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L Reve Dans L'art

Analyse sectorielle : L Reve Dans L'art. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Décembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  742 Mots (3 Pages)  •  523 Vues

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Ce n’est pas une rupture. Je ne sors pas de mon sillon de travail habituel. Cela reste une analyse d’économie politique. Mais ma thèse consiste à dire : les sociétés dominantes nous ont enlevé toute possibilité de rêver, par le biais de cette culture rationnelle, « managériale », de cette culture dominante faite de rentabilité à court terme et de logiques financières. Les sociétés dominantes ont emprisonné le possible, elles ont réduit le champ du possible des citoyens, des personnes humaines à ce qu’elles pensent être acceptables, c’est-à-dire à la rentabilité du capital financier. Et cet emprisonnement du possible se traduit par le fait que les rêves de justice, de liberté, de fraternité, de participation à la démocratie, de droit à la vie pour tout le monde, tous ces rêves-là sont interdits. À partir du moment où l’on a emprisonné le champ du possible dans les limites définies par les dominants, les aspirations de tout être humain à être aimé et reconnu, à posséder des biens et des services qui lui permettent d’avoir une vie décente, toutes ces aspirations-là aujourd’hui sont niées et éliminées. En revanche, le système dominant a poussé tout le monde à poursuivre des rêves de richesse ou de puissance.

ÀB ! – Mais est-ce un phénomène vraiment nouveau ?

R.P. – Ce qui est nouveau c’est que cette négation du droit à la vie – ce rêve le plus fondamental – apparaît après que les sociétés humaines aient expérimenté la « réalisabilité » du droit à la vie. Auparavant, quand il y avait par exemple l’esclavage, on rêvait au droit à la vie, parce qu’il n’y en avait pas. Ce qui est nouveau par rapport à l’histoire passée, c’est qu’alors que certaines sociétés dans le monde, comme par exemple les sociétés scandinaves, avaient commencé à éliminer la pauvreté et avaient reconnu le droit à la vie, la société dominante d’aujourd’hui réaffirme et impose deux principes se structurant autour de la négation du droit à la vie pour tout le monde : l’inévitabilité et la naturalité de la guerre ; et l’inévitabilité et la naturalité de la pauvreté. Et ça c’est totalement nouveau !

ÀB ! – Mais à quoi est-ce donc lié, à la montée du néolibéralisme ?

R.P. – C’est plus que cela. Je parle dans mon livre (c’est le cœur de ma thèse) des « trois pôles gravitationnels » des sociétés actuelles : « le mode de vie » en tant qu’expression de la richesse et de la puissance, puis « la propriété privée » en tant qu’appropriation individuelle, et enfin « la sécurité » en tant que contrôle des droits de propriétés et des ressources. Les sociétés occidentales ont un mode de vie qui a été défini comme l’expression du progrès, comme l’expression de la capacité créatrice des sociétés humaines. Et on a considéré que cette expression du progrès devait être le modèle même de la civilisation mondiale. Ce mode de vie, c’est devenu l’objectif de tous. Ce qui fait que la vraie richesse passe par « la passion de la possession », par l’individualisation des besoins et la recherche de la sécurité, en éliminant peu à peu la notion de droits universels et en rendant la guerre... inévitable. C’est ça la nouveauté de mon livre : l’interprétation de la guerre

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