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L’homme est-il toujours responsable de ses actes ?

L’homme est un être complexe qui peut être appréhendé sous différents aspects selon l’intérêt de l’étude entreprise. En effet, l’être humain demeure au cœur de la science, la philosophie, la métaphysique, la religion, la morale ou encore l’anthropologie, un mystère que chaque discipline s’évertue, autant que faire se peut, d’élucider. D’où la question fondamentale: « Qu’est-ce que l’homme ? » Mystère auquel n’ont pu satisfaire les nombreuses investigations scientifiques et philosophiques.

Il en va de même pour les actes humains qui peuvent avoir une multitude de sens compte tenu de la complexité du sujet qui les pose. L’agir humain est un agir auto-possédé par l’homme, c’est-à-dire si l’homme intervient sciemment avec la clarté d’esprit (intelligence) et avec l’accord de sa volonté. Ces deux dimensions (intelligence et volonté) sont essentiellement l’expression de la responsabilité de l’homme à l’égard des actes qu’il pose. Or dans le comportement humain intervient tout l’homme, l’homme moral et l’homme physique. Ainsi l’approche de la responsabilité humaine devra donc s’effectuer au-delà de l’intelligence et de la volonté du sujet agissant.

Le sujet soumis à notre études pose le problème de l’engagement de l’homme face à son agir et les circonstances qui donnent une portée responsable ou non à cet agir. Aussi importe-t-il de se demander : l’acte humain est-il toujours dépendant de l’homme ou, au contraire, échappe-t-il souvent au contrôle de la raison et de la volonté humaine?

L’époque moderne dans laquelle nous vivons expérimente une nouvelle conscience de la responsabilité humaine dans laquelle a pris une nouvelle interprétation. Pour la philosophie, il s’agit d’une question importante car elle ouvre une réflexion sur l’agir humain qui engage la responsabilité morale de l’homme. Ainsi, parler de la responsabilité humaine implique nécessairement un discours sur la liberté car les deux concepts sont lié et ont une importance capitale dans la définition de l’homme moral comme le sou ligne bien Karl Rahner : « Font partie de existentiaux de l’existence humaine la responsabilité et la liberté de l’homme ». Ainsi la liberté est un allié décisif de la responsabilité. Cette dernière n’est effective que si le sujet agissant c’est-à-dire l’homme, pose librement son acte. D’où la distinction suivante effectué par Saint Thomas d’Aquin entre les actes qui peuvent être posés par l’homme : Les actes humains ou « actus humani » qui sont typiquement à l’homme en tant qu’homme car sa liberté et sa raison y interviennent et les actes de l’homme ou « actus hominis » qui sont communs à l’homme, aux animaux et aux végétaux comme naître, vivre, grandir et mourir.

De cette distinction, il ressort clairement que la responsabilité humaine correspond à la première catégorie de l’agir humain : les actes humains. Ceux- ci proviennent seulement de la volonté libérée et éclairée par la raison. Ainsi, la responsabilité humaine est engagée pleinement chaque fois que l’homme agit librement et avec une pleine jouissance de ses facultés intellectuelles. Cette définition est vivement appuyée par Aristote, depuis les périodes antiques, dans son œuvres

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