : " Prenez vite un mari.

Je ne sais quel désir le lui disait aussi ;

Le désir peut loger chez une précieuse.

Celle-ci fit un choix qu'on n'aurait jamais cru,

Se trouvant à la fin tout aise et tout heureuse

De rencontrer un Malotru.

Les Souhaits

Livre septième Fable 6

Il est au Mogol des Follets

Qui font office de Valets,

Tiennent la maison propre, ont soin de l'équipage

Et quelquefois du jardinage.

Si vous touchez à leur ouvrage,

Vous gâtez tout. Un d'eux près du Gange autrefois

Cultivait le jardin d'un assez bon Bourgeois.

Il travaillait sans bruit, avait beaucoup d'adresse,

Aimait le Maître et la Maîtresse,

Et le jardin surtout. Dieu sait si les Zéphirs,

Peuple ami du Démon, l'assistaient dans sa tâche !

Le Follet, de sa part, travaillant sans relâche,

Comblait ses hôtes de plaisirs.

Pour plus de marques de son zèle,

Chez ces gens pour toujours il se fût arrêté,

Nonobstant la légèreté

À ses pareils si naturelle ;

Mais ses confrères les Esprits

Firent tant que le chef de cette République,

Par caprice ou par politique,

Le changea bientôt de logis.

Ordre lui vient d'aller au fond de la Norvège

Prendre le soin d'une maison

En tout temps couverte de neige ;

Et d'Indou qu'il était on vous le fait Lapon.

Avant que de partir, L'Esprit dit à ses hôtes :

" On m'oblige de vous quitter :

Je ne sais pas pour quelles fautes ;

Mais enfin il le faut, je ne puis arrêter

Qu'un temps fort court, un mois, peut-être une semaine.

Employez-la ; formez trois souhaits, car je puis

Rendre trois souhaits accomplis ;

Trois sans plus. " Souhaiter, ce n'est pas une peine

Étrange et nouvelle aux humains.

Ceux-ci, pour premier voeu, demandent l'Abondance ;

Et l'Abondance, à pleines mains,

Verse en leurs coffres la finance,

En leurs greniers le blé, dans leurs caves les vins ;

Tout en crève. Comment ranger cette chevance ?

Quels

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