L'île des esclaves - Marivaux

Quentin Vigon 1er S4

Devoir de Français

Sujet : Après une répétition de la scène 3, le metteur en scène fait ses remarques et donne ses instructions à l’actrice qui joue Cléanthis. Vous rédigerez le dialogue qui s’instaure entre les deux, de façons à montrer votre propre vision du personnage de Cléanthis.

Dans ce tableau le metteur en scène se nommera Arthur ; il a un caractère plutôt docile, conciliant et amical… Il est assez connu dans le monde cinématographique, particulièrement pour sa direction sage et humaine et la réalisation de quelques trésors du cinéma français.

L’actrice jouant Cléanthis, quant à elle, participe à un projet de l’école national des arts de Nice ; C’est d’ailleurs grâce à ce programme qu’elle a rencontré le renommé Arthur Jacob et qu’elle est en ce moment en train de répéter la prochaine scène du Film « l’île des esclaves » réalisé par A. Jacob sur demande de l’association caritative pour les enfants hospitalisés. Elle y avait toujours cru Sybille, mais jamais elle ne s’était dit que ça arriverait aussi vite, aussi brutalement… pourtant elle était là, ici en Crète, pour tourner dans un Jacob ; elle, alors qu’elle n’avait même pas achevé sa quatrième année, elle, malgré son inexpérience…

Le tournage est une véritable fourmilière, bien sûr Sybille avait étudié ce monde, celui qui devait devenir le sien, mais elle n’avait jamais imaginé aussi… intense. Elle, elle s’est réfugiée sur le quai, à une centaine de pas du plateau, assez pour diminuer cette intensité sonore… pas assez pour oublier ce qui l’entoure, le stress et la tache qu’elle a à accomplir d’ici maintenant moins d’une demi-heure. D’ici une demi-heure elle devra monter sur la scène, sur le plateau, devant les caméras, pour la première fois. Elle relit son script, puis essaie, d’y mettre son intonation.

Pour Arthur, la formation de jeune acteur, comme Sybille, n’est pas chose facile. La plupart des gens de son milieu évite de s’y confronter. Ces jeunes n’ont souvent aucune expérience et leurs présences sont plus encombrantes et retardatrices qu’enrichissantes. Comme toujours, ou presque, Arthur se démarque des autres metteurs en scène, appréciant faires appels à eux et les intégrer à son scénario malgré leurs lacunes. Pour compenser il a donc développé une fibre pédagogique et éducative, pour lui qui n’avait jamais pu élever d’enfants, cela s’apparentait presque à de la paternité. Et cela sur un sujet qu’il connait et apprécie partager, se disait-il.

Il avait aperçu la jeune niçoise, assis sur un bollard, le regard sur l’horizon. Le paysage de Crète est certes magnifique, pourtant, il s’en doute, ce n’est pas cela qu’observe la jeune fille. Il se dirige vers elle, le plateau pourra bien se débrouiller sans lui une dizaine de minutes. Sybille l’a vu s’approcher, nerveuse elle attend pourtant son réalisateur sur les quelques mètres qui lui restes.

- Eh bien jeune demoiselle. Qu’est-ce qui vous tracasse tant ?

La petite actrice reste muette. La phrase était bien trop simple. En comparaison avec sa situation… Il enchaine :

- Oui bien sûr, je m’en doute. Avez-vous déjà relu votre script ?

Elle relève la tête est un petit son, bien trop aigu à son goût, s’échappe de sa bouche :

- Oui…

- Bien alors vous ne verriez pas d’inconvénient à me la répéter ?

- Si vous y tenez vraiment.

Elle se lève alors et commence à jouer sa scène. Il ne l’interrompt pas et attendit simplement qu’elle finisse pour faire ses remarques :

- Ce n’est pas mal…

- Mais ?

- Mais tu vas aller sur le plateau donc il faut que ce soit super. (Sybille baisse la tête) Ne t’inquiète pas tu as encore une vingtaine de minutes et puis si tu l’acceptes je peux te conseiller.

Elle le regarde fixement, étonnée.

- Vous… eh bien… oui, si cela ne vous gêne pas dans votre temps…

Il étouffe un pouffement :

- Bien si cela est conclu, je commence ma leçon. Tu connais sans doute la base de tout jeu d’acteurs ?

- Connaitre son personnage ?

- Connaître et apprivoiser son personnage. Précise-t-il. Alors qu’est ce qui doit te définir quand tu joues Cléanthis ?

- Eh bien je ne sais pas exactement, je pense devoir être un peu excitée ?

- En effet mais ce n’est qu’un trait secondaire. Dans cette pièce, je ne pense pas que Cléanthis tient à ce que l’on la voit ainsi. Non, il y aura en effet une teinte d’excitation mais seulement dans votre regard et les accents de votre voix, pas dans vos paroles.

- Les accents de ma voix ?

- Les seules sonorités qui échapperont à de belles paroles maîtrisées.

- Pourquoi ses paroles devraient-elles être maitrisées ? Cléanthis n’est-elle pas joyeuse de la tournure des choses et confiante envers Trivelin ? questionne Sybille.

- Bien sûr, mais le fait est qu’elle

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