LA BRUYERE

I. La Bruyère

A. Courte biographie

Jean de la Bruyère est né en 1645 dans une famille de la petite bourgeoisie. Après avoir obtenu une licence en droit, achète une petite charge, de trésorier général de France au bureau des finances de la région de Caen, ce qui ne l'empêche pas de vivre à Paris.

Il est alors remarqué par la maison de Condé, qui lui propose en 1686 un poste de sous-précepteur auprès du duc de Bourbon, petit-fils du Grand Condé. Logé tantôt à Versailles, tantôt à Chantilly, résidence des Condé, tantôt au palais du Luxembourg, il se mêle à la haute société de l'époque, qu'il peut observer tout à loisir. Il cesse ses fonctions d'enseignement dès 1687, mais devient bibliothécaire et gentilhomme ordinaire de M. le duc de Bourgogne. Grâce à ce succès, mais aussi grâce à l'influence des Condé, il est élu à l'Académie française en 1693. Ayant pris parti pour les Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes, certains de ceux-ci, jaloux également de son succès, le prennent violemment à parti mais il reste fidèle à son ami Bossuet. Il meurt en 1696 alors qu’il qu’il préparait une nouvelle édition des Caractères

B. Présentation des ses Caractères

Témoin de la comédie humaine, La Bruyère publie son œuvre majeure pour la première fois en 1688, en s’inspirant des Caractères de Théophraste, auteur grec: Les Caractères. Son œuvre est composée en partie de portraits ou il peint les travers et les mœurs de ses contemporains après avoir observé la société du XVIIe siècle : il a pris des notes , combiné, synthétisé, ramené à l'unité tous les détails de costume, de geste, de physionomie, de paroles qui trahissent et caractérisent tel défaut ou tel ridicule. Il a un succès immédiat et foudroyant : 9 éditions paraissant en 8 ans ! La curiosité de ses lecteurs est piquée à vif : on va jusqu’à publier des « clefs » révélant le nom des modèles prétendus de ces caractères. Il y fait le portrait de personnages s’opposant à l’idéal classique de l’honnête homme, càd un homme d’esprit, raffiné, cultivé, lucide qui n’est pas imbu de lui-même. Mais il y écrit également des Maximes, de courtes sentences énoncant une vérité comme par exemple, celle issue de son Chapitre dédié à l’étude des sentiments « L’amour et l’amitié s’excluent l’un l’autre »

Enfin, une petite partie de son œuvre se compose d’articles de critiques littéraires où il donne son avis sur les auteurs de son époque.

C. Lecture

Je vais vous proposer un extrait d’un caractère, « Le Sot » :

« Je connais Mopse d'une visite qu'il m'a rendue sans me connaître; il prie des gens qu'il ne connaît point de le mener chez d'autres dont il n'est point connu; il écrit à des femmes qu'il connaît de vue. II s'insinue dans un cercle de personnes respectables, et qui ne savent quel il est, et là, sans attendre qu'on l'interroge, ni sans sentir qu'il interrompt, il parle, et souvent, et ridiculement. Il entre une autre fois dans une assemblée, se place qu'il se trouve, sans nulle

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