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L'île Des Esclaves

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Par   •  17 Décembre 2012  •  1 250 Mots (5 Pages)  •  1 208 Vues

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Dans un siècle de critique sociale comme le XVIIIe siècle, le théâtre de Marivaux témoigne de la contestation de l’esclavage par les Lumières, en réaction contre le classicisme de l’époque de Louis XIV. Il n’est donc pas étonnant de trouver dans l’île des esclaves, comédie de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, représentée pour la première fois en 1725 par les Comédiens Italiens, l’expression de cette contestation dans la scène 1 de l’acte 1.

De quelle façon cet extrait présente une scène d’exposition qui remet en cause la relation entre le maître et le valet et nous informe sur la continuité de la pièce ?

L’examen du texte portera d’abord sur la scène d’exposition, puis nous analyserons la relation entre le maître et le valet, enfin nous verrons en quoi cette scène reflète la suite de la pièce.

Cette scène présente toutes les caractéristiques d’une scène d’exposition traditionnelle, en nous présentant les éléments nécessaire à la compréhension des futurs évènements.

On note d’abord la volonté de situer l’action par une description du décor : « Le théâtre représente une mer et des rochers d’un côté, et de l’autre quelques arbres et des maisons ». Par cette didascalie et par l’utilisation du champ lexical du naufrage, l’auteur se permet d’insister sur un décor sauvage dépourvu de superficialité et situe donc l’action dans un lieu détaché de la société contemporaine. Ainsi, Marivaux peut exprimer ses intentions et ses critiques de la société tout en gardant une certaine distance, à la manière de Thomas More dans Utopia.

Après le lever de rideau vient l’entrée en scène d’Iphicrate et d’Arlequin. Il s’agit d’abord pour l’auteur de présenter les deux personnages. Marivaux prête alors à Iphicrate le rôle de l’aristocrate égoïste par l’emploi de nombreux « je » dans une autorité naturelle tandis que la didascalie « avec une bouteille de vin qu’il a à sa ceinture » imprègne Arlequin de l’image du bon vivant, personnage de la Commedia Dell’arte. On note ensuite la volonté d’établir le rapport de force entre les deux personnages. Iphicrate entame le dialogue, il est alors le maître de la conversation. La tirade d’Arlequin « Mon patron ! » est pour l’auteur l’occasion de prouver son rôle de valet. Lors des premières tirades, nous pouvons remarquer la présence d’un décalage entre les deux personnages. La gradation « nous deviendrons maigres, étiques, et puis morts de faim » permet d’insister sur l’ignorance d’Arlequin à propos de l’île sur laquelle il se trouve, tandis qu’Iphicrate a connaissance de ce lieu, ce qui paraît invraisemblable. Lorsqu’Arlequin apprend qu’il s’agit de l’île des esclaves, le décalage est rompu, il change d’attitude « Eh ! Chaque pays a sa coutume ; ils tuent les maîtres, à la bonne heure ».

Ce changement d’attitude a pour conséquence d’amener à une scène de rébellion d’Arlequin vis-à-vis de son maître.

La première caractéristique de cette scène de rébellion est l’attitude d’Iphicrate face à la découverte de l’île. Il la reconnaît et prend conscience des risques qu’il encourt si Arlequin venait à l’apprendre. Il propose alors la fuite « et je suis d’avis que nous les cherchions ». Cependant, Arlequin se résout à son sort « Hélas ! » et présente une totale indifférence par le biais d’une personnification de sa bouteille « mais reposons-nous auparavant pour boire un petit coup d’eau-de-vie : j’ai sauvé ma pauvre bouteille » qui au passage met en évidence l’aspect comique de ce décalage entre les personnages. Face à cette réaction de la part de son valet, Iphicrate donne une explication «si je ne me sauve, je suis perdu (…) car nous sommes sur

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