L'île des esclaves, Marivaux

L’ile des esclaves scènes 2

a- Trivelin homme de force

La posture supérieur investi par Trivelin s’exprime d’abord à travers l’opposition qu’il pose entre le « nous » et le « vous ». Ainsi à partir de « nos vous corrigeons », la tirade oppose le nous se référant aux anciens esclaves présentés comme raisonnables et le-vous des maîtres que l’on veut corriger.

Enchaînement des 2 pronoms, nous vous, dans la phrase « nous vous jetons dans l’esclavage » suggère bien la domination du nous sur le vous ou le 1er oblige le 2e selon les nouvelles lois dictées dans l'ile .

En outre, le nous est présenté comme celui qui use de raison et de bienveillance et apparaît plus instruit et plus éclairé que le vous barbare.

L’ironie condescende est également perceptible dans la formule «et si vous ne devenez pas meilleurs, nous vous retenons par charité pour les nouveaux malheureux que vous iriez faire encore ailleurs ».La punition est présentée non pas comme un mal mais comme un bien.

On peut également relever l’utilisation d’impératif tel que « mettez » et « remerciez », il s’agit là d’ordres qui passent pour être des conseils sages fait par un maître qui sait ce qu’il y a de mieux pour les « enfants ».

La fin de la réplique établit la possession du nous sur le-vous avec notamment la formule « vous êtes moins nos esclaves que nos malades ».

Le discours de Trivelin a d'abord vocation à contextualiser la situation. Cela est bien signifié par l’injonction qui introduit la tirade "ne m'interrompez point, mes enfants" (L.1) .

Par l'impératif, il engage le spectateur à l'écoute tout en se posant en autorité parentale par l'utilisation de la formule "mes enfants" .

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