L'île des esclaves, Marivaux, scène 2

L’île des esclaves, Marivaux

Introduction :

Biographie : Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, plus connu sous le nom de Marivaux, est né en 1688 et meurt à l’âge de 75 ans en 1763. Auteur principalement de théâtre, inspiré par la Comédia Dell’Arte, Marivaux écrit surtout pour la Comédie-Française et la Comédie-Italienne. Il écrit également des romans et poésies. Marivaux fut un journaliste, romancier mais surtout un auteur dramatique des Lumières. Il a écrit de nombreuses œuvres dont les principales : - La surprise de l’amour ( 1722 ) - La Double Inconstance ( 1723 ) - Le Jeu de l’amour et du hasard ( 1730 )

Œuvre : Ou encore « L’île des esclaves » ( 1725 ) que nous allons étudier, plus particulièrement la scène 2. Cette comédie est composé d’1 seul acte et de 11scènes. Il y a un mélange de genres sur tout les plans : les personnages grecs, le naufrage, tendant vers une tragédie mais l’œuvre est bien une comédie. Dans l’île des esclaves, ce sont les maîtres et les esclaves qui échangent leurs rôles.

Scène 2 : Après avoir échoué sur une île, les maîtres ( Ificrate et Euphrosine ) sont condamnés à échangés leurs noms avec leurs serviteurs ( Arlequin et Clanthis ) sous la direction d’une sorte de médiateur, Trivelin.

Problématique :

Annonce du plan : I) La fonction informative et didactive de la scène

                              II) Trivelin un porte parole humaniste et éclairé

I) La fonction informative et didactive de la scène

     1) La poursuite de la scène d’exposition de la scène 1 + mise en scène de l’utopie

- Trivelin attire l’attention des spectateurs et les personnages

- Il y a l’historique de l’installation sur l’île : la rébellion d’esclaves arrivés sur l’île, ils ont un désir de vengeance et une attitude inhumaine « Nous ne nous vengeons plus de vous, nous vous corrigeons ; ce n’est plus votre vie que nous poursuivons, c’est la barbarie de vos coeurs que nous voulons détruire » : parallélisme / « ne...plus » « n’...plus »: attitude passée révolue / Ils veulent rééduquer moralement.

- L’utopie : il y a une présence de repères spatio-temporels, l’île est un lieu clos propice à la construction d’une société idéale : la référence depuis Thomas More. ( La Grèce est un lieu d’éloignement temporel )

- Il y a une idée de progrès, une dynamique qui sous-entend cette république ( chère aux philosophes des Lumières ), l’île est un lieu d’expérimentation de cette notion. Le but = « cure » des maîtres et esclaves, « cours d’humanité ». Explicitement formulé pour les maîtres « nous vous corrigeons »

Le but de cette utopie est de réapprendre les relations hiérarchiques en les humanisant.

     2) Un discours construit et didactique

- Il y a un exposé didactique : « cours d’humanité » ( vocabulaire de l’enseignant ) ; une construction nationnelle du discours = parole maîtrisée : les différents temps de l’histoire ( passé/présent, jeu des temps ) ; Il y a une structuration du discours : présence de connecteurs «  donc, conséquemment » : utilisation de balencements oratoires.

- Rôle de Trivelin : porte parole de cette République « nous », celui qui enseigne de façon paternelle « mes enfants ». Il a une maîtrise de la parole donc du pouvoir, exercés de façon ferme mais modérée : plus longue période oratoires.

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