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La Ficelle Guy De Maupassant

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Par   •  28 Octobre 2014  •  1 304 Mots (6 Pages)  •  10 881 Vues

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Étude du personnage principal

Il est évident que Maître Hauchecorne ne possède pas les qualités d’un héros classique comme le courage, la force et l’intelligence. Il est plutôt un antihéros. C’est une figure marginale, même son prénom est dévalorisant : ( hauche /hocher et cornes), qui ravale le personnage à l’état d’une bête de somme. Maître Hauchecorne n’est pas susceptible de prouver son innocence. Il devient une victime d’une société cruelle et indifférente. Dans ce récit sombre et macabre, Maupassant dévoile d’une manière choquante le poids du groupe sur l’individu. Il critique la brutalité affreuse des hommes envers les membres faibles et vulnérables qui ne savent pas se défendre.

Maître Hauchecorne est également victime de son milieu : il mène une vie de bête ; il est atteint de rhumatisme ; il est conditionné par le travail dur et fatigant. Il est surtout victime du destin, de la malchance. Il est vu au moment où il ramasse la ficelle par son pire ennemi Maître Malandain. Ce vieil homme est la proie de ses propres défauts : curieux, cupide, économe et incapable de se défendre. Dans les dialogues, il se contente de phrases très courtes, voire inachevées. Il n’a pas le pouvoir du discours ; l’argumentation et la logique lui font défaut.

Le personnage est présenté faible, dépouillé de tout secours qui puisse faire autorité face à la tyrannie sociale. Son unique soutient s’avère être en effet le récit itératif. Il y recourt de manière presque systématique pour prouver son innocence et pour intégrer de nouveau le centre du groupe social ; cependant les opposants du personnage sont multiples : le maire, Malandain, le brigadier, les plaisants … sont autant de facteurs qui œuvrent pour la condamnation du personnage et son rejet du groupe social.

Les adjuvants quant à eux sont rares : seul le récit de la ficelle trouvée s’offre à Hauchecorne à chaque fois qu’il est confronté aux scrupules de la société. A chaque fois qu’il est interrogé il n’a aucune alternative que de « raconter son histoire ». À cet égard on peut citer le nombre important des occurrences qui font partie du domaine du récit et qui montre à quel point le personnage devient obsédé par le désir de se raconter pour se déculpabiliser. Citons à titre d’exemple : « raconter l’histoire », « contant toujours son histoire », « il parle de son aventure », « dire à tout le monde », « son aventure il la contait », « le besoin de conter son cas ». Rejeté et banni donc du domaine social le personnage règne dans le domaine de la parole.

La mort du personnage par son caractère absurde même prend la forme d’une élévation plutôt que d’une condamnation. Elle est la preuve de l’impossibilité pour le personnage d’intégrer de nouveau une société barbare et sadique qui fonde ses opinions sur les préjugés et sur la rumeur. C’est une mort libératrice tant qu’elle libère le personnage de la torture que la société lui impose injustement. La mort finale peut être perçue de ce fait comme une récompense à une personne qui a fait preuve d’honnêteté dans une société où l’honnêteté devient de plus en plus monnaie rare. Maître Hauchecorne meurt mettant ainsi fin au cycle fatal du mal, sa mort est donc un ultime sacrifice, le refus de la continuation d’un mal social étouffant.

L’espace dans La ficelle

L’espace dans La ficelle est d’une importance telle qu’il dit parfois plus que la narration elle-même. En effet l’espace dominant dans le texte est un espace public où on peut parler de « foule » plutôt que de « groupe d’hommes » ; c’est un espace marqué par une sorte de collectivité inconsciente.

La caractéristique commune aux espaces où meuvent ces personnages est essentiellement le fait qu’ils sont des lieux d’habitude ; des lieux qu’on visite de manière périodique. Dès la première phrase, cette habitude est perçue de manière ironique comme l’unique motivation des personnages : « les paysans et leurs femmes s’en venait car c’était jour de marché ». L’expression

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