La Comédie Dans Le Temps

La Comédie

Introduction

La comédie (du grec « kômos », fête carnavalesque et religieuse en l’honneur de Dionysos) a longtemps désigné toutes pièces de théâtre, tragiques ou amusantes. C’est de là que provient le terme de « comédien » encore utilisé de nos jours .Aristote définit la comédie par opposition à la tragédie comme « L’imitation du ridicule des Hommes ». Ce n’est qu’à la Renaissance que le terme « comédie » prend la définition que nous lui connaissons aujourd’hui.

Molière donne ses lettres de noblesse à la Comédie, grâce à son talent et à la protection du Roi Louis XIV. Ce genre a pour but d’être comique [« qui appartient à la comédie et provoque le rire »], de distraire le spectateur mais aussi de dénoncer ou de mettre en évidence des comportements déviants, sur les mœurs, le ridicule, les différences sociales, en fonction du type de comédies jouées (comédies de mœurs, comédies sociales...)

Cela nous amène à nous demander quelles sont les grandes étapes, évolutions de la comédie qui ont marqué l’histoire littéraire.

Nous remarquons que ces grandes étapes sont liées aux changements socio-culturels et politiques de l’époque

Pour cela nous allons étudier en premier lieu les origines grecques de la comédie ; puis les différents mouvements et codes de la comédie au travers les siècles ; en troisième lieu le but de ce genre théâtral ; et enfin le Comédie de nos jours

Plan détaillé

1) Les origines grecques

2) Les mouvements et codes de la comédie au travers des siècles

a) Mouvements, codes, auteurs et comédies majeures

b) Guerre entre Anciens/Modernes

c) L’évolution de la comédie de Molière à Marivaux

3) Le but de la comédie

1) Les origines grecques

La comédie nait aux alentours du VIème siècle avant J-C à Athènes. Les pièces étaient jouées lors des festivités en l’honneur du Dieu Dionysos, les grandes Dionysies. On produisait entre trois et cinq comédies lors de chaque fête. De un à trois acteurs masculins, tenant tous les rôles de la pièce, étaient présents dans le théâtre extérieur pour réciter le texte, ils ne jouaient pas. Il n’existe que très peu de traces écrites de ces comédies grecques car seule la pièce gagnante du concours était retranscrite et donc conservée à l’issue des fêtes religieuses. Le plus grand auteur de comédies antiques est Aristophane, avec à notre connaissance environ quarante-cinq pièces dont seulement onze ont réussirent à traverser les siècles et parvenir jusqu’à nous (quelques pièces : « Les Acharniens », « Les Oiseaux », « La Paix »)

La comédie est déjà considérée comme un genre moins noble que la tragédie, et cela perdurera aux travers des siècles.

Citation : « La comédie est l’imitation des hommes de qualité morale inférieure, non en tout espèce de vice, mais dans le domaine du risible, lequel est une partie du laid » d’Aristote

2) Les mouvements et codes de la comédie au travers des siècles

Le théâtre connait ensuite une longue absence et « renaît » dans la seconde partie du Moyen Age: la farce apparait avec la Farce de Maître Pathelin (1460), qui est une pièce de théâtre constituant le meilleur et l’un des plus anciens chefs d’œuvre du théâtre comique médiéval; elle est en outre considérée comme la première pièce comique de la littérature française.

Le XVIème siècle laisse place à la naissance de personnages typiques comme la Commedia Dell’arte en Italie, genre de théâtre populaire apparu avec les premières troupes de comédiens masqués (1528). Commedia Dell’arte signifiant littéralement: « théâtre interprété par des gens de l’art » autrement dit des comédiens professionnels.

a. Mouvements, codes, auteurs et comédies majeures

Epoques Mouvements Codes, buts et procédés Auteurs principaux et œuvres majeures

Moyen-Âge La Farce Son but est de faire rire. Les personnages ont souvent des caractéristiques grossières Les œuvres restent anonymes mais les deux plus grandes farces encore connues sont : « la Farce du Cuvier » et « la Farce de Maître Pathelin »

Env. 1580-1660 Le Baroque L’esthétique baroque repose sur le mouvement, l’inconstance, la contradiction, l’antithèse. Les personnages passent d’une palette de sentiments à une autre. On est dans l’excès, le paroxysme.

La mise en abyme apparait. « L’Illusion Comique » de Corneille (1636)

Env. 1660-1690 Le Classicisme Retour à la beauté antique, avec les codes : tels que les règles des cinq actes et les trois unités (unité de lieu, d’intrigue et de jour) « Andromaque » de Racine (1667)

« L’Avare » (1669) ; « Le Bourgeois Gentilhomme » (1670) ; « Les Fourberies de Scapin » (1671) ; « Les Femmes Savantes » (1672) etc. de Molière

Env. 1715- 1789 Les Lumières Des renouvellements apparaissent on introduit des sujets modernes en gardant la structure classique et l’alexandrin « L’Île des Esclaves » (1725) ; « Le Jeu de l’Amour et du Hasard » (1730) de Marivaux

« Le Mariage de Figaro » (1778) de Beaumarchais

Env. 1800-1850 Le Romantisme C’est l’exaltation des sentiments. le goût

pour le passé, le rêve, la nature, le fantastique. Le théâtre romantique, est un courant en opposition aux principes de la tragédie classique.

« Hernani » (1830) de Victor Hugo « Lorenzaccio » (1834) de Alfred de Musset

« Chatterton » (1835) de Alfred de Vigny

Env. 1830-1890 Le réalisme C'est la recherche de l'objectivité absolue. L'écrivain dénonce et analyse les mœurs de la vie quotidienne. « Le fils naturel » (1858) de Alexandre Dumas fils

Seconde moitié du XXème s L’Absurde Ce mouvement littéraire s'est inspiré des surréalistes et des dadaïstes. Il montre le besoin de l’humanité de se détacher de la réalité et de ses horreurs.

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