L'île Des Esclaves

Commentaire de L’île des esclaves (1725) de Marivaux → Comédie

Suite à un naufrage, Iphicrate, un jeune maître athénien et Arlequin, son esclave, ont échoué sur l'île des esclaves, habitée par d'anciens esclaves qui suppriment les maîtres ou qui les jettent dans l'esclavage. Iphicrate désormais en danger, est pressé de partir à la recherche de ses camarades, et espère quitter l'île. Arlequin quitte son rôle d'esclave et Iphicrate, va subir l'épreuve de l'esclavage.

I - Réaction des personnages

Iphicrate essaie de maintenir l'ordre ancien et de ne pas accepter les changements. Il a peur de perdre la liberté, il aimerait partir. Comme il a besoin de son esclave pour retrouver d'éventuels compagnons qui auraient survécu au naufrage, il adopte une fausse amabilité envers Arlequin, il devient poli avec lui même s'il l'insulte "Esclave insolant"188 et le menace "Tu ne mérites pas de vivre"1.110. Les interrogations (ne comprend pas la situation), son désespoir (vocabulaire, didascalies), il est déstabilisé, essaie de résister.

- Panique et peur profonde du nouvel état social. Arlequin rie, raisonne, se moque du maître «vous parlez la langue d'Athènes, mauvais jargon que je n'entends plus»190). Il endosse le premier le nouveau rôle. Il en profite pour se rebeller contre l'autorité de son maître. Il refuse d'obéir à son maître (193 à106) et ne cesse de provoquer son maître (169, il chante). Puis il est sérieux (193) et il expose par une tirade les nouveaux rapports, tirade construite. Cet Arlequin n'est pas aliéné, il comprend très bien les nouvelles règles du jeu.

- 2 attitudes opposées d'Arlequin (le rire et le sérieux)

II- Les relations entre les personnages

- Relations marquées par une tension entre les personnages (enchaînement des répliques, communication...). On passe de l'insulte "esclave insolent"l.88 à la moquerie et la provocation (interrogation, exclamation).

- Ton violent "misérable, tu ne mérite pas de vivre"1.110-111, le maître va jusqu'au désir de tuer.

- Ton d'arlequin "je ne t'obéis plus, prends y garde"1.113 qui menace son maître et l'avertit.

- Le pardon d'Arlequin, qui montre que c'est un esclave qui se maîtrise "mais va je te le pardonne"1.94. Il lui pardonne car les Hommes ne valent rien. En effet, l'esclave se place au-dessus du maître, mais aussi au-dessus des Hommes. Cet homme-là ne vaut pas plus que les autres, et il ne faut pas leur en vouloir car cela fait partie de la nature (conception pessimiste). Marivaux émet son jugement sur l'humanité.

Dans cette pièce, on ne s'arrête pas à une vengeance personnelle, sens du pardon d'Arlequin. Arlequin fait un constat de l'attitude passée de son maître. Le but visé par Arlequin n'est pas seulement de faire souffrir son maître, c'est de lui faire comprendre ses erreurs. La souffrance n'est qu'une arme à la leçon de morale.

III - Une autre conception du théâtre

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